ArticleL912-1-1 du Code de l'Ă©ducation La libertĂ© pĂ©dagogique de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargĂ© de l'Ă©ducation nationale Salairesdes stagiaires (Mise Ă  jour 2022) Le 8 juin 202213 juillet 2022. Imprimer. Le salaire des stagiaires dĂ©pend du corps dans lequel le stagiaire effectue son stage et de la situation qui Ă©tait la sienne avant d’ĂȘtre stagiarisĂ©. En matiĂšre de salaire des stagiaires, il faut distinguer les stagiaires ex-contractuels de tous les autres. ConnexionĂ  un lecteur rĂ©seau. Bonjour, Je possĂšde un ordinateur Acer sous Windows 10 et j'aimerai pouvoir connecter en rĂ©seau (sans cĂąble Ă©thernet) l'ordinateur Ă  mon pĂšre qui est aussi un Acer sous Windows 10 pour pouvoir y accĂ©der sans avoir Ă  **** l'ordinateur Ă  mon pĂšre. Merci d'avance. Julien. Art48. - AprĂšs l'article L. 912-1 du code de l'Ă©ducation, sont insĂ©rĂ©s trois articles L. 912-1-1 Ă  L. 912-1-3 ainsi rĂ©digĂ©s : « Art. L. 912-1-1. - La libertĂ© pĂ©dagogique de l'enseignant s'exerce Orles enseignants doivent rester maĂźtres de leur implication dans des projets pĂ©dagogiques, et leur libertĂ© pĂ©dagogique individuelle et collective doit ĂȘtre respectĂ©e comme Lesarticles 34, 35 et 65 de la Constitution et le Code Ă©lectoral faisant l’objet de la loi n° 2000-514 du 1er aoĂ»t 2000 dĂ©terminent les conditions d’éligibilitĂ© aux fonctions de prĂ©sident de la RĂ©publique, de dĂ©putĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale, de conseiller rĂ©gional, de conseiller municipal, de conseiller rural ainsi qu’aux assemblĂ©es de toute autre collectivitĂ© Nousmesurons l’impact redistributif des dĂ©penses Ă©ducatives et de leur financement. Nous adoptons une perspective de cycle de vie qui consiste Ă  estimer pour chaque individu les dĂ©penses publiques d’éducation dont il a bĂ©nĂ©ficiĂ©, et l’imposition nĂ©cessaire pour les financer. Nous concluons que les dĂ©penses d’éducation et leur financement public, au-delĂ  de l’ñge de Email du destinataire . Votre message . Accueil. Code de l'Ă©ducation. Partie lĂ©gislative | Articles L111-1 Ă  L974-3. QuatriĂšme partie : Les personnels | Articles L911-1 Ă  L974-3. Livre IX : Les personnels de l'Ă©ducation | Articles L911-1 Ă  L974-3. Titre VII : Dispositions applicables dans les Ăźles Wallis et Futuna, Ă  Mayotte, en PolynĂ©sie française et en Nouvelle Compterendu du Conseil des Ministres du mercredi 22 juin 2022. ‱ ‱. Le Conseil des ministres s’est tenu Ă  Ouagadougou, le mercredi 22 juin 2022, en sĂ©ance ordinaire, de 09 H 00 mn Ă  16 H 32 mn, sous la prĂ©sidence de Son Excellence Monsieur Paul-Henri Sandaogo DAMIBA PrĂ©sident du Faso, PrĂ©sident du Conseil des ministres. Sil’entreprise a des salariĂ©s relevant de l’article 36 de l’annexe I Ă  la CCN AGIRC du 14.03.1947 : aux salariĂ©s cadres et assimilĂ©s relevant des articles 4, 4bis et 36 de l’annexe I de la Convention collective nationale de retraite et de prĂ©voyance des cadres du 14 mars 1947. T6tLSl. 1. Introduction 1L’étude empirique que nous prĂ©sentons ici s’inscrit en marge d’un programme de recherche-action que nous conduisons depuis 2019 dans le cadre d’un appel Ă  projet de la Fondation Internationale de recherche AppliquĂ©e sur le handicap FIRAH, associĂ©e au Groupe Agrica, Ă  Laser Emploi et Ă  Solidel sur la thĂ©matique gĂ©nĂ©rale Handicap et milieu rural ». IntitulĂ©e Outiller les acteurs des territoires pour vivre, travailler et choisir d’évoluer avec un handicap en milieu rural », et conduite en partenariat avec plusieurs Établissements et Services d’Aide par le Travail ESAT de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes accueillant des travailleurs ayant obtenu la Reconnaissance de la qualitĂ© de travailleur handicapé RQTH, cette recherche-action a pour objet d’interroger le rĂŽle de l’ancrage territorial de ces Ă©tablissements et des innovations locales mises en oeuvre pour favoriser le libre choix d’une activitĂ© professionnelle pour les personnes concernĂ©es rĂ©sidant en milieu rural. L’objectif de ces structures mĂ©dico-sociales est en effet, dans le respect des droits et du projet de vie de la personne, de permettre Ă  ces travailleurs d’exercer une activitĂ© professionnelle en milieu dit protĂ©gĂ© » tout en leur proposant un accompagnement mĂ©dico-social individualisĂ© et adaptĂ© Paul, 2002 ; Fourdrignier, 2012. 2La crise sanitaire mondiale engendrĂ©e par la pandĂ©mie liĂ©e Ă  la Covid-19, qui a impliquĂ© dans de nombreux pays une pĂ©riode d’interdiction de dĂ©placement, communĂ©ment appelĂ©e confinement », a naturellement mis notre recherche-action Ă  l’arrĂȘt pour plusieurs mois. En France, la pĂ©riode de restriction de la libertĂ© de circuler, qui s’est Ă©tendue du 17 mars 2020 au 11 mai 2020, a eu pour objectif d’empĂȘcher la propagation du virus au mĂȘme titre que l’application des gestes barriĂšres » port du masque, distanciation physique. Seuls les dĂ©placements relevant du strict nĂ©cessaire Ă©taient autorisĂ©s durant ce confinement courses alimentaires, soins, travail si le tĂ©lĂ©travail Ă©tait impossible, sortie Ă  proximitĂ© du domicile activitĂ© sportive individuelle. 3Dans l’objectif de maintenir le lien avec nos partenaires et de documenter la situation exceptionnelle Ă  laquelle ils devaient faire face, nous avons rĂ©alisĂ© entre juin et juillet 2020 des entretiens Ă  distance tĂ©lĂ©phoniques ou en visioconfĂ©rence avec les responsables de plusieurs Ă©tablissements de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes. En agissant aussi bien sur la logique sociale que commerciale, le confinement avait affectĂ© doublement les ESAT et les personnes qui y sont accompagnĂ©es. Aussi souhaitions-nous connaĂźtre d’une part, comment les ESAT avaient pu s’organiser pour assurer a minima leur mission de soutien mĂ©dico-social Ă  destination de leurs travailleurs et, d’autre part, sous l’angle Ă©conomique, comment ils avaient gĂ©rĂ© l’arrĂȘt ou la rĂ©duction de leurs activitĂ©s de production, arrĂȘt qui pouvait mettre en pĂ©ril leur Ă©quilibre budgĂ©taire malgrĂ© les soutiens financiers de l’État. Concernant la dimension Ă©conomique de la question, ces circonstances exceptionnelles nous donnaient aussi l’occasion d’observer l’adaptation des ESAT Ă  la crise au prisme du rĂŽle du territoire et de la proximitĂ©. 4Depuis le tournant Ă©pistĂ©mologique des annĂ©es 1970, les gĂ©ographes dissocient l’espace du territoire, frĂ©quemment dĂ©fini comme un espace appropriĂ© », avec la conscience de son appropriation Brunet et ThĂ©ry, 2001 ; LĂ©vy et Lussault, 2003. Ainsi le territoire serait Ă  l’espace ce que la conscience de classe est Ă  la classe » Ă©noncent Roger Brunet et HervĂ© ThĂ©ry 2001, p. 480. Le territoire n’est donc pas un espace neutre. C’est un espace socialisĂ©, dĂ©fini par Bernard Debarbieux comme un agencement de ressources matĂ©rielles et symboliques capable de structurer les conditions pratiques de l’existence d’un individu ou d’un collectif social et d’informer en retour cet individu et ce collectif sur sa propre identitĂ© » Debarbieux, 2003, p. 910. Le territoire est un espace de proximitĂ© au sein duquel s’expriment les solidaritĂ©s locales. DĂ©couvrant en effet que pourtant ça marche ! » Torre et al, 1992, le concept de proximitĂ©, associĂ© Ă  la rĂ©flexion sur les districts industriels milieux innovateurs, systĂšmes productifs localisĂ©s, selon les terminologies s’est dĂ©veloppĂ© Ă  partir des annĂ©es 1990 parmi les chercheurs s’intĂ©ressant Ă  la gĂ©ographie Ă©conomique et Ă  l’économie territoriale Sierra, 1997 ; Gilly et Torre, 2000 ; Torre et Rallet, 2005 ; Carluer, 2006 ; Colletis et Pecqueur, 2018 ; etc.. Certes, la proximitĂ© ne se rĂ©duit pas Ă  une dimension spatiale d’autres formes de proximitĂ© peuvent ĂȘtre prises en compte telles que, par exemple, la proximitĂ© institutionnelle Gilly et Pecqueur, 2000 ou la proximitĂ© organisationnelle selon des logiques de similitudes ou d’appartenances » Gilly et Torre, 2000 12, sachant que ces divers types de proximitĂ© peuvent s’articuler Ă  l’échelle du territoire Ă  la construction duquel ils participent Mendez et Mercier, 2005. Par ailleurs, mĂȘme si le rĂŽle de la proximitĂ© gĂ©ographique dans l’apparition et le dĂ©veloppement de l’innovation a pu ĂȘtre, au fil des Ă©tudes de cas, critiquĂ© et nuancĂ© Boschma, 2005a et 2005b, il est en gĂ©nĂ©ral reconnu qu’elle facilite l’échange entre les acteurs Ă  l’échelle d’un espace restreint le territoire, gĂ©nĂ©rant des rĂ©seaux de solidaritĂ© locales, des relations de confiance et de rĂ©ciprocitĂ© Courlet,1989, ce que Maillat nommait le capital relationnel » Maillat, 1995, p. 222. 5L’objectif gĂ©nĂ©ral de la recherche-action prĂ©-citĂ©e visait Ă  mesurer si l’ancrage territorial des ESAT, le tissu de relations tissĂ© avec les autres acteurs du territoire habitants, Ă©lus, employeurs, clients, facilite l’insertion sociale et professionnelle des travailleurs en situation de handicap. Dans le cas prĂ©sent, nous nous demandons a contrario dans quelle mesure les relations de proximitĂ©, l’expression de la solidaritĂ© territoriale ont pu permettre aux ESAT de faire face aux difficultĂ©s Ă©conomiques gĂ©nĂ©rĂ©es par la rĂ©traction des activitĂ©s et si l’on observe des diffĂ©rences selon le type de territoires urbains et ruraux. 6AprĂšs avoir prĂ©sentĂ©, dans une premiĂšre partie, dans un objectif de contextualisation, la progressive mise en place du travail protĂ©gĂ© et des ESAT en France, ainsi que les enjeux de leur double mission, mĂ©dico-sociale et Ă©conomique, nous prĂ©senterons dans un deuxiĂšme temps la mĂ©thodologie et les caractĂ©ristiques des Ă©tablissements enquĂȘtĂ©s, avant d’exposer, dans une troisiĂšme partie, les rĂ©sultats de cette Ă©tude empirique. Ils concernent d’une part les consĂ©quences de la crise sanitaire sur le fonctionnement mĂ©dico-social de ces Ă©tablissements, d’autre part l’impact du confinement sur leurs activitĂ©s Ă©conomiques en interrogeant l’importance du facteur territorial et de la proximitĂ© dans leur adaptation au contexte exceptionnel auquel ils ont Ă©tĂ© confrontĂ©s. 2. Les Établissements et Services d’Aide par le Travail ESAT une logique mĂ©dico-sociale associĂ©e Ă  des enjeux Ă©conomiques La progressive mise en place du travail protĂ©gĂ© en France 1 Journal officiel de la RĂ©publique française. Lois et dĂ©crets, n° 0273 du 24/11/1957 7C’est Ă  la suite de la Seconde Guerre mondiale qu’ont Ă©tĂ© créés par le secteur associatif principalement des associations de parents, les ancĂȘtres » des actuels ESAT, les Centres d’Aide par le Travail CAT dans le but d’accueillir des travailleurs en situation de handicap. Ces Ă©tablissements se prĂ©sentent comme des entreprises humaines » oĂč les travailleurs exercent une activitĂ© correspondant Ă  leurs possibilitĂ©s professionnelles et produisent Ă  leur rythme, selon des rĂšgles diffĂ©rentes du monde ordinaire. Des institutions sociales les gĂšrent, le plus souvent des associations » Romien, 2005, p. 244. Si, dans un premier temps, ces initiatives n’ont pas Ă©tĂ© reconnues administrativement, les CAT acquiĂšrent un statut lĂ©gal par l’intermĂ©diaire du dĂ©cret n° 23-1186 du 29 novembre 1953, et surtout par la loi n° 57-1223 du 23 novembre 1957 sur le reclassement des travailleurs handicapĂ©s1 qui instaure la terminologie et le concept de travailleur handicapĂ© » et institue formellement le travail protĂ©gĂ©, dans le dispositif lĂ©gal ». Velche, 2011, p 232. Selon cette loi, est alors dĂ©signĂ©e comme travailleur handicapĂ© » toute personne dont les possibilitĂ©s d’acquĂ©rir ou de conserver un emploi sont effectivement rĂ©duites par suite d’une insuffisance ou d’une diminution de ses capacitĂ©s physiques ou mentales » article 1 tandis que le travail protégé concerne depuis lors, dans ce cadre gĂ©nĂ©ral, les personnes ayant moins d’un tiers de la capacité de travail d’un salarié ordinaire » Bocquet, 2015. 8MĂȘme si les CAT et le travail protĂ©gĂ© acquiĂšrent une reconnaissance au vu de la lĂ©gislation, aucun texte ne statue vĂ©ritablement sur les caractĂ©ristiques et les missions de ce type d’établissements. Le 18 dĂ©cembre 1964, une circulaire apporte quelques Ă©lĂ©ments de dĂ©finition qui restent toutefois assez imprĂ©cis ce type d’établissements aura de 35 Ă  50 salariĂ©s, accueillera tous types de handicaps, permettra aux personnes handicapĂ©es de travailler selon leurs capacitĂ©s de rendements, favorisera l’encadrement des ateliers par les plus habiles et les plus expĂ©rimentĂ©s, mais les accueillera sans limitation de durĂ©e Ă  moins qu’ils ne puissent atteindre un rythme et un rendement normaux grĂące auquel ils pourraient trouver un emploi extĂ©rieur » Velche, 2011, p 233. La loi de 1957 a Ă©galement fixĂ© les modalitĂ©s d’accueil des travailleurs en situation de handicap dans un autre type de structure, les Ateliers ProtĂ©gĂ©s AP qui proposaient moins d’actions de soutien relevant du domaine mĂ©dico-social, mais pouvaient reprĂ©senter une alternative de travail pour les personnes ne pouvant accĂ©der au marchĂ© ordinaire de l’emploi. 2 Journal officiel de la RĂ©publique française. Lois et dĂ©crets, n° 0151 du 01/07/1975 9À l’issue de la loi de 1957 et de la circulaire de 1964 se sont créées environ 6 000 places en CAT Baret, 2012 ; Velche, 2011. Cependant, les personnes concernĂ©es ne touchaient alors qu’un pĂ©cule en rĂ©tribution de leur activitĂ©, pĂ©cule qui ne leur permettait que de s’offrir quelques paquets de cigarette ou de bonbons. Certains parents de personnes sĂ©vĂšrement handicapĂ©es ont mĂȘme dĂ» payer les personnes encadrant les travailleurs handicapĂ©s dans les premiers CAT [
], car celles-ci n’étaient pas rĂ©munĂ©rĂ©es par l’État, mais par l’activitĂ© Ă©conomique, souvent insuffisante » Velche, 2011, p 234. Pour pallier ces limites, il a fallu attendre la loi n° 75-534 du 30 juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapĂ©es »2 qui a accordĂ© au travail protĂ©gĂ© un rĂŽle officiel et prĂ©cis » Velche, 2011, p 235. 3 Journal officiel de la RĂ©publique française. Lois et dĂ©crets, du 3 janvier 2002, 10Face aux critiques rĂ©currentes qui continuaient Ă  ĂȘtre adressĂ©es au travail protĂ©gĂ©, comme le fait par exemple de nĂ©gliger un peu trop souvent le traitement individualisĂ© de l’adulte handicapĂ© au profit des exigences globales de productivitĂ© de la structure » Velche, 2011, p 265, la loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rĂ©novant l’action sociale et mĂ©dico-sociale »3 institue enfin un vĂ©ritable droit de l’usager. Insistant sur le projet de vie de la personne, elle met ses choix personnels et professionnels au cƓur du parcours d’accompagnement en favorisant son autonomie et en stimulant son pouvoir d’action Callu, 2005 ; Chavaroche, 2014. Alors qu’auparavant le projet d’accompagnement de chaque personne Ă©tait dĂ©fini gĂ©nĂ©ralement par le personnel des Ă©tablissements, Ă  travers la notion de projet de vie, la loi de 2002 insiste sur la participation directe du travailleur en situation de handicap Ă  son projet d’accueil et d’accompagnement Boissel, 2006. Ainsi, en instituant un vĂ©ritable droit de l’usager, y compris celui d’accĂ©der au dossier le concernant, la loi mĂšne Ă  des pratiques qui s’apparentent Ă  ce que les auteurs anglo-saxons dĂ©signent sous le nom d empowerment » qui implique Ă  la fois la reconnaissance d’un droit de dĂ©cision autonome et la mise en Ɠuvre de mesures textes simplifiĂ©s, formation Ă  la prise de dĂ©cision, mises en place d’instances de participation, etc. rendant les personnes handicapĂ©es capables d’exercer ce droit de façon efficace et bĂ©nĂ©fique pour elles » Velche, 2011, p 265-266. CrĂ©ation des ESAT et organisation du travail protĂ©gĂ© depuis la loi de 2005 4 Loi n° 2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005 pour l'Ă©galitĂ©Ì des droits et des chances, la participation et l ... 5 Code de l'action sociale et des familles, Journal Officiel de la République Française, n°36 du 12 ... 11La loi, majeure en France, du 11 fĂ©vrier 2005 pour l’égalitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes handicapĂ©es »4, matrice de tous les dispositifs actuellement en vigueur dans le domaine du handicap, va transformer les CAT en Établissements et services d’aide par le Travail ESAT, et rĂ©affirmer leur double mission d’accompagnement mĂ©dico-social et d’insertion professionnelle. Les ESAT ont dĂšs lors pour vocation d’une part, d’ offrir une insertion professionnelle et sociale adaptĂ©e au besoin des personnes handicapĂ©es adultes qui peuvent momentanĂ©ment ou durablement ni travailler dans les entreprises du milieu ordinaire, ni dans une entreprise adaptĂ©e » Code de l’action sociale et des familles, Article L344-25, d’autre part de leur assurer les soutiens nĂ©cessaires [
] pour acquĂ©rir la meilleure autonomie personnelle et sociale [
], les formations professionnelles, aides psychosociales, alphabĂ©tisation, ouverture Ă  l’environnement
 » Zribi et PoupĂ©e-Fontaine, 2015, p 143. La loi de 2005 a Ă©galement eu pour effet de transformer les Ateliers ProtĂ©gĂ©s, créés comme les CAT en 1957, en Entreprises AdaptĂ©es, faisant sortir de ce fait ces Ă©tablissements du secteur du travail protĂ©gĂ© », statut qu’ils partageaient auparavant avec les CAT devenus ESAT pour crĂ©er un vĂ©ritable secteur dĂ©diĂ© au travail adaptĂ© ». 6 Composition dĂ©finie au Code de l'action sociale et des familles, article R241-24 12La loi de 2005 a aussi conduit Ă  une rĂ©organisation complĂšte des dispositifs visant Ă  accompagner les personnes en situation de handicap depuis l’enfance jusqu’à l’ñge adulte Figure 1. Elle a ainsi permis la création du rĂ©seau des Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées MDPH, prĂ©sentes sur tout le territoire, qui sont des groupements d’intérêt public, sous tutelle administrative et financière du conseil général » Leray, 2018 41, destinĂ©es Ă  informer, conseiller et orienter les personnes en situation de handicap et leurs familles. Elles hĂ©bergent notamment les Commissions des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées CDAPH6 qui ont entre autres pour mission d’accorder la reconnaissance de la qualitĂ© de travailleur handicapé RQTH et d’orienter les personnes vers le milieu de travail qui leur paraĂźt le plus adaptĂ© Ă  leur situation travail protĂ©gĂ© ESAT, travail adaptĂ© Entreprises Adaptées ou milieu ordinaire Leray, 2018 36. Il est Ă  noter d’une part qu’il s’agit bien d’orientations Ă  un moment donnĂ© et non d’assignations dĂ©finitives des passerelles sont toujours possibles entre ces divers milieux » selon l’évolution de la situation du travailleur, Ă©valuĂ©e par la CDAPH Figure 1, l’objectif recherchĂ© Ă©tant que le plus grand nombre de personnes puissent avoir accĂšs au milieu de travail ordinaire ; d’autre part que ces orientations concernent un type d’environnement de travail milieu protĂ©gĂ©, adaptĂ©, ordinaire et non un Ă©tablissement en particulier au vu de l’orientation proposĂ©e par la CDAPH, il revient aux personnes concernĂ©es et Ă  leurs familles, avec l’aide de travailleurs sociaux, de rechercher un Ă©tablissement d’accueil selon leurs choix de vie localisations, types de mĂ©tiers proposĂ©s et les places disponibles. 13Source auteurs 14Dans la continuitĂ© de la loi de 2002, le droit des travailleurs ayant la reconnaissance de la qualitĂ© de travailleur handicapé RQTH s’est donc trouvĂ© renforcĂ© par la loi de 2005. En instituant le Contrat de soutien d’aide par le travail » la loi insiste sur la vocation de soutien mĂ©dico-social des Ă©tablissements en rendant obligatoires l’organisation de formations professionnelles, des actions Ă©ducatives, d’autonomie, d’implication dans la vie sociale ou encore l’ouverture de l’accĂšs Ă  la validation des acquis de l’expĂ©rience VAE aux travailleurs des ESAT. Au-delĂ  de ces nouveaux droits pour le travailleur, la loi de 2005, promulguĂ©e Ă©galement en vue d’un rapprochement avec la rĂ©glementation europĂ©enne, a mis l’accent sur l’ouverture vers l’extĂ©rieur et le milieu ordinaire. Dans une logique s’inspirant du supported employement anglo-saxon Pachoud, 2014 l’idĂ©e est de mettre l’accent sur l’emploi accompagnĂ© et de dĂ©cloisonner le travail protĂ©gĂ© en permettant des partenariats entre les ESAT et les entreprises publiques ou privĂ©es. Dans cette logique, se sont ainsi créés des ESAT hors-murs » qui, tout en assurant un suivi et un soutien mĂ©dico-social, proposent la mise Ă  disposition des travailleurs dans des entreprises partenaires du milieu ordinaire. Ambivalence et tensions autour de la double mission des ESAT 15Les actions des ESAT s’articulent donc autour de deux Ă©lĂ©ments principaux les activitĂ©s de travail et les activitĂ©s de soutien mĂ©dico-social. Par opposition au milieu ordinaire, les ESAT proposent aux travailleurs ayant la RQTH des expĂ©riences professionnelles en milieu protĂ©gĂ© en leur offrant la possibilitĂ© d’exercer une activitĂ© dans un environnement amĂ©nagĂ© compte tenu de leurs besoins. À cĂŽtĂ© de ces diverses expĂ©riences de travail, les ESAT proposent des activitĂ©s de soutien mĂ©dico-social dans le but d’accompagner la personne dans la dĂ©finition de son projet de vie et professionnel et lui permettre d’acquĂ©rir des compĂ©tences et savoir-faire pour le mener Ă  bien. Ces activitĂ©s, organisĂ©es par les diffĂ©rents professionnels accompagnants moniteurs d’ateliers, conseillers en insertion, assistant social, ergothĂ©rapeute, etc., peuvent ĂȘtre conduites de maniĂšre individuelle ou collective et s’articuler autour de la formation professionnelle, de l’ouverture Ă  l’environnement, du dĂ©veloppement de l’autonomie, etc. 7 Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la s ... 16Du fait de l’importance accordĂ©e Ă  leur premiĂšre mission l’accompagnement socio-mĂ©dical et socio-Ă©ducatif, les ESAT sont classĂ©s parmi les établissements et services sociaux et médico-sociaux et sont régis par les Agences Régionales de Santé ARS depuis la loi Hôpital, Patient et Territoire » du 21 juillet 2009 qui portait sur la réforme de l’hôpital7. Ce sont donc les ARS qui ont maintenant la main sur la crĂ©ation de nouveaux Ă©tablissements, l’évolution du nombre de places dans les Ă©tablissements existants - places de fait gelĂ©es depuis 2013 pour des raisons budgĂ©taires ainsi que le rappelle de rapport de l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Finances et de l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Affaires Sociales 2019, p. 1 – et qui attribue les financements aux ESAT, pour partie selon une grille tarifaire Ă©tablie en fonction des publics accueillis types de handicaps. 17Le financement des ESAT est ainsi assurĂ© principalement par des fonds publics qui se composent d’une part, d’une dotation globale de fonctionnement provenant du budget de l’assurance maladie versĂ©e par l’ARS sur le Budget Principal d’Action Sociale et qui sert Ă  couvrir les dĂ©penses liĂ©es Ă  l’accompagnement socio-mĂ©dical principalement la rĂ©munĂ©ration des encadrants ; d’autre part une garantie de ressources, intitulĂ©e aussi Aide au poste », qui provient directement du budget de l’État et qui participe Ă  la rĂ©tribution des travailleurs ayant la reconnaissance de la qualitĂ© de travailleur handicapé RQTH. Quoiqu’importants, ces financements publics ne reprĂ©sentent que 70 % environ du budget des ESAT. Pour parvenir Ă  l’équilibre, ceux-ci doivent donc dĂ©gager des bĂ©nĂ©fices commerciaux, Ă  partir de leurs activitĂ©s productives, pour financer une partie de la rémunération des travailleurs en situation de handicap et couvrir les charges liées à la production. L’ambiguĂŻtĂ© tient au fait que ces recettes commerciales n’ont pas, en thĂ©orie, vocation à ancrer les ESAT dans une logique marchande tournée vers le profit. En effet, ces structures doivent agir dans l’intérêt des travailleurs en leur proposant des activités qui correspondent à leurs besoins et à leurs capacités, même si celles-ci s’avĂšrent peu rentables. Dans les faits, on comprend aisĂ©ment que ces ressources complĂ©mentaires sont toutefois indispensables, ce qui crĂ©e des tensions entre les deux missions des ESAT, ainsi que l’expliquait le sĂ©nateur Bocquet dans son rapport. La poursuite concomitante de ces deux objectifs est Ă  l’origine d’une tension dans le fonctionnement des ESAT, qui doivent contribuer Ă  l’épanouissement de leurs usagers tout en veillant Ă  ce que leur Ă©quilibre Ă©conomique soit assurĂ© par des dĂ©bouchĂ©s Ă©conomiques suffisants. Si cette tension n’est pas nouvelle, puisqu’elle est consubstantielle Ă  la mission de ces Ă©tablissements, elle se renforce Ă  mesure que ceux-ci sont soumis Ă  une concurrence Ă©conomique accrue et doivent faire face au vieillissement de la population qu’ils accueillent. En effet, les ESAT doivent pouvoir garantir une productivitĂ© du travail suffisante et dĂ©velopper de nouvelles activitĂ©s tout en maintenant une bonne qualitĂ© de prise en charge » Bocquet, 2015, p. 9. 18À l’ambivalence de statut des ESAT, qui relĂšvent du secteur socio-mĂ©dical alors qu’ils ont un fonctionnement proche de celui des entreprises ordinaires, fait Ă©cho l’ambiguĂŻtĂ© du statut des personnes qu’ils accueillent, situation critiquĂ©e tant Ă  l’échelle nationale par les associations de personnes en situation de handicap que par les institutions internationales voir par exemple les critiques Ă©mises en 2019 par Catalina Devandas-Aguilar, Rapporteure spéciale sur les droits des personnes handicapées pour l’ONU. En effet, orientĂ©s par la MDPH vers le travail protĂ©gĂ© aprĂšs l’obtention de la RQTH, ces travailleurs ne disposent pas du statut de salarié de droit commun. Ils sont considĂ©rĂ©s comme des usagers » et ne relĂšvent pas du Code du travail, mais du Code de l’action sociale et des familles, ce qui explique ce statut spĂ©cifique. Ils ne signent pas un contrat de travail à la différence des travailleurs des Entreprises Adaptées, mais un contrat de soutien et d’aide par le travail ». A contrario, la direction d’un ESAT est dans l’incapacité de mettre un terme, de manière unilatérale, à la présence d’un travailleur dans son Ă©tablissement on ne peut licencier un usager. Les ESAT sont toutefois rattachés au Code du travail en ce qui concerne l’hygiène, la sécurité et la médecine du travail, et leurs travailleurs ayant la RQTH bĂ©nĂ©ficient de droits sociaux durĂ©e maximale du travail ; droit aux mĂȘmes congĂ©s que les autres salariĂ©s ; droit Ă  la formation professionnelle et à la validation des acquis de l’expérience VAE ; droit à la participation dans le cadre du conseil de la vie sociale CVS de leur Ă©tablissement. Ils ont Ă©galement droit à une Rémunération Garantie, fixĂ©e par le lĂ©gislateur Ă  un montant Ă©tabli entre 55 % et 110 % du salaire minimum de croissance SMIC brut pour un temps plein qui, dans le dĂ©tail, correspond Ă  l’Aide au Poste attribuĂ©e par l’État qui ne peut ĂȘtre supĂ©rieure Ă  50 % du SMIC, Ă  laquelle s’ajoute la part de l’ESAT, prise sur ses recettes propres qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă  5 % du SMIC. En complĂ©ment les travailleurs des ESAT ayant la RQTH peuvent aussi percevoir l’Allocation Adulte HandicapĂ© AAH accordĂ©e par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapĂ©es CDAPH qui siĂšge Ă  la MDPH, mais le cumul des deux ne peut ĂȘtre supĂ©rieur Ă  100 % du SMIC brut pour une personne seule majorĂ© selon la situation du conjoint ou l’existence d’enfants ou d’ascendants Ă  charge. Ils peuvent enfin percevoir une prime d’intĂ©ressement. Au final le revenu disponible d’un travailleur d’ESAT avoisine les 1400 euros », estime le rapport de l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Finances et de l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Affaires Sociales 2019 31. 19Ainsi, dĂšs avant la pandĂ©mie, les ESAT devaient rĂ©soudre le dilemme entre objectifs d’accompagnement et de rentabilitĂ© Ă©conomique et, de ce fait, leurs directeurs devenir de vĂ©ritables entrepreneurs, c’est-Ă -dire des personnes qui mettent l’activitĂ© en mouvement, qui insufflent de la crĂ©ativitĂ© et qui brisent la routine. Bref, des innovateurs, y compris dans l’accompagnement des travailleurs. » Bocquet, 2015. Les Entreprises AdaptĂ©es, qui ont succĂ©dĂ© par la loi de 2005 aux Ateliers ProtĂ©gĂ©s, et qui se diffĂ©rencient des ESAT par une plus grande importance accordĂ©e Ă  l’accompagnement socio-professionnel des personnes qu’elles accueillent par rapport au soutien mĂ©dico-social, sont soumises aux mĂȘmes tensions assurer leur mission d’accompagnement vers l’emploi tout en Ă©tant Ă©conomiquement suffisamment rentables pour rester viables. 3. Étude empirique prĂ©sentation de l’échantillon et mĂ©thodologie de recherche 20Pour interroger l’adaptation des ESAT Ă  la pandĂ©mie et au confinement tant sur le volet du soutien mĂ©dico-social que sur les modalitĂ©s Ă©conomiques, nous nous sommes appuyĂ©s sur des entretiens semi-directifs conduits en juin et juillet 2020 auprĂšs de cinq responsables de ces Ă©tablissements quatre directeurs d’ESAT et un responsable de productions et de commercialisations, mais reprĂ©sentant six Ă©tablissements de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes en raison de la mutualisation de l’organisation administrative de deux d’entre eux Tableau 1. Trois d’entre eux, situĂ©s en milieu rural communes de moins de 1000 habitants dans le dĂ©partement de l’Ain et celui de la Loire, proposent aux travailleurs en situation de handicap des activitĂ©s professionnelles majoritairement Ă  dominante agricole. Les trois autres, implantĂ©s en milieu urbain mĂ©tropoles rĂ©gionales ou proche pĂ©riphĂ©rie de ces mĂ©tropoles dans les dĂ©partements du Puy-de-DĂŽme et du RhĂŽne, sont davantage spĂ©cialisĂ©s dans la sous-traitance et les services aux entreprises. En raison de la difficultĂ© d’accĂšs les ESAT sont restĂ©s fermĂ©s au public jusqu’à l’automne ces entretiens ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par tĂ©lĂ©phone ou en visioconfĂ©rence et ont donnĂ© lieu Ă  des retranscriptions. La grille d’entretien, qualitative, portait d’une part sur les mesures mises en place par les Ă©tablissements pendant le confinement et au cours du dĂ©confinement, en particulier celles concernant les missions d’accompagnement socio-mĂ©dical ; d’autre part sur l’impact de la pandĂ©mie sur les activitĂ©s Ă©conomiques des ESAT arrĂȘt ou maintien de telle ou telle production, relations avec la clientĂšle, modification ou diversification des activitĂ©s pour s’adapter au contexte, consĂ©quences sur le chiffre d’affaires, etc.. 21Les Ă©tablissements de notre panel sont reprĂ©sentatifs des 1400 ESAT rĂ©partis sur le territoire national, qui accompagnaient 122 600 travailleurs ayant la RQTH en 2014 derniĂšres statistiques publiĂ©es par la Direction de la recherche, des Ă©tudes, de l’évaluation et des statistiques Drees dĂ©pendant des ministĂšres du Travail, de la SantĂ© et de l’Économie. Tous sont gĂ©rĂ©s par des associations Ă  but non lucratif. Des associations de parents d’enfants en situation de handicap mental sont majoritairement Ă  l’origine de leur crĂ©ation. Parfois, comme dans le cas des ESAT 2 et 2 bis de notre Ă©chantillon, il s’agit d’initiatives citoyennes locales ici c’est au dĂ©part un mĂ©decin qui a proposĂ© cette solution pour accueillir ses patients en situation de déficience mentale qui travaillaient comme ouvriers agricoles jusqu’à ce que l’essor de la mécanisation n’entraîne une diminution des besoins de main-d’Ɠuvre ; quelques annĂ©es plus tard, les Ă©lus de la commune voisine ont souhaitĂ© dĂ©velopper un projet similaire, avant de finalement mutualiser la gestion de leurs Ă©tablissements. Initialement les ESAT accompagnaient donc majoritairement des personnes en situation de dĂ©ficience intellectuelle et handicap mental. Ce public reste prĂ©pondĂ©rant Ă  l’échelle nationale 64 % des travailleurs des ESAT en 2014 et dans notre Ă©chantillon, mais l’on observe depuis quelques annĂ©es la part croissante des personnes en situation de handicap psychique 21 % en moyenne nationale en 2014, Ă©galement prĂ©sentes dans plusieurs ESAT de notre panel. 22En terme d’effectifs, les ESAT s’apparentent Ă  des PME et comptent en moyenne nationale 80 travailleurs ayant la RQTH. Notre Ă©chantillon montre que les ESAT urbains sont un peu plus importants que les ESAT ruraux. Pour ce qui concerne les activitĂ©s, la caractĂ©ristique des ESAT, comme le met en Ă©vidence notre panel tableau 1, est de prĂ©senter une gamme Ă©tendue de productions et de services dans l’objectif d’offrir un certain choix de mĂ©tiers aux travailleurs qu’ils accueillent, mais aussi de limiter le risque de fluctuation et/ou de dĂ©pendance Ă©conomique par rapport Ă  un secteur d’activitĂ©s. Ces activitĂ©s sont en gĂ©nĂ©ral plus nombreuses dans les ESAT urbains que dans les ESAT ruraux quand la moyenne nationale s’établit Ă  8 activitĂ©s par ESAT Inspection GĂ©nĂ©rale des Finances et Inspection GĂ©nĂ©rale des Affaires Sociales, 2019, l’étude rĂ©alisĂ©e pour Solidel en dĂ©nombrait 5,3 en moyenne pour ceux situĂ©s en milieu rural Chevalier-Despicht et Droin, 2007. Les activitĂ©s pratiquĂ©es dans les ESAT de notre Ă©chantillon sont dans l’ensemble reprĂ©sentatives de celles que l’on observe Ă  l’échelle nationale. Ainsi, dans son rapport, le sĂ©nateur Bocquet relevait que les activitĂ©s liĂ©es au conditionnement, Ă  l’emballage ou au montage reprĂ©sentaient 44 % des activitĂ©s des ESAT. [
] Les activitĂ©s de services blanchisserie, nettoyage, restauration, etc. reprĂ©sentaient pour leur part 20 % des activitĂ©s en ESAT et les activitĂ©s vertes » espaces verts, agriculture, activitĂ©s bois 28 % » Bocquet, 2015. Les activitĂ©s strictement agricoles restent toutefois minoritaires l’étude pour Solidel estimait que seuls 13 % des ESAT proposaient une activitĂ© agricole Chevalier-Despicht et Droin, 2007, mĂȘme si cette part est certainement en croissance du fait du dĂ©veloppement du maraĂźchage qui se prĂ©sente comme une voie de diversification intĂ©ressante, y compris pour des ESAT situĂ©s en milieu pĂ©ri-urbain. 23Une part importante de l’activitĂ© des ESAT reste toutefois rĂ©alisĂ©e dans le cadre de la sous-traitance. Cette part – historique, notamment sur des activitĂ©s telles que le conditionnement et l’emballage – trouve une explication dans le contexte institutionnel. En effet, depuis la loi d’obligation d’emploi des travailleurs handicapĂ©s du 10 juillet 1987, remaniĂ©e en 2005, tous les Ă©tablissements d’au moins 20 salariés doivent prĂ©senter dans leurs effectifs une proportion de 6 % de personnes ayant la reconnaissance de la qualitĂ© de travailleur handicapé RQTH. S’ils ne remplissent pas cette obligation, ils doivent verser une contribution financiĂšre Ă  l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapĂ©es Agefiph. Mais ils peuvent aussi limiter cette contribution en faisant appel, en sous-traitance ou en prestation de services, Ă  des ESAT ou Ă  des Entreprises adaptĂ©es. Or, les activitĂ©s traditionnelles de sous-traitance, que sont notamment le conditionnement, l’emballage ou le montage, apparaissent les plus exposĂ©es Ă  la concurrence, Ă  la fois entre ESAT et par rapport Ă  d’autres entreprises, nationales voire internationales Bocquet, 2005, ce qui les conduit Ă  chercher des voies de diversification dans des domaines plus rentables et/ou moins dĂ©localisables, par exemple la gestion des espaces verts ou la restauration collective pour les Ă©coles, les maisons de retraite, les hĂŽpitaux, etc. et les services de traiteur pour les collectivitĂ©s et les entreprises, ainsi que l’on en trouve plusieurs exemples dans notre panel. Par ailleurs, ces activitĂ©s, qui mettent les travailleurs en situation de handicap au contact de la sociĂ©tĂ©, sont le signe d’une plus grande ouverture des ESAT, comme l’illustre Ă©galement la pratique croissante du dĂ©tachement des travailleurs dans les entreprises, dont nous avons un exemple dans notre panel. 4. RĂ©sultats et discussion Confinement impact sur l’équilibre des personnels et accompagnements des Ă©tablissements 24À la demande de l’Agence RĂ©gionale de SantĂ©, tous les travailleurs de ces Ă©tablissements, considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des personnes vulnĂ©rables, ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s chez eux pendant le confinement, alors que, comme le relĂšve un directeur d’établissement, dans le cas de handicaps psychiques, ils ne sont pas plus vulnérables que n’importe qui d’autre ». Qu’il s’agisse des ESAT ruraux ou urbains, le personnel d’encadrement a assurĂ© la continuitĂ© du service Ă©conomique des Ă©tablissements. Tous les directeurs d’établissements interrogĂ©s ont soulignĂ© que le confinement a Ă©tĂ© une pĂ©riode difficile pour les personnes accompagnĂ©es. L’absence du rythme du travail, la rupture brutale des relations sociales et professionnelles a bien souvent accentuĂ© les angoisses et les craintes. Pour faire face aux besoins et assurer, durant cette pĂ©riode, la continuitĂ© de l’accompagnement mĂ©dico-social, les Ă©tablissements ont tous mis en place une organisation spĂ©cifique pour rompre l’isolement. 25D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le confinement mis en place au printemps 2020 a Ă©tĂ© une vĂ©ritable Ă©preuve pour l’ensemble de la population, pouvant parfois aller chez certains jusqu’à dĂ©clencher ou aggraver des troubles psychiques, confirmant les rĂ©sultats de recherches antĂ©rieures rĂ©alisĂ©es dans d’autres contextes. En effet, les consĂ©quences d’un confinement en petits groupes avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© analysĂ©es, par exemple, lors d’expĂ©ditions polaires, sous-marines ou insulaires. Ces Ă©tudes avaient mis en Ă©vidence notamment une augmentation de la paranoĂŻa et des expĂ©riences hallucinatoires sur des personnes ne prĂ©sentant pas d’antĂ©cĂ©dents de troubles mentaux. Il apparaĂźt que ces effets dĂ©pendent de la durĂ©e de confinement et disparaissent Ă  la fin de celui-ci Smith, 1969 ; Cochrane et Freeman, 1989 ; Gunderson et Nelson, 1963. D’autres Ă©tudes portant sur l’isolement de dĂ©tenus en prison avaient quant Ă  elles montrĂ© que les prisonniers mis Ă  l’isolement prĂ©sentaient des symptĂŽmes d’état confusionnel agitĂ©, de dĂ©lires et d’hallucinations ainsi que des Ă©pisodes de violence autodirigĂ©e Brodsky et Scogin, 1988 ; Korn, 1988a, Korn, 1988b. Ces recherches indiquent Ă©galement une hypersensibilitĂ© aux stimulus extĂ©rieurs et des altĂ©rations de la perception Grassian, 1983. 26Si toutes ces Ă©tudes portent sur des situations trĂšs spĂ©cifiques, les confinements pour raisons sanitaires induisent Ă©galement des effets nĂ©gatifs. En ce qui concerne le confinement liĂ© Ă  la pandĂ©mie de COVID-19, plusieurs chercheurs Brooks, Webster et Smith, 2020 ; Fiorillo et Gorwood, 2020 ; Li, Wang et Xue, 2020 ont par exemple observĂ© une augmentation des troubles dĂ©pressifs due au fait que la pandĂ©mie met l’individu face Ă  un risque vital pour lui-mĂȘme ainsi que pour ses proches. Le confinement bouleverse les repĂšres de l’individu dans la sociĂ©tĂ© comme l’explique Cleland citĂ© par Mengin et al., 2020. Par ailleurs, la distanciation sociale, si elle constitue un moyen de protection, est aussi synonyme d’isolement, d’exclusion et de mĂ©fiance vis-Ă -vis des autres Kaniasty, 2019, ce qui est source d’anxiĂ©tĂ© et de mal-ĂȘtre. À ceci peut s’ajouter une perte de valorisation professionnelle et sociale en pĂ©riode de confinement. En effet, l’activitĂ© professionnelle de nombreuses personnes a Ă©tĂ© rĂ©duite, voire arrĂȘtĂ©e, et les recherches en psychologie positive dĂ©montrent que le sentiment de bonheur survient d’expĂ©riences qui gĂ©nĂšrent une forme de dĂ©fi personnel qu’un individu surmonte grĂące Ă  ses compĂ©tences personnelles Csikszentmihalyi, 2004. En outre, la situation de confinement gĂ©nĂšre de l’ennui qui peut avoir deux types de consĂ©quences d’une part un fort sentiment d’insatisfaction, lequel peut se traduire par de l’agressivitĂ©, ainsi que la recherche de compensation par des comportements addictifs comme la consommation de drogues ou les jeux d’argent Mercer-Lynn et Eastwood, citĂ©s par Mengin et al, 2020. 27Tout ceci peut provoquer des troubles dĂ©pressifs chez les personnes n’ayant pas d’antĂ©cĂ©dents psychiatriques, a fortiori chez les personnes vulnĂ©rables comme celles accompagnĂ©es par les ESAT de notre Ă©tude, ainsi qu’en tĂ©moignent les directeurs d’établissements. Si la situation n’a pas posĂ© de problĂšmes majeurs dans la plupart des cas, tous ont soulignĂ© l’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e par la situation et l’ennui des personnels comme le rappelait la directrice d’un des l’ESAT certains ont trouvĂ© le temps long, se sont sentis seuls et ont eu peu de contacts pendant cette pĂ©riode » du fait de l’impact nĂ©gatif de la rupture des relations sociales et de l’importance de l’activitĂ© professionnelle pour l’équilibre psychique des travailleurs. Ce sentiment d’ennui nous a Ă©tĂ© confirmĂ© par les travailleurs de deux ESAT agricoles rencontrĂ©s en septembre 2020 Ă  l’occasion de l’organisation d’ateliers participatifs. 28La situation a parfois Ă©tĂ© plus contrastĂ©e. Ainsi un autre responsable d’ESAT a-t-il soulignĂ© la variĂ©tĂ© de rĂ©actions des travailleurs de son Ă©tablissement Cette pĂ©riode a suscitĂ© des rĂ©actions trĂšs diverses de la part des travailleurs. Certains ont Ă©tĂ© traumatisĂ©s, d’autres angoissĂ©s ou paniquĂ©s. Certains ont eu le sentiment d’ĂȘtre en vacances quand d’autres n’ont rien compris Ă  ce qui se passait. Il y a eu autant de rĂ©actions que d’individus, mais dans l’ensemble tout s’est bien passĂ© nous n’avons pas eu d’hospitalisation ou de cas grave. Toutefois cette crise n’a pas aidĂ© les travailleurs handicapĂ©s Ă  aller mieux ». 29Ce sentiment gĂ©nĂ©ralisĂ© d’anxiĂ©tĂ©, voire d’angoisse, s’est Ă©galement poursuivi lors de la phase de dĂ©confinement comme en tĂ©moigne le directeur d’un des ESAT urbains Certains ouvriers ont mal vĂ©cu le confinement. Plusieurs Ă©taient angoissĂ©s Ă  l’idĂ©e de reprendre le travail, mais nous leur avons permis de revenir pour voir les mesures mises en place avant qu’ils dĂ©cident de revenir travailler. Beaucoup sont venus dans ce cadre pour visiter, cela a permis de les rassurer. Nous avons aujourd’hui un travailleur proche de la retraite qui craint de revenir et qui n’est donc toujours pas revenu ». 30MĂȘme si les travailleurs ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s chez eux pendant le confinement, les Ă©tablissements avaient dans l’obligation d’assurer, le suivi des accompagnements mĂ©dico-sociaux. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, tous les ESAT ont gardĂ© des contacts tĂ©lĂ©phoniques rĂ©guliers avec les travailleurs confinĂ©s. Concernant l’accompagnement mĂ©dico-social des travailleurs, ils ont Ă©tĂ© suivis pendant cette pĂ©riode par le service d’accompagnement Ă  la vie sociale SAVS de l’association par tĂ©lĂ©phone, ainsi que par les moniteurs de l’ESAT qui les ont Ă©galement contactĂ©s rĂ©guliĂšrement par tĂ©lĂ©phone. » ESAT 2 et 2 bis Il y a eu un suivi par tĂ©lĂ©phone et des interventions Ă  domicile avec le respect des gestes barriĂšres. » ESAT 3 Pendant le confinement, nous avons gardĂ© contact avec les ouvriers, nous les appelions pour prendre des nouvelles et maintenir un lien social toutes les semaines. Environ un tiers d’entre eux vivent de maniĂšre autonome, un autre tiers vivent dans leur famille, et un autre tiers dans des foyers d’hĂ©bergement. Nous avons donc ciblĂ© en prioritĂ© celles et ceux qui Ă©taient seuls. Nous avions aussi des contacts avec les foyers pour prendre des nouvelles. » ESAT 5 31Parfois cette mission de soutien et de suivi a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  une personne en particulier, comme dans cet ESAT urbain oĂč une Ă©ducatrice technique spĂ©cialisĂ©e Ă©tait Ă  disposition des personnes confinĂ©es chez elles. Deux fois par semaine, elle appelait les travailleurs pour faire le point sur leur situation, pour savoir comment ça se passait pour eux ». Dans un des ESAT ruraux, le suivi mĂ©dical et paramĂ©dical des travailleurs a Ă©tĂ© assurĂ© selon plusieurs modalitĂ©s pour tenir compte de la variĂ©tĂ© des situations Les usagers qui rĂ©sidaient dans des structures collectives Ă©taient encadrĂ©s par celles-ci. Ceux qui Ă©taient chez eux, en famille, Ă©taient encadrĂ©s par la famille et ceux qui Ă©taient seuls durant cette pĂ©riode ont Ă©tĂ© suivis par des structures de l’association soit en prĂ©sentiel Ă  leur domicile et dans le respect des gestes barriĂšres, soit en tĂ©lĂ©consultation ». ESAT 1 32Enfin, l’impact diffĂ©renciĂ© des activitĂ©s de plein air ou en atelier s’est fait ressentir au moment du dĂ©confinement quand les travailleurs en situation de handicap sont retournĂ©s dans leurs Ă©tablissements. La reprise d’activitĂ© s’est partout faite progressivement, sur la base du volontariat selon les recommandations de l’Agence RĂ©gionale de SantĂ©, afin de ne pas brusquer les personnes. Partout Ă©galement ont Ă©tĂ© mis en place des protocoles de prĂ©vention trĂšs rigoureux ainsi que des sĂ©ances de formation pour bien expliquer l’importance de la distanciation physique et des gestes barriĂšres. Si, dans tous les ESAT, les travailleurs en situation de handicap se sont montrĂ©s attentifs et respectueux des consignes, les personnels d’encadrement doivent rester trĂšs vigilants, car bien souvent le masque n’est pas porté de la bonne manière on le retrouve parfois sous le nez ou sous le menton » et les rĂšgles de distanciation physique ne sont pas toujours correctement assimilĂ©es. Une activitĂ© agricole prĂ©sente alors, sous l’angle de la sĂ©curitĂ© sanitaire, un avantage imprĂ©vu comme en tĂ©moigne un responsable d’ESAT. Les gestes barrières et leur importance sont bien compris par les travailleurs, mais pas toujours faciles à faire respecter au quotidien sur le long terme. Nous avons la chance en tant qu’ESAT agricole d’avoir des activités en extérieur où la distanciation physique est beaucoup plus simple à respecter et où le masque peut être enlevé. Par ailleurs, le fait d’être en campagne présente aussi l’avantage de croiser moins de monde, de pouvoir respecter plus facilement les distanciations physiques, ce qui est beaucoup plus difficile en ville, notamment dans les transports en commun. » ESAT 1 33Si l’ensemble des responsables d’ESAT interrogĂ©s considĂšre que, sur le plan social, les mesures de suivi mises en place ont permis aux travailleurs de gĂ©rer la crise avec plus ou moins de difficultĂ©s en fonction des situations, sur le plan Ă©conomique, la donne est diffĂ©rente. En effet, tous confient que leur Ă©tablissement a subi une baisse de chiffre d’affaires et parfois une perte de clientĂšle. Mais celle-ci varie beaucoup selon les lieux et les modĂšles Ă©conomiques. ESAT agricoles ou urbains deux modĂšles Ă©conomiques face Ă  la crise 34Le financement des ESAT est assurĂ© pour une large partie par une dotation de l’État et de l’assurance maladie environ 70 % correspondant aux dĂ©penses de personnel et Ă  divers frais de fonctionnement. Leurs activitĂ©s Ă©conomiques restent donc importantes pour l’équilibre de leur budget. DĂšs lors, la question de la rentabilitĂ© de leurs activitĂ©s commerciales reste cruciale. 35Durant le confinement tous les ESAT ont pu bĂ©nĂ©ficier de certaines aides financières de l’État. Ainsi les dotations globales, de mĂȘme que l’Aide au poste qui correspond à une part de la rémunération des travailleurs en situation de handicap ont-elles Ă©té maintenues. Les ESAT n’ont donc pas eu Ă  supporter les charges de rémunération, incluant les charges sociales, pendant la période s’étalant du 12 mars au 30 juillet 2020. Ces aides ont permis de maintenir la rĂ©tribution des travailleurs à taux plein incluant donc la partie des salaires payée habituellement par les Ă©tablissements, ce qui Ă©tait crucial pour les personnes en situation de handicap qui disposent en rĂšgle gĂ©nĂ©rale de ressources modestes. Elles ont aussi permis d’éviter aux ESAT de connaĂźtre de trop grandes difficultés financières et, au final, de sauver un peu l’année » comme le rĂ©sume la directrice d’un des ESAT. Par ailleurs, l’Agence RĂ©gionale de SantĂ© a souvent fait don de divers matĂ©riels masques chirurgicaux, gants et gels hydroalcooliques, ce qui a un peu rĂ©duit les dĂ©penses affectĂ©es aux mesures de prĂ©vention. Par contre, les demandes spĂ©cifiques qu’ont dĂ©posĂ©es certains ESAT pour compenser les surcoûts engendrés par la crise du Covid n’ont, semble-t-il, pas connu de suite favorable. 36Outre la mesure des difficultĂ©s Ă©conomiques, communes Ă  tous les Ă©tablissements, nous souhaitions ajouter une dimension territoriale Ă  notre analyse en comparant leur adaptation selon le type de milieu dans lequel ils sont implantĂ©s rural, urbain et des activitĂ©s qu’ils proposent. En effet, compte tenu du modĂšle Ă©conomique des ESAT ruraux, privilĂ©giant la vente directe de leur production dans des rĂ©seaux de proximitĂ©, l’impact Ă©conomique de la crise sanitaire et du confinement semblait moins susceptible de les affecter, contrairement aux Ă©tablissements situĂ©s en milieu urbain, plus dĂ©pendants d’une clientĂšle professionnelle elle-mĂȘme plus exposĂ©e aux consĂ©quences de la crise. MĂȘme si la faiblesse de l’échantillon empĂȘche de dĂ©boucher sur une gĂ©nĂ©ralisation des observations qui serait excessive, la divergence de modĂšles Ă©conomiques entre ESAT ruraux Ă  vocation agricole et ESAT urbains, plutĂŽt orientĂ©s vers la sous-traitance, est suffisamment marquĂ©e pour que l’on puisse toutefois en tirer des enseignements. 37Si tous les ESAT de notre panel ont interdit, Ă  la demande de l’Agence RĂ©gionale de SantĂ©, l’accĂšs de leurs locaux aux travailleurs en situation de handicap durant le confinement, aucun d’entre eux toutefois n’a Ă©tĂ© totalement Ă  l’arrĂȘt pendant la durĂ©e totale du confinement les professionnels des diffĂ©rents Ă©tablissements en particulier les moniteurs d’ateliers ont continuĂ© Ă  travailler pour assurer une continuitĂ© de services dans les activitĂ©s essentielles. Le maintien de l’activitĂ© n’a pas empĂȘchĂ© des baisses de chiffres d’affaires, parfois trĂšs importantes dans certaines branches. 38Ainsi le directeur d’un des ESAT urbains estime qu’au premier semestre [son Ă©tablissement a] perdu 40 % de l’activité commerciale par rapport à l’an passé [et] qu’à la fin de l’année nous aurons une perte de 30 % ». MĂȘme constat chez son voisin qui dĂ©taille les pertes d’activitĂ©s par secteur d’intervention L’activité de l’ESAT a été impactée, notamment pour ce qui est de l’activité d’entretien des espaces verts. Nous avons dû reporter des interventions prévues chez certains clients. Par ailleurs, nous avons été contraints de refuser de nouveaux clients que l’on aurait acceptés en temps normal, mais nous nous sommes engagés à maintenir l’entretien avec les clients avec qui nous sommes déjà en contrat. Une autre activité de l’ESAT a été impactée c’est le conditionnement. Nous avons perdu 10 à 15 % de marché sur cette activité. Les clients qui avaient besoin de nous pour cette tâche se sont tournés vers d’autres solutions, puisque nous ne pouvions pas assurer nos prestations. » ESAT 3 39Rares sont les activitĂ©s des ESAT urbains Ă  avoir pu ĂȘtre maintenues pendant le confinement. Cela a toutefois Ă©tĂ© le cas des activitĂ©s de service dans le domaine de la blanchisserie et de l’entretien des locaux en raison de l’existence de contrats avec des Ă©tablissements du secteur mĂ©dico-social. Les ESAT urbains ont donc rĂ©pondu Ă  la demande gouvernementale de ne pas conduire Ă  des ruptures de services essentiels [
] de construire les continuitĂ©s d’activitĂ© nĂ©cessaire pour les secteurs de sous-traitance et de prestations sensibles, notamment ceux liĂ©s au fonctionnement des Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux blanchisserie, nettoyage, restauration collective, etc.. » MinistĂšre des SolidaritĂ©s et de la SantĂ©, 2020, Annexe 1. Ainsi l’un des ESAT urbains de notre panel a-t-il repris cette activitĂ© à la marge avec seulement les encadrants » à partir du 10 avril pour faire face aux demandes de certains clients prioritaires, tels que les soignants, les hôpitaux et l’armée ». Il en a Ă©tĂ© de mĂȘme pour les deux autres ESAT urbains. Nous avons stoppé toutes nos activités sauf une, l’activité d’entretien des locaux puisque nous avons des clients qui sont des établissements médico-sociaux qui eux, ont dû poursuivre leurs activités. Nous avons donc honoré nos engagements, mais ce sont les moniteurs qui ont pris en charge cette activité. » ESAT 4 8 Les maisons d'accueil spĂ©cialisĂ©es MAS reçoivent les personnes en situation de handicap gravement ... Mais nous avons un atelier de blanchisserie avec des clients du secteur médico-social, comme des MAS et des foyers8, donc nous avions une obligation de continuité. Les salariés ont donc assuré la continuité de cette activité pendant tout le confinement, au début tous ensemble, ensuite par rotation de deux équipes par principe de sécurité pour pouvoir isoler les personnes en cas de contamination.» ESAT 5 40À l’exception de ces activitĂ©s prĂ©servĂ©es en raison du caractĂšre prioritaire des commanditaires, en gĂ©nĂ©ral toutes les autres activités des ESAT urbains ont été arrêtées pendant le confinement. Les responsables de ces Ă©tablissements ont alors cherchĂ© des solutions pour proposer du travail Ă  leurs salariĂ©s et trouver de nouvelles ressources financiĂšres. Presque tous les ESAT disposant d’un atelier de couture, la plupart se sont alors tournĂ©s vers la production de masques. Dans un premier temps nous avons fait du conditionnement de masque ; ensuite nous avons fait de la sous-traitance de fabrication de masques pour un client, puis nous avons développé nos propres masques qui ont été homologués pour trente lavages. Six salariés ont donc travaillé pour produire des masques. Ce fut un changement de notre activité lié aux circonstances. Notre atelier de couture a donc rouvert trois semaines après le début du confinement, avec uniquement les salariés. » ESAT 5 Nous nous sommes adaptĂ©s en modifiant notre production pour pouvoir fabriquer des masques. Nous n’avons pas pu répondre à temps au projet Résilience, qui consistait à fabriquer des masques pour les personnels qui travaillent en contact régulier avec le public, mais nous nous sommes approprié la démarche et avons tout de même pu fabriquer des masques qui correspondent aux normes en vigueur avant le retour des ouvriers. » ESAT 3 41Quand les ESAT urbains devaient faire face Ă  une rĂ©duction drastique de la plupart de leurs activitĂ©s, les ESAT ruraux de leur cĂŽtĂ©, en raison d’une orientation majoritairement agricole et agro-alimentaire, ont maintenu leur production, voire mĂȘme, ont vu progresser leurs ventes, profitant de l’engouement de la population pour des produits de proximitĂ© et de qualitĂ© ces ESAT ont des modes de production proches de l’agriculture biologique. Le directeur d’un des ESAT ruraux a constatĂ© une hausse de la demande telle que dans cette période [l’établissement] n’arrivait pas à la satisfaire ». Un autre, qui a Ă©galement vu ses ventes progresser, explique comment l’établissement a dĂ» toutefois rĂ©organiser ses circuits de distribution. Les moniteurs ont aussi continué d’assurer la vente de nos produits, mais sous une forme un peu différente qu’habituellement puisque nous avons fermé nos magasins de vente. Mais avons pu approvisionner le magasin de producteur. Les volailles ont aussi pu être vendues à des connaissances. Pendant la période de confinement, nous avons aussi eu, comme chaque année, une vente de produits horticoles. Nous nous sommes adaptés à la situation et au lieu de permettre aux clients de venir sur le site, nous avons mis en place un drive qui a bien fonctionné. » ESAT 2 et 2 bis Discussion 42Quoique leur rĂŽle soit en gĂ©nĂ©ral trĂšs mal connu, les ESAT, quelle que soit leur localisation apparaissent comme des acteurs Ă©conomiques importants des territoires oĂč ils sont implantĂ©s Zribi, 2012 ; Baret, 2012. Pourvoyeurs d’activitĂ©s pour les personnes en situation de handicap, ils emploient Ă©galement du personnel d’accompagnement et d’encadrement 30600 salariĂ©s en 2014 selon le rapport de l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Finances et l’Inspection GĂ©nĂ©rale des Affaires Sociales, 2019, contribuant ainsi aux dynamiques Ă©conomiques et dĂ©mographiques locales. En relation avec des fournisseurs et des clients, qu’il s’agisse d’entreprises ou de collectivitĂ©s, ils s’inscrivent dans des rĂ©seaux de partenariat liĂ©s Ă  la proximitĂ© gĂ©ographique Courlet, 1989 87 % des ESAT et 75 % des EA travaillent prioritairement avec des clients de leur dĂ©partement Inspection GĂ©nĂ©rale des Finances et Inspection GĂ©nĂ©rale des Affaires Sociales, 2019. Cette statistique souligne le fait que les ESAT s’ancrent dans une Ă©conomie et des dynamiques de proximitĂ© Rallet, 2002 ; Gilly et Torre, 2000 et qu’ils bĂ©nĂ©ficient en temps normal du capital relationnel Maillat, 1995 et organisationnel nĂ©cessaire au maintien de leurs activitĂ©s. 43MĂȘme si tous les ESAT dĂ©clarent avoir perdu une partie de leur clientĂšle, variable selon les secteurs, pendant la pĂ©riode du confinement, ceux situĂ©s en milieu rural semblent avoir rencontrĂ© moins de difficultĂ©s que ceux situĂ©s en milieu urbain Ă  retrouver leur niveau d’activitĂ© antĂ©rieur au confinement. Certes, les ESAT urbains ont pu compter sur la proximitĂ© institutionnelle Gilly et Pecqueur, 2000 pour conserver leurs prestations de service auprĂšs des Ă©tablissements publics du secteur socio-mĂ©dical nettoyage des locaux, blanchisserie. Mais la clientĂšle des entreprises privĂ©es paraĂźt Ă  la fois plus volatile et plus fragilisĂ©e elle-mĂȘme par la crise, ainsi qu’en tĂ©moignent deux responsables d’établissements. Aujourd’hui tout l’enjeu pour nous va être de faire de la prospection afin de récupérer des marchés et de pouvoir retrouver un niveau d’activité satisfaisant pour l’établissement. » ESAT 3 Nous n’avons pas récupéré tous nos clients au déconfinement, car certains se sont retrouvés en difficulté sur le plan financier. » ESAT 4 44A contrario, en milieu rural, le capital relationnel Maillat, 1995 et la solidaritĂ© territoriale associĂ©s Ă  la proximitĂ© gĂ©ographique Rallet, 2002 ; Torre et Rallet, 2005 semblent avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© aux Ă©tablissements locaux qui ont perdu moins de clients, comme l’expliquait la directrice d’un des ESAT ruraux. Pour notre activité d’entretien des espaces verts, nous avons des contrats annuels avec des clients et nous avons donc revu leurs factures à la baisse, car nous n’étions pas en mesure de leur assurer cette prestation. Nous avons contacté l’ensemble de nos clients professionnels pour leur expliquer notre situation et ils ont été compréhensifs. Nous n’avons pas perdu de clients. » ESAT 2 et 2 bis. 45Surtout, a fortement jouĂ© en la faveur des ESAT agricoles, durant le confinement – et le dĂ©confinement – l’engouement des Français pour des produits alimentaires de proximitĂ©, alors parĂ©s de nombreuses vertus symboliques qualitĂ© sanitaire, authenticitĂ©, etc. a fortiori lorsqu’ils Ă©taient Ă©coulĂ©s par le biais de circuits courts. Ces achats permettaient aussi aux habitants de manifester leur solidaritĂ© Ă  l’égard des petits producteurs locaux durement affectĂ©s par la dĂ©sorganisation des circuits de distribution habituels. Le fait d’avoir une activitĂ© propre et de vendre en direct ses productions Ă  une clientĂšle de particuliers, majoritairement locale, de moins dĂ©pendre d’une clientĂšle professionnelle, elle-mĂȘme soumise aux alĂ©as de la conjoncture a permis aux ESAT ruraux de ne pas trop souffrir du contexte. En pĂ©riode de crise, comme l’avait dĂ©jĂ  remarquĂ© la directrice d’un des ESAT agricoles, le territoire, compris comme l’agencement de ressources matĂ©rielles et symboliques » selon la dĂ©finition de Bernard Debarbieux 2003 semble donc jouer pleinement son rĂŽle Ă  la faveur de la stabilitĂ© Ă©conomique des Ă©tablissements ruraux, ce qui in fine a des rĂ©percussions sur l’équilibre des travailleurs en situation de handicap. C’est sans doute plus simple pour nous en tant qu’ESAT agricole que pour des ESAT industriels qui ont peut-être plus de difficultés. Le fait de faire de la vente directe de produits de proximité aux particuliers et d’avoir peu de clients professionnels nous permet d’avoir pour les mois de juillet-aoĂ»t un chiffre d’affaires qui est en légère hausse par rapport à l’année dernière. C’est ce que nous avions déjà remarqué lors de la précédente crise économique. Nous étions moins impactés que les ESAT industriels. Le fait d’avoir une activité économique moins impactée par les crises a également un impact sur le médico-social. Il n’y a rien de pire pour les travailleurs que de ne pas avoir de travail. Le fait de ne pas être trop impacté par la crise que nous traversons leur permet donc d’être moins angoissés, plus sereins. » ESAT 2 et 2 bis. 5. Conclusion 9 Journal officiel de la RĂ©publique française. Lois et dĂ©crets, n°36 du 12/02/2005 46Pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, la France a mis en place divers dispositifs, dont des structures spĂ©cifiques, les ESAT. Créés par la Loi n° 2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005 pour l’égalitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes handicapĂ©es9, ces Ă©tablissements ont remplacĂ© les anciens Centres d’Aide par le Travail CAT. Qu’ils offrent des activitĂ©s de production industrielle, agricole ou de service, ces Ă©tablissements conjuguent donc une logique Ă©conomique et commerciale de rentabilitĂ© Ă  une logique sociale et mĂ©dico-sociale d’accompagnement. 47Le confinement a conduit, en France, Ă  renvoyer chez eux les travailleurs en situation de handicap des ESAT et, de ce fait, Ă  un arrĂȘt de la quasi-totalitĂ© de la production de ces Ă©tablissements Ă  partir du 16 mars 2020, puis Ă  une reprise progressive de leurs activitĂ©s Ă  partir du mois de juin. Si tous les ESAT ont, pour remplir, le plus souvent Ă  distance, leur mission socio-mĂ©dicale auprĂšs des publics qu’ils accueillent, adoptĂ© des dĂ©marches similaires, des diffĂ©rences ont Ă©tĂ© observĂ©es en matiĂšre d’impact Ă©conomique selon la localisation et les activitĂ©s de chaque structure. Compte tenu du confinement, les revenus commerciaux des Ă©tablissements ont Ă©tĂ© parfois durement affectĂ©s au cours de cette pĂ©riode, remettant en cause leur modĂšle de fonctionnement. Dans ce contexte, les ESAT ruraux agricoles ont semblĂ© connaĂźtre moins de difficultĂ©s Ă  la reprise. Ils paraissent un peu plus armĂ©s face aux crises, sanitaires et/ou Ă©conomiques, que les ESAT urbains, plus liĂ©s Ă  la sous-traitance industrielle. Ceci s’explique par diffĂ©rents facteurs qui articulent les effets favorables de l’ancrage territorial et des relations de proximitĂ© aux caractĂ©ristiques de leurs activitĂ©s une offre de produits alimentaires de qualitĂ©, commercialisĂ©s en circuits courts, qui rĂ©pond aux demandes actuelles du public, une clientĂšle de particuliers ou de collectivitĂ©s locales restauration collective, mais aussi gestion des espaces verts, services de nettoyage et de blanchisserie pour les Ă©tablissements publics communaux, moins exposĂ©e aux alĂ©as Ă©conomiques que les entreprises privĂ©es et, enfin, une application des gestes barriĂšres sensiblement plus simples Ă  mettre en pratique du fait d’une activitĂ© qui se pratique le plus souvent en extĂ©rieur. 48À partir de novembre 2020, face Ă  l’importance de la deuxiĂšme vague » du virus, un second confinement a Ă©tĂ© mis en place en France. Bien qu’il ait Ă©tĂ© moins contraignant que le premier en termes de restrictions des libertĂ©s individuelles que le prĂ©cĂ©dent, les personnes en situation de handicap ont Ă  nouveau dĂ» rester chez elles. Cette Ă©preuve supplĂ©mentaire, pouvant ĂȘtre moralement et psychologiquement difficile, rend d’autant plus important le rĂŽle d’accompagnement des ESAT. Fragilisant encore un peu plus le chiffre d’affaires, le tissu Ă©conomique, les partenaires, mais Ă©galement le pouvoir d’achat de la clientĂšle, reste Ă  savoir comment, dans la durĂ©e, les Établissements et Services d’Aide par le Travail vont pouvoir s’adapter Ă  la longueur de la crise sanitaire et Ă©conomique. 49Au-delĂ  de cette situation conjoncturelle, les ESAT doivent faire face Ă  de nombreux enjeux, de nature diverse, tels que le vieillissement des travailleurs qui s’accompagne d’un accroissement de la fatigabilitĂ©, la modification du profil des usagers part croissante des personnes en situation de handicap psychique, accueil de jeunes ayant suivi leur scolaritĂ© dans le milieu ordinaire, les changements de la rĂ©glementation ou les contraintes liĂ©es au mode de calcul du financement public, souvent inadaptĂ© Ă  la situation, la mise en place de dispositifs efficients d’accompagnement vers le milieu ordinaire de travail, la capacitĂ© Ă  orienter leur panier d’activitĂ©s vers des secteurs moins concurrentiels, etc. N° 1057 _____ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 QUATORZIÈME LÉGISLATURE EnregistrĂ© Ă  la PrĂ©sidence de l’AssemblĂ©e nationale le 27 mai 2013. PROJET DE LOI MODIFIÉ PAR LE SÉNAT, d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la RĂ©publique, TRANSMIS PAR M. LE PREMIER MINISTRE Ă  M. LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE RenvoyĂ© Ă  la commission des affaires culturelles et de l’éducation, Ă  dĂ©faut de constitution d’une commission spĂ©ciale dans les dĂ©lais prĂ©vus par les articles 30 et 31 du RĂšglement. Le SĂ©nat a modifiĂ©, en premiĂšre lecture, le projet de loi, adoptĂ© par l’AssemblĂ©e nationale en premiĂšre lecture, dont la teneur suit Voir les numĂ©ros AssemblĂ©e nationale 653, 767 et 96. SĂ©nat 441, 568, 569, 537, 570 et 151 2012-2013. Article 1er Le rapport dĂ©finissant la programmation des moyens et les orientations de la refondation de l’école de la RĂ©publique, annexĂ© Ă  la prĂ©sente loi, est approuvĂ©. TITRE IER DISPOSITIONS GÉNÉRALES Article 2 SupprimĂ© Chapitre IER Les principes et missions de l’éducation Section 1 Les principes de l’éducation Article 3 A nouveau L’article L. 111-1 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Le premier alinĂ©a est ainsi modifiĂ© a La derniĂšre phrase est complĂ©tĂ©e par les mots et Ă  lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales de rĂ©ussite. » ; b Sont ajoutĂ©es cinq phrases ainsi rĂ©digĂ©es Il reconnaĂźt que tous les enfants partagent la capacitĂ© d’apprendre et de progresser. Il veille Ă  l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans distinction d’origine, de milieu social et de condition de santĂ©. Il veille Ă©galement Ă  la mixitĂ© sociale des publics scolarisĂ©s au sein des Ă©tablissements d’enseignement. Pour garantir la rĂ©ussite de tous, l’école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s’enrichit et se conforte par le dialogue et la coopĂ©ration entre tous les acteurs de la communautĂ© Ă©ducative. » ; 2° Le deuxiĂšme alinĂ©a est complĂ©tĂ© par deux phrases ainsi rĂ©digĂ©es Le service public de l’éducation fait acquĂ©rir Ă  tous les Ă©lĂšves le respect de l’égale dignitĂ© des ĂȘtres humains, de la libertĂ© de conscience et de la laĂŻcitĂ©. Par son organisation et ses mĂ©thodes, comme par la formation des maĂźtres qui y enseignent, il favorise la coopĂ©ration entre les Ă©lĂšves. » ; 3° Le troisiĂšme alinĂ©a devient l’avant-dernier alinĂ©a. Article 3 Suppression conforme Article 3 bis SupprimĂ© Article 3 ter nouveau AprĂšs l’article L. 111-1 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un article L. 111-1-1 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 111-1-1. – La devise de la RĂ©publique et le drapeau tricolore sont apposĂ©s sur la façade des Ă©coles et des Ă©tablissements d’enseignement du second degrĂ© publics et privĂ©s sous contrat. La DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen du 26 aoĂ»t 1789 est affichĂ©e de maniĂšre visible dans les locaux des mĂȘmes Ă©coles et Ă©tablissements. » Article 4 Conforme Article 4 bis A nouveau Au second alinĂ©a de l’article L. 111-3 du code de l’éducation, aprĂšs le mot territoriales », sont insĂ©rĂ©s les mots , les associations Ă©ducatives complĂ©mentaires de l’enseignement public ». Article 4 bis I. – L’article L. 541-1 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Au dĂ©but, il est ajoutĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Les actions de promotion de la santĂ© des Ă©lĂšves font partie des missions de l’éducation nationale. Elles sont en prioritĂ© assurĂ©es par les mĂ©decins et infirmiers de l’éducation nationale. À ce titre, les Ă©lĂšves bĂ©nĂ©ficient, au cours de leur scolaritĂ©, d’actions de prĂ©vention et d’information, de visites mĂ©dicales et de dĂ©pistages obligatoires, qui constituent leur parcours de santĂ© dans le systĂšme scolaire. Ces actions favorisent notamment leur rĂ©ussite scolaire et la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s en matiĂšre de santĂ©. » ; 1° bis nouveau Le premier alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ© Les visites mĂ©dicales et de dĂ©pistages obligatoires ne donnent pas lieu Ă  contribution pĂ©cuniaire de la part des familles. » ; 2° Le deuxiĂšme alinĂ©a est ainsi modifiĂ© a Les mots que le bilan mentionnĂ© au premier alinĂ©a » sont remplacĂ©s par les mots qu’un bilan de leur Ă©tat de santĂ© physique et psychologique » ; b Est ajoutĂ©e une phrase ainsi rĂ©digĂ©e La rĂ©munĂ©ration versĂ©e par l’employeur aux parents ou tuteurs qui accompagnent les enfants Ă  ces visites peut ĂȘtre maintenue pendant la durĂ©e consacrĂ©e Ă  cet accompagnement. » ; 2° bis nouveau Le quatriĂšme alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ© Les ministres chargĂ©s de l’éducation nationale et de la santĂ© dĂ©terminent conjointement, par voie rĂ©glementaire, pour chacune des visites mĂ©dicales et de dĂ©pistages obligatoires, la pĂ©riodicitĂ© et le contenu de l’examen mĂ©dical de prĂ©vention et de dĂ©pistage. » ; 3° AprĂšs le mot concours », la fin du cinquiĂšme alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ©e de l’infirmier et, dans les Ă©tablissements du second degrĂ©, d’un assistant de service social. » ; 4° nouveau Le sixiĂšme alinĂ©a est supprimĂ©. II. – L’article L. 2325-1 du code de la santĂ© publique est ainsi modifiĂ© 1° AprĂšs le premier alinĂ©a, il est insĂ©rĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Les actions de promotion de la santĂ© des Ă©lĂšves font partie des missions de l’éducation nationale. Elles sont en prioritĂ© assurĂ©es par les mĂ©decins et infirmiers de l’éducation nationale. À ce titre, les Ă©lĂšves bĂ©nĂ©ficient, au cours de leur scolaritĂ©, d’actions de prĂ©vention et d’information, de visites mĂ©dicales et de dĂ©pistages obligatoires, qui constituent leur parcours de santĂ© dans le systĂšme scolaire. Ces actions favorisent notamment leur rĂ©ussite scolaire et la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s en matiĂšre de santĂ©. » ; 1° bis nouveau Le deuxiĂšme alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ© Les visites mĂ©dicales et de dĂ©pistages obligatoires ne donnent pas lieu Ă  contribution pĂ©cuniaire de la part des familles. » ; 2° Le troisiĂšme alinĂ©a est ainsi modifiĂ© a Les mots que le bilan mentionnĂ© au premier alinĂ©a » sont remplacĂ©s par les mots qu’un bilan de leur Ă©tat de santĂ© physique et psychologique » ; b Est ajoutĂ©e une phrase ainsi rĂ©digĂ©e La rĂ©munĂ©ration versĂ©e par l’employeur aux parents ou tuteurs qui accompagnent les enfants Ă  ces visites peut ĂȘtre maintenue pendant la durĂ©e consacrĂ©e Ă  cet accompagnement. » ; 2° bis nouveau Le cinquiĂšme alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ© Les ministres chargĂ©s de l’éducation nationale et de la santĂ© dĂ©terminent conjointement, par voie rĂ©glementaire, pour chacune des visites mĂ©dicales et de dĂ©pistages obligatoires, la pĂ©riodicitĂ©, le contenu de l’examen mĂ©dical de prĂ©vention et de dĂ©pistage, ainsi que les Ă©ventuelles populations prioritaires. » ; 3° AprĂšs le mot concours », la fin du sixiĂšme alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ©e de l’infirmier et, dans les Ă©tablissements du second degrĂ©, d’un assistant de service social. » ; 4° nouveau Le septiĂšme alinĂ©a est supprimĂ©. Article 4 ter SupprimĂ© Article 4 quater nouveau AprĂšs l’article L. 351-1 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un article L. 351-1-1 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 351-1-1. – La coopĂ©ration entre les Ă©tablissements mentionnĂ©s Ă  l’article L. 351-1 du prĂ©sent code et les Ă©tablissements et services mentionnĂ©s aux 2° et 3° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles est organisĂ©e par des conventions passĂ©es entre ces Ă©tablissements et services afin d’assurer la continuitĂ© du parcours de scolarisation des Ă©lĂšves en situation de handicap. Les modalitĂ©s d’application du prĂ©sent article sont dĂ©terminĂ©es par dĂ©cret. » Article 5 I. – L’article L. 113-1 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Le dernier alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ© Dans les classes enfantines ou les Ă©coles maternelles, les enfants peuvent ĂȘtre accueillis dĂšs l’ñge de deux ans rĂ©volus dans des conditions Ă©ducatives et pĂ©dagogiques adaptĂ©es Ă  leur Ăąge visant leur dĂ©veloppement moteur, sensoriel et cognitif, prĂ©cisĂ©es par le ministre chargĂ© de l’éducation nationale. Cet accueil donne lieu Ă  un dialogue avec les familles. Il est organisĂ© en prioritĂ© dans les Ă©coles situĂ©es dans un environnement social dĂ©favorisĂ©, que ce soit dans les zones urbaines, rurales ou de montagne et dans les rĂ©gions d’outre-mer. » ; 2° Sont ajoutĂ©s deux alinĂ©as ainsi rĂ©digĂ©s Dans ces Ă©coles, les enfants de moins de trois ans sont comptabilisĂ©s dans les prĂ©visions d’effectifs d’élĂšves pour la rentrĂ©e. La scolarisation Ă  partir de l’ñge de deux ans rĂ©volus fait l’objet d’une Ă©tude nationale approfondie soumise au Parlement pour dĂ©bat. » II nouveau. – À l’article L. 162-2-1 du mĂȘme code, les mots Le dernier » sont remplacĂ©s par les mots L’avant-dernier ». Article 5 bis nouveau L’article L. 121-2 du code de l’éducation est ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 121-2. – La lutte contre l’illettrisme et l’innumĂ©risme constitue une prioritĂ© nationale. Cette prioritĂ© est prise en compte par le service public de l’éducation ainsi que par les personnes publiques et privĂ©es qui assurent une mission de formation ou d’action sociale. Tous les services publics contribuent de maniĂšre coordonnĂ©e Ă  la lutte contre l’illettrisme et l’innumĂ©risme dans leurs domaines d’action respectifs. » Section 2 L’éducation artistique et culturelle Article 6 I. – Non modifiĂ© II. – L’article L. 121-6 du mĂȘme code est ainsi modifiĂ© 1° Le premier alinĂ©a est ainsi modifiĂ© a Au dĂ©but de la premiĂšre phrase, les mots Les enseignements artistiques contribuent » sont remplacĂ©s par les mots L’éducation artistique et culturelle contribue » ; b La seconde phrase est remplacĂ©e par quatre phrases ainsi rĂ©digĂ©es Elle favorise la connaissance du patrimoine culturel et de la crĂ©ation contemporaine et participe au dĂ©veloppement de la crĂ©ativitĂ© et des pratiques artistiques. L’éducation artistique et culturelle est principalement fondĂ©e sur les enseignements artistiques. Elle comprend Ă©galement un parcours pour tous les Ă©lĂšves tout au long de leur scolaritĂ© dont les modalitĂ©s sont fixĂ©es par les ministres chargĂ©s de l’éducation nationale et de la culture. Ce parcours est mis en Ɠuvre localement ; des acteurs du monde culturel et artistique et du monde associatif peuvent y ĂȘtre associĂ©s. » ; 2° Au dĂ©but du deuxiĂšme alinĂ©a, le mot Ils » est remplacĂ© par les mots Les enseignements artistiques » ; 2° bis nouveau Au mĂȘme deuxiĂšme alinĂ©a, aprĂšs le mot plastiques », sont insĂ©rĂ©s les mots et visuels » ; 3° SupprimĂ© Article 6 bis L’article L. 121-5 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Les mots et le sport scolaire et universitaire » sont remplacĂ©s par les mots le sport scolaire et universitaire, et la contribution apportĂ©e par le sport aux apprentissages » ; 2° AprĂšs les mots l’échec scolaire », sont insĂ©rĂ©s les mots , Ă  l’éducation Ă  la santĂ© et Ă  la citoyennetĂ© » ; 3° Est ajoutĂ©e une phrase ainsi rĂ©digĂ©e Leur mise en Ɠuvre vise la complĂ©mentaritĂ© entre les pratiques sportives scolaires, pĂ©riscolaires et extrascolaires, dans le cadre des projets Ă©ducatifs territoriaux et de partenariats avec le mouvement sportif associatif. » Section 2 bis L’éducation Ă  la santĂ© et Ă  la citoyennetĂ© Article 6 ter AprĂšs l’article L. 121-4 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un article L. 121-4-1 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 121-4-1. – I. – Au titre de sa mission d’éducation Ă  la citoyennetĂ©, le service public de l’éducation prĂ©pare les Ă©lĂšves Ă  vivre en sociĂ©tĂ© et Ă  devenir des citoyens responsables et libres, conscients des principes et des rĂšgles qui fondent la dĂ©mocratie. Les enseignements mentionnĂ©s Ă  l’article L. 312-15 et les actions engagĂ©es dans le cadre du comitĂ© prĂ©vu Ă  l’article L. 421-8 relĂšvent de cette mission. II. – Le champ de la mission de promotion de la santĂ© Ă  l’école comprend 1° La mise en place d’un environnement scolaire favorable Ă  la santĂ© ; 2° L’élaboration, la mise en Ɠuvre et l’évaluation de programmes d’éducation Ă  la santĂ© destinĂ©s Ă  dĂ©velopper les connaissances des Ă©lĂšves Ă  l’égard de leur santĂ© et de celle des autres ; 2° bis nouveau SupprimĂ© 3° La participation Ă  la politique de prĂ©vention sanitaire mise en Ɠuvre en faveur des enfants et des adolescents, aux niveaux national, rĂ©gional et dĂ©partemental ; 4° La rĂ©alisation des examens mĂ©dicaux et des bilans de santĂ© dĂ©finis dans le cadre de la politique de la santĂ© en faveur des enfants et des adolescents, ainsi que ceux nĂ©cessaires Ă  la dĂ©finition des conditions de scolarisation des Ă©lĂšves ayant des besoins particuliers ; 5° nouveau La dĂ©tection prĂ©coce des problĂšmes de santĂ© ou des carences de soins pouvant entraver la scolaritĂ© ; 6° nouveau L’accueil, l’écoute, l’accompagnement et le suivi individualisĂ© des Ă©lĂšves ; 7° nouveau La participation Ă  la veille Ă©pidĂ©miologique par le recueil et l’exploitation de donnĂ©es statistiques. La promotion de la santĂ© Ă  l’école telle que dĂ©finie aux 1° Ă  7° du prĂ©sent II relĂšve en prioritĂ© des mĂ©decins et infirmiers de l’éducation nationale. » Section 3 Le socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture Article 7 L’article L. 122-1-1 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Les sept premiers alinĂ©as sont remplacĂ©s par un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© La scolaritĂ© obligatoire doit garantir Ă  chaque Ă©lĂšve les moyens nĂ©cessaires Ă  l’acquisition d’un socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture, auquel contribue l’ensemble des enseignements dispensĂ©s au cours de la scolaritĂ©. Le socle doit permettre la poursuite d’études, la construction d’un avenir personnel et professionnel et de prĂ©parer Ă  l’exercice de la citoyennetĂ©. Les Ă©lĂ©ments de ce socle commun et les modalitĂ©s de son acquisition progressive sont fixĂ©s par dĂ©cret, aprĂšs avis du Conseil supĂ©rieur des programmes. » ; 2° À l’avant-dernier alinĂ©a, le mot obligatoire » est supprimĂ© ; 3° Le dernier alinĂ©a est supprimĂ©. Article 8 L’article L. 122-2 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° La premiĂšre phrase du premier alinĂ©a est ainsi rĂ©digĂ©e Tout Ă©lĂšve qui, Ă  l’issue de la scolaritĂ© obligatoire, n’a pas atteint un niveau de formation sanctionnĂ© par un diplĂŽme national ou un titre professionnel enregistrĂ© et classĂ© au niveau V du rĂ©pertoire national des certifications professionnelles doit pouvoir poursuivre des Ă©tudes afin d’acquĂ©rir ce diplĂŽme ou ce titre. » ; 2° AprĂšs le premier alinĂ©a, il est insĂ©rĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Tout jeune sortant du systĂšme Ă©ducatif sans diplĂŽme bĂ©nĂ©ficie d’une durĂ©e complĂ©mentaire de formation qualifiante qu’il peut utiliser dans des conditions fixĂ©es par dĂ©cret. Cette durĂ©e complĂ©mentaire de formation qualifiante peut consister en un droit au retour en formation initiale sous statut scolaire. » Article 9 Conforme Section 4 Le service public du numĂ©rique Ă©ducatif Article 10 Le second alinĂ©a de l’article L. 131-2 du code de l’éducation est remplacĂ© par six alinĂ©as ainsi rĂ©digĂ©s Dans le cadre du service public de l’enseignement et afin de contribuer Ă  ses missions, un service public du numĂ©rique Ă©ducatif et de l’enseignement Ă  distance est organisĂ© pour notamment 1° Mettre Ă  disposition des Ă©coles et des Ă©tablissements scolaires des services numĂ©riques permettant de prolonger l’offre des enseignements qui y sont dispensĂ©s, d’enrichir les modalitĂ©s d’enseignement et de faciliter la mise en Ɠuvre d’une aide personnalisĂ©e Ă  tous les Ă©lĂšves ; 2° Proposer aux enseignants une offre diversifiĂ©e de ressources pĂ©dagogiques, des contenus et des services, contribuant Ă  leur formation ainsi que des outils de suivi de leurs Ă©lĂšves et de communication avec les familles ; 3° Assurer l’instruction des enfants qui ne peuvent ĂȘtre scolarisĂ©s dans une Ă©cole ou dans un Ă©tablissement scolaire ; 4° Contribuer au dĂ©veloppement de projets innovants et Ă  des expĂ©rimentations pĂ©dagogiques favorisant les usages du numĂ©rique Ă  l’école et la coopĂ©ration. Ce service public utilise en prioritĂ© des logiciels libres et des formats ouverts de documents. » Article 10 bis nouveau Le Gouvernement Ă©tablit un rapport Ă©valuant l’impact de la loi n° 2008-790 instituant un droit d’accueil pour les Ă©lĂšves des Ă©coles maternelles et Ă©lĂ©mentaires pendant le temps scolaire. Ce rapport est remis au plus tard le 31 dĂ©cembre 2014 aux commissions compĂ©tentes de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat. Chapitre II L’administration de l’éducation Section 1 Les relations avec les collectivitĂ©s territoriales Article 11 Conforme Article 12 I. – Le 5° de l’article L. 211-8 du code de l’éducation est ainsi rĂ©digĂ© 5° Des dĂ©penses de fonctionnement Ă  caractĂšre directement pĂ©dagogique dans les collĂšges, les lycĂ©es et les Ă©tablissements d’éducation spĂ©ciale dont celles affĂ©rentes aux ressources numĂ©riques, incluant les contenus et les services, spĂ©cifiquement conçues pour un usage pĂ©dagogique, ainsi que de la fourniture des manuels scolaires dans les collĂšges, les Ă©tablissements d’enseignement agricole mentionnĂ©s Ă  l’article L. 811-8 du code rural et de la pĂȘche maritime et les Ă©tablissements d’éducation spĂ©ciale et des documents Ă  caractĂšre pĂ©dagogique Ă  usage collectif dans les lycĂ©es professionnels ; ». II. – Au dernier alinĂ©a de l’article L. 442-9 du mĂȘme code, les mots dĂ©penses pĂ©dagogiques » sont remplacĂ©s par les mots dĂ©penses de fonctionnement Ă  caractĂšre directement pĂ©dagogique ». Article 12 bis nouveau Le deuxiĂšme alinĂ©a de l’article L. 213-1 du code de l’éducation est complĂ©tĂ© par une phrase ainsi rĂ©digĂ©e Lorsque cela favorise la mixitĂ© sociale, un mĂȘme secteur de recrutement peut ĂȘtre partagĂ© par plusieurs collĂšges publics situĂ©s Ă  l’intĂ©rieur d’un mĂȘme pĂ©rimĂštre de transports urbains. » Article 13 Conforme Article 13 bis nouveau L’article L. 442-16 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Le premier alinĂ©a est supprimĂ© ; 2° Au second alinĂ©a, les mots des matĂ©riels informatiques complĂ©mentaires » sont remplacĂ©s par les mots d’équipements informatiques » et les mots visĂ©s Ă  l’alinĂ©a ci-dessus » sont remplacĂ©s par les mots d’enseignement privĂ©s ayant passĂ© avec l’État l’un des contrats prĂ©vus aux articles L. 442-5 et L. 442-12 ». Article 14 Le premier alinĂ©a de l’article L. 214-6 du code de l’éducation est ainsi rĂ©digĂ© La rĂ©gion a la charge des lycĂ©es, des Ă©tablissements d’éducation spĂ©ciale et des lycĂ©es professionnels maritimes. Elle en assure la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses rĂ©parations, l’équipement et le fonctionnement. À ce titre, l’acquisition et la maintenance des infrastructures et des Ă©quipements, dont les matĂ©riels informatiques et les logiciels prĂ©vus pour leur mise en service, nĂ©cessaires Ă  l’enseignement et aux Ă©changes entre les membres de la communautĂ© Ă©ducative sont Ă  la charge de la rĂ©gion. Pour le fonctionnement des Ă©tablissements d’enseignement agricole mentionnĂ©s Ă  l’article L. 811-8 du code rural et de la pĂȘche maritime, la rĂ©gion a la charge du transport pĂ©dagogique des Ă©lĂšves assurĂ© dans le cadre des enseignements rĂ©guliers. » Article 14 bis A nouveau Le premier alinĂ©a de l’article L. 212-15 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° AprĂšs le mot installations », la fin de la seconde phrase est ainsi rĂ©digĂ©e , l’amĂ©nagement des locaux et le fonctionnement normal du service. » ; 2° Est ajoutĂ©e une phrase ainsi rĂ©digĂ©e Elles doivent Ă©galement respecter les principes de neutralitĂ© et de laĂŻcitĂ©. » Article 14 bis AprĂšs l’article L. 213-2-1 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un article L. 213-2-2 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 213-2-2. – Sous sa responsabilitĂ©, aprĂšs avis du conseil d’administration et, le cas Ă©chĂ©ant, accord de la collectivitĂ© propriĂ©taire des bĂątiments, le prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral ou le prĂ©sident du conseil exĂ©cutif de Corse peut autoriser l’utilisation de locaux et d’équipements scolaires des collĂšges, pendant les heures ou les pĂ©riodes au cours desquelles ils ne sont pas utilisĂ©s pour les besoins de la formation initiale et continue, par des entreprises, par des organismes de formation et, pour les besoins de l’éducation populaire, de la vie citoyenne et des pratiques culturelles et artistiques, par des associations. Ces activitĂ©s doivent ĂȘtre compatibles avec la nature des installations, l’amĂ©nagement des locaux et le fonctionnement normal du service. Elles doivent Ă©galement respecter les principes de neutralitĂ© et de laĂŻcitĂ©. Cette autorisation est subordonnĂ©e Ă  la passation d’une convention entre le reprĂ©sentant du dĂ©partement ou de la collectivitĂ© territoriale de Corse, celui de l’établissement et la personne physique ou morale qui dĂ©sire organiser ces activitĂ©s, prĂ©cisant notamment les obligations pesant sur l’organisateur en ce qui concerne l’application des rĂšgles de sĂ©curitĂ©, la prise en charge des responsabilitĂ©s et de la rĂ©paration des dommages Ă©ventuels, ainsi que les conditions financiĂšres de l’utilisation des biens dans le respect du code gĂ©nĂ©ral de la propriĂ©tĂ© des personnes publiques. » Article 15 AprĂšs l’article L. 214-6-1 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un article L. 214-6-2 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 214-6-2. – Sous sa responsabilitĂ©, aprĂšs avis du conseil d’administration de l’établissement et, le cas Ă©chĂ©ant, accord de la collectivitĂ© propriĂ©taire des bĂątiments, le prĂ©sident du conseil rĂ©gional ou le prĂ©sident du conseil exĂ©cutif de Corse peut autoriser l’utilisation de locaux et d’équipements scolaires des lycĂ©es et Ă©tablissements rĂ©gionaux d’enseignement adaptĂ©, pendant les heures ou les pĂ©riodes au cours desquelles ils ne sont pas utilisĂ©s pour les besoins de la formation initiale et continue, par des entreprises ou des organismes de formation et, pour les besoins de l’éducation populaire, de la vie citoyenne et des pratiques culturelles et artistiques, par des associations. Ces activitĂ©s doivent ĂȘtre compatibles avec la nature des installations, l’amĂ©nagement des locaux et le fonctionnement normal du service. Elles doivent Ă©galement respecter les principes de neutralitĂ© et de laĂŻcitĂ©. Cette autorisation est subordonnĂ©e Ă  la passation d’une convention entre le reprĂ©sentant de la rĂ©gion ou de la collectivitĂ© territoriale de Corse, celui de l’établissement et la personne physique ou morale qui dĂ©sire organiser ces activitĂ©s, prĂ©cisant notamment les obligations pesant sur l’organisateur en ce qui concerne l’application des rĂšgles de sĂ©curitĂ©, la prise en charge des responsabilitĂ©s et de la rĂ©paration des dommages Ă©ventuels, ainsi que les conditions financiĂšres de l’utilisation des biens dans le respect du code gĂ©nĂ©ral de la propriĂ©tĂ© des personnes publiques. » Articles 16 et 17 Conformes Article 18 AprĂšs l’article L. 214-13 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un article L. 214-13-1 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 214-13-1. – Chaque annĂ©e les autoritĂ©s acadĂ©miques recensent par ordre de prioritĂ© les ouvertures et fermetures qu’elles estiment nĂ©cessaires de sections de formation professionnelle initiale dans les Ă©tablissements d’enseignement du second degrĂ©, les Ă©tablissements relevant des articles L. 811-1 et L. 813-1 du code rural et de la pĂȘche maritime et les Ă©tablissements relevant du ministre chargĂ© des sports. ParallĂšlement, la rĂ©gion, aprĂšs concertation avec les branches professionnelles et les organisations syndicales professionnelles des employeurs et des salariĂ©s concernĂ©s, procĂšde au mĂȘme classement. Dans le cadre de la convention annuelle prĂ©vue au IV de l’article L. 214-13 du prĂ©sent code, signĂ©e par les autoritĂ©s acadĂ©miques et la rĂ©gion, celles-ci procĂšdent au classement par ordre de prioritĂ© des ouvertures et fermetures de sections de formation professionnelle initiale, en fonction des moyens disponibles. Chaque annĂ©e, aprĂšs accord du recteur, la rĂ©gion arrĂȘte la carte rĂ©gionale des formations professionnelles initiales, conformĂ©ment aux choix retenus par la convention mentionnĂ©e au deuxiĂšme alinĂ©a du prĂ©sent article et aux dĂ©cisions d’ouverture et de fermeture de formations par l’apprentissage qu’elle aura prises. Cette carte est mise en Ɠuvre par la rĂ©gion et par l’État dans l’exercice de leurs compĂ©tences respectives, notamment celles qui rĂ©sultent de l’article L. 211-2 du prĂ©sent code et de l’article L. 814-2 du code rural et de la pĂȘche maritime. Elle est communiquĂ©e aux organismes et services participant au service public de l’orientation. Les autoritĂ©s acadĂ©miques mettent en Ɠuvre les ouvertures et fermetures de sections de formation professionnelle initiale sous statut scolaire en fonction des moyens disponibles et conformĂ©ment au classement par ordre de prioritĂ© mentionnĂ© au deuxiĂšme alinĂ©a du prĂ©sent article. » Articles 18 bis et 19 Conformes Section 2 Le Conseil supĂ©rieur des programmes Article 20 I. – Non modifiĂ© II. – AprĂšs le chapitre Ier du mĂȘme titre III, il est insĂ©rĂ© un chapitre Ier bis ainsi rĂ©digĂ© Chapitre Ier bis Le Conseil supĂ©rieur des programmes Art. L. 231-14. – Le Conseil supĂ©rieur des programmes est placĂ© auprĂšs du ministre chargĂ© de l’éducation nationale. Il travaille en toute indĂ©pendance. Il est composĂ©, Ă  paritĂ© de femmes et d’hommes, de seize membres dĂ©signĂ©s pour cinq ans. Il comprend trois dĂ©putĂ©s, trois sĂ©nateurs, dĂ©signĂ©s, respectivement, par les commissions compĂ©tentes en matiĂšre d’éducation de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat, deux membres du Conseil Ă©conomique, social et environnemental, dĂ©signĂ©s par son prĂ©sident, et huit personnalitĂ©s qualifiĂ©es nommĂ©es par le ministre chargĂ© de l’éducation nationale. Les membres du Conseil supĂ©rieur des programmes ne peuvent pas simultanĂ©ment appartenir au Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif. Le dĂ©cret prĂ©vu Ă  l’article L. 231-17 prĂ©cise la rĂ©partition par sexe des personnes dĂ©signĂ©es par chacune des instances et autoritĂ©s compĂ©tentes. Art. L. 231-15. – Le Conseil supĂ©rieur des programmes Ă©met des avis et formule des propositions sur 1° La conception gĂ©nĂ©rale des enseignements dispensĂ©s aux Ă©lĂšves des Ă©coles, des collĂšges et des lycĂ©es et l’introduction du numĂ©rique dans les mĂ©thodes pĂ©dagogiques et la construction des savoirs ; 2° Le contenu du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et des programmes scolaires, et leur articulation en cycles, ainsi que les modalitĂ©s de validation de son acquisition ; 3° La nature et le contenu des Ă©preuves des examens conduisant aux diplĂŽmes nationaux de l’enseignement du second degrĂ© et du baccalaurĂ©at, ainsi que les possibilitĂ©s d’adaptation et d’amĂ©nagement de ces Ă©preuves pour les Ă©lĂšves prĂ©sentant un handicap ou un trouble de la santĂ© invalidant ; 4° La nature et le contenu des Ă©preuves des concours de recrutement d’enseignants du premier et du second degrĂ©, les possibilitĂ©s d’adaptation et d’amĂ©nagement de ces Ă©preuves pour les candidats prĂ©sentant un handicap ou un trouble de la santĂ© invalidant, ainsi que les objectifs et la conception gĂ©nĂ©rale de la formation initiale et continue des enseignants. Art. L. 231-16. – Le Conseil supĂ©rieur des programmes remet chaque annĂ©e au ministre chargĂ© de l’éducation nationale et au ministre chargĂ© de l’agriculture un rapport sur ses travaux et les suites qui leur ont Ă©tĂ© donnĂ©es. Ce rapport est transmis au Parlement et au Conseil Ă©conomique, social et environnemental. Les avis et propositions du Conseil supĂ©rieur des programmes sont rendus publics. Art. L. 231-17. – Un dĂ©cret prĂ©cise l’organisation et le fonctionnement du Conseil supĂ©rieur des programmes. » Section 3 Le Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif Article 21 I. – AprĂšs le chapitre Ier du titre IV du livre II de la premiĂšre partie du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un chapitre Ier bis ainsi rĂ©digĂ© Chapitre Ier bis Le Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif Art. L. 241-12. – Le Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif, placĂ© auprĂšs du ministre chargĂ© de l’éducation nationale, est chargĂ© d’évaluer en toute indĂ©pendance l’organisation et les rĂ©sultats de l’enseignement scolaire. À ce titre 1° À son initiative ou Ă  la demande du ministre chargĂ© de l’éducation nationale, du ministre chargĂ© de l’enseignement agricole, d’autres ministres disposant de compĂ©tences en matiĂšre d’éducation, du ministre chargĂ© de la ville, des commissions compĂ©tentes en matiĂšre d’éducation de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat, il rĂ©alise ou fait rĂ©aliser des Ă©valuations ; 2° Il se prononce sur les mĂ©thodologies et les outils des Ă©valuations conduites par le ministĂšre chargĂ© de l’éducation nationale ainsi que les rĂ©sultats de ces Ă©valuations ; 3° Il donne un avis sur les mĂ©thodologies, les outils et sur les rĂ©sultats des Ă©valuations des systĂšmes Ă©ducatifs conduites dans le cadre de programmes de coopĂ©ration europĂ©ens ou internationaux. Il formule toute recommandation utile au regard des rĂ©sultats des Ă©valuations mentionnĂ©es au prĂ©sent article. Art. L. 241-13. – Le Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif est composĂ© Ă  paritĂ© de femmes et d’hommes, de quatorze membres dĂ©signĂ©s pour six ans. Ses membres ne peuvent pas simultanĂ©ment appartenir au Conseil supĂ©rieur des programmes. Il comprend 1° Deux dĂ©putĂ©s et deux sĂ©nateurs, dĂ©signĂ©s, respectivement, par les commissions compĂ©tentes en matiĂšre d’éducation de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat ; 2° Deux membres du Conseil Ă©conomique, social et environnemental, dĂ©signĂ©s par le prĂ©sident de ce conseil ; 3° Huit personnalitĂ©s, choisies pour leur compĂ©tence en matiĂšre d’évaluation ou dans le domaine Ă©ducatif, aprĂšs avis des commissions compĂ©tentes en matiĂšre d’éducation de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat. Le dĂ©cret prĂ©vu Ă  l’article L. 241-15 prĂ©cise la rĂ©partition par sexe des personnes dĂ©signĂ©es par chacune des instances et autoritĂ©s compĂ©tentes. Art. L. 241-14. – Le Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif remet chaque annĂ©e un rapport sur ses travaux au ministre chargĂ© de l’éducation nationale et au ministre chargĂ© de l’agriculture. Il Ă©value notamment les politiques publiques mises en Ɠuvre pour scolariser en milieu ordinaire les Ă©lĂšves prĂ©sentant un handicap ou un trouble de la santĂ© invalidant. Ce rapport est transmis et prĂ©sentĂ© aux commissions compĂ©tentes de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat ; il peut donner lieu Ă  un dĂ©bat en sĂ©ance plĂ©niĂšre. Le rapport, les Ă©valuations, les recommandations et les avis du conseil sont rendus publics. Art. L. 241-15. – Un dĂ©cret prĂ©cise les modalitĂ©s d’application du prĂ©sent chapitre. » II. – Non modifiĂ© Chapitre III Le contenu des enseignements scolaires Article 22 SupprimĂ© Section 1 Dispositions communes Article 23 L’article L. 311-1 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Au premier alinĂ©a, le mot annuelle » est remplacĂ© par le mot rĂ©guliĂšre » ; 2° AprĂšs le premier alinĂ©a, sont insĂ©rĂ©s deux alinĂ©as ainsi rĂ©digĂ©s Le nombre des cycles et leur durĂ©e sont fixĂ©s par dĂ©cret. Dans l’enseignement primaire, l’évaluation sert Ă  mesurer la progression de l’acquisition des compĂ©tences et des connaissances de chaque Ă©lĂšve. Cette logique d’évaluation est aussi encouragĂ©e dans l’enseignement secondaire. » Article 24 Conforme Article 25 À l’article L. 311-3-1 du code de l’éducation, aprĂšs les mots de mettre conjointement en place », sont insĂ©rĂ©s les mots des dispositifs d’aide qui peuvent prendre la forme d’ ». Article 25 bis L’article L. 311-7 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Au premier alinĂ©a, les mots des aptitudes et de l’acquisition des connaissances » sont remplacĂ©s par les mots de l’acquisition progressive des connaissances et des compĂ©tences » ; 2° Le second alinĂ©a est ainsi modifiĂ© a La seconde phrase est complĂ©tĂ©e par les mots ou d’un plan d’accompagnement personnalisĂ© » ; b nouveau Est ajoutĂ© une phrase ainsi rĂ©digĂ©e Le redoublement ne peut ĂȘtre qu’exceptionnel. » Section 2 La formation Ă  l’utilisation des outils numĂ©riques Article 26 La section 3 du chapitre II du titre Ier du livre III de la deuxiĂšme partie du code de l’éducation est ainsi rĂ©digĂ©e Section 3 La formation Ă  l’utilisation des outils et des ressources numĂ©riques Art. L. 312-9. – La formation Ă  l’utilisation des outils et des ressources numĂ©riques est dispensĂ©e dans les Ă©coles et les Ă©tablissements d’enseignement, ainsi que dans les unitĂ©s d’enseignement des Ă©tablissements et services mĂ©dico-sociaux et des Ă©tablissements de santĂ©. Elle comporte une sensibilisation aux droits et aux devoirs liĂ©s Ă  l’usage de l’internet et des rĂ©seaux, dont la protection de la vie privĂ©e et le respect de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. » Section 3 L’enseignement des langues vivantes Ă©trangĂšres et rĂ©gionales Article 27 I. – La section 3 ter du chapitre II du titre Ier du livre III de la deuxiĂšme partie du code de l’éducation est ainsi rĂ©tablie Section 3 ter L’enseignement des langues vivantes Ă©trangĂšres Art. L. 312-9-2. – Tout Ă©lĂšve bĂ©nĂ©ficie, dĂšs le dĂ©but de sa scolaritĂ© obligatoire, de l’enseignement d’une langue vivante Ă©trangĂšre. Dans chaque acadĂ©mie, peut ĂȘtre favorisĂ© l’apprentissage des langues Ă©trangĂšres parlĂ©es dans les pays avec lesquels des accords de coopĂ©ration rĂ©gionale sont en vigueur. Outre les enseignements de langues qui leur sont dispensĂ©s, les Ă©lĂšves peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une initiation Ă  la diversitĂ© linguistique. Les langues parlĂ©es au sein des familles peuvent ĂȘtre utilisĂ©es Ă  cette fin. » II. – Non modifiĂ© Article 27 bis I nouveau. – L’article L. 312-10 du code de l’éducation est ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 312-10. – Les langues et cultures rĂ©gionales appartenant au patrimoine de la France, leur enseignement est favorisĂ© prioritairement dans les rĂ©gions oĂč elles sont en usage. Cet enseignement peut ĂȘtre dispensĂ© tout au long de la scolaritĂ© selon des modalitĂ©s dĂ©finies par voie de convention entre l’État et les collectivitĂ©s territoriales oĂč ces langues sont en usage. Le Conseil supĂ©rieur de l’éducation est consultĂ©, conformĂ©ment aux attributions qui lui sont confĂ©rĂ©es Ă  l’article L. 231-1, sur les moyens de favoriser l’étude des langues et cultures rĂ©gionales dans les rĂ©gions oĂč ces langues sont en usage. L’enseignement facultatif de langue et culture rĂ©gionales est proposĂ© dans l’une des deux formes suivantes 1° Un enseignement de la langue et de la culture rĂ©gionales ; 2° Un enseignement bilingue en langue française et en langue rĂ©gionale. Les familles sont informĂ©es des diffĂ©rentes offres d’apprentissage des langues et cultures rĂ©gionales. » II. – L’article L. 312-11 du mĂȘme code est ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 312-11. – Sans prĂ©judice des dispositions de l’article L. 121-3, les enseignants du premier et du second degrĂ© sont autorisĂ©s Ă  recourir aux langues rĂ©gionales, dĂšs lors qu’ils en tirent profit pour leur enseignement. Ils peuvent Ă©galement s’appuyer sur des Ă©lĂ©ments de la culture rĂ©gionale pour favoriser l’acquisition du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et des programmes scolaires. » Section 4 L’enseignement moral et civique Article 28 Conforme Article 28 bis nouveau Le chapitre II du titre Ier du livre III de la deuxiĂšme partie du code de l’éducation est complĂ©tĂ© par une section 11 ainsi rĂ©digĂ©e Section 11 L’éducation Ă  l’environnement et au dĂ©veloppement durable Art. L. 312-19. – L’éducation Ă  l’environnement et au dĂ©veloppement durable dĂ©bute dĂšs l’école primaire. Elle a pour objectif d’éveiller les enfants aux enjeux environnementaux. Elle comporte une sensibilisation Ă  la nature et Ă  la comprĂ©hension et Ă  l’évaluation de l’impact des activitĂ©s humaines sur les ressources naturelles. » Section 5 L’enseignement du premier degrĂ© Article 29 Conforme Article 30 L’article L. 321-2 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° La premiĂšre phrase du premier alinĂ©a est remplacĂ©e par trois phrases ainsi rĂ©digĂ©es La formation dispensĂ©e dans les classes enfantines et les Ă©coles maternelles favorise l’éveil de la personnalitĂ© des enfants, stimule leur dĂ©veloppement sensoriel, moteur, cognitif et social, dĂ©veloppe l’estime de soi et des autres et concourt Ă  leur Ă©panouissement affectif. Cette formation s’attache Ă  dĂ©velopper chez chaque enfant l’envie et le plaisir d’apprendre afin de leur permettre progressivement de devenir Ă©lĂšve. Elle est adaptĂ©e aux besoins des Ă©lĂšves en situation de handicap pour permettre leur scolarisation. » ; 2° nouveau Le deuxiĂšme alinĂ©a est complĂ©tĂ© par une phrase ainsi rĂ©digĂ©e Des Ă©lĂ©ments de formation initiale et continue spĂ©cifiques sont dispensĂ©s Ă  ce personnel dans les Ă©coles mentionnĂ©es Ă  l’article L. 721-1. » Article 31 L’article L. 321-3 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Au premier alinĂ©a, le mot primaire » est supprimĂ© et la rĂ©fĂ©rence L. 321-1 » est remplacĂ©e par la rĂ©fĂ©rence L. 311-1 » ; 2° Le second alinĂ©a est ainsi modifiĂ© a À la premiĂšre phrase, le mot ou » est remplacĂ© par le mot et » et, aprĂšs le mot calcul », sont insĂ©rĂ©s les mots et rĂ©solution de problĂšmes » ; b Les deux derniĂšres phrases sont remplacĂ©es par six phrases ainsi rĂ©digĂ©es Elle dispense les Ă©lĂ©ments d’une culture historique, gĂ©ographique, scientifique et technique. Elle offre une Ă©ducation aux arts visuels et arts musicaux. Elle assure l’enseignement d’une langue vivante Ă©trangĂšre et elle peut comporter une initiation Ă  la diversitĂ© linguistique. Elle contribue Ă©galement Ă  la comprĂ©hension et Ă  un usage autonome et responsable des mĂ©dias, notamment numĂ©riques. Elle assure l’acquisition et la comprĂ©hension de l’exigence du respect de la personne, de ses origines et de ses diffĂ©rences, mais aussi de l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes. Elle assure conjointement avec la famille l’éducation morale et civique, qui comprend, pour permettre l’exercice de la citoyennetĂ©, l’apprentissage des valeurs et symboles de la RĂ©publique et de l’Union europĂ©enne, notamment de l’hymne national et de son histoire. » Article 31 bis AprĂšs le deuxiĂšme alinĂ©a de l’article L. 321-4 du code de l’éducation, il est insĂ©rĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Dans les acadĂ©mies d’outre-mer, des approches pĂ©dagogiques spĂ©cifiques sont prĂ©vues dans l’enseignement de l’expression orale ou Ă©crite et de la lecture au profit des Ă©lĂšves issus de milieux principalement crĂ©olophone ou amĂ©rindien. » Section 6 Les enseignements du collĂšge Article 32 A Le code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° L’article L. 331-7 est ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 331-7. – L’orientation et les formations proposĂ©es aux Ă©lĂšves tiennent compte du dĂ©veloppement de leurs aspirations et de leurs aptitudes et des perspectives professionnelles liĂ©es aux besoins prĂ©visibles de la sociĂ©tĂ©, de l’économie et de l’amĂ©nagement du territoire. Elles favorisent la reprĂ©sentation Ă©quilibrĂ©e entre les femmes et les hommes parmi les filiĂšres de formation. Afin d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle et d’éclairer ses choix d’orientation, un parcours individuel d’information, d’orientation et de dĂ©couverte du monde Ă©conomique et professionnel est proposĂ© Ă  chaque Ă©lĂšve, aux diffĂ©rentes Ă©tapes de sa scolaritĂ© du second degrĂ©. Il est dĂ©fini sous la responsabilitĂ© du chef d’établissement et avec l’aide des parents par les conseillers d’orientation-psychologues, les enseignants et les autres professionnels compĂ©tents. Les administrations concernĂ©es, les collectivitĂ©s territoriales, les organisations professionnelles, les entreprises et les associations contribuent Ă  la mise en Ɠuvre de ce parcours. » ; 2° Les deuxiĂšme et troisiĂšme alinĂ©as de l’article L. 313-1 sont supprimĂ©s. Article 32 B nouveau À titre expĂ©rimental, pour une durĂ©e maximale de trois ans, dans des acadĂ©mies et des conditions dĂ©terminĂ©es par le ministre chargĂ© de l’éducation nationale, la procĂ©dure d’orientation prĂ©vue Ă  l’article L. 331-8 du code de l’éducation peut ĂȘtre modifiĂ©e afin qu’aprĂšs avoir fait l’objet d’une proposition du conseil de classe et au terme d’une concertation approfondie avec l’équipe Ă©ducative, la dĂ©cision d’orientation revienne aux responsables lĂ©gaux de l’élĂšve ou Ă  celui-ci lorsqu’il est majeur. Cette expĂ©rimentation fait l’objet d’un rapport d’évaluation transmis aux commissions compĂ©tentes en matiĂšre d’éducation de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat. Articles 32 et 32 bis Conformes Article 33 L’article L. 332-3 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Les deuxiĂšme et derniĂšre phrases sont ainsi rĂ©digĂ©es À chacun d’entre eux, des enseignements complĂ©mentaires peuvent ĂȘtre proposĂ©s afin de favoriser l’acquisition du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et de faciliter l’élaboration du projet d’orientation mentionnĂ© Ă  l’article L. 331-7. Au cours de la derniĂšre annĂ©e de scolaritĂ© au collĂšge, ceux-ci peuvent prĂ©parer les Ă©lĂšves Ă  une formation professionnelle et, dans ce cas, comporter Ă©ventuellement des stages contrĂŽlĂ©s par l’État et accomplis auprĂšs de professionnels agréés. » ; 2° SupprimĂ© 3° Sont ajoutĂ©es deux phrases ainsi rĂ©digĂ©es Les lycĂ©es professionnels et les Ă©tablissements d’enseignement agricole peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă  cette prĂ©paration. Dans les Ă©tablissements d’enseignement agricole, ces enseignements complĂ©mentaires peuvent comporter des stages contrĂŽlĂ©s par l’État et accomplis auprĂšs de professionnels agréés, au cours des deux derniĂšres annĂ©es de scolaritĂ© du collĂšge. » Articles 34, 35 et 36 Conformes Section 7 Le baccalaurĂ©at Article 37 Conforme Section 8 La formation en alternance Article 38 I, II, III, IV et V. – Non modifiĂ©s VI nouveau. – Le 4° du I et le IV de l’article 244 quater G du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts sont abrogĂ©s. Chapitre IV Dispositions relatives aux Ă©coles et Ă©tablissements d’enseignement scolaire Article 39 SupprimĂ© Section 1 Les relations entre l’école et le collĂšge Article 40 Le titre prĂ©liminaire du livre IV de la deuxiĂšme partie du code de l’éducation est complĂ©tĂ© par un article L. 401-4 ainsi rĂ©digĂ© Art. L. 401-4. – Il est instituĂ©, dans chaque secteur de recrutement d’un collĂšge, un conseil Ă©cole-collĂšge. En cohĂ©rence avec le projet Ă©ducatif territorial, celui-ci propose au conseil d’administration du collĂšge et aux conseils des Ă©coles de ce secteur des actions de coopĂ©ration, des enseignements et des projets pĂ©dagogiques communs visant Ă  l’acquisition par les Ă©lĂšves du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture prĂ©vu Ă  l’article L. 122-1-1. Parmi ces propositions, des Ă©changes de pratiques et d’enseignants entre les Ă©tablissements peuvent ĂȘtre expĂ©rimentĂ©s sur la base du volontariat, dans le respect du statut de l’enseignant. La composition et les modalitĂ©s de fonctionnement du conseil Ă©cole-collĂšge sont fixĂ©es par dĂ©cret. Le comitĂ© d’éducation Ă  la santĂ© et Ă  la citoyennetĂ© peut ĂȘtre commun au collĂšge et aux Ă©coles concernĂ©es. » Article 40 bis Conforme Section 2 Les Ă©coles Article 41 Conforme Section 3 Les Ă©tablissements publics locaux d’enseignement Article 42 Le dernier alinĂ©a de l’article L. 421-2 du code de l’éducation est remplacĂ© par cinq alinĂ©as ainsi rĂ©digĂ©s Les reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales sont au nombre de trois ou de quatre, selon que l’effectif du conseil d’administration est de vingt-quatre ou de trente membres. Lorsque les reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales sont au nombre de trois, ils comprennent deux reprĂ©sentants de la collectivitĂ© de rattachement et un reprĂ©sentant de la commune siĂšge de l’établissement ou, lorsqu’il existe un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale, un reprĂ©sentant de la collectivitĂ© de rattachement, un reprĂ©sentant de l’établissement public et un reprĂ©sentant de la commune siĂšge. Lorsque les reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales sont au nombre de quatre, ils comprennent deux reprĂ©sentants de la collectivitĂ© de rattachement et deux reprĂ©sentants de la commune siĂšge de l’établissement ou, lorsqu’il existe un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale, deux reprĂ©sentants de la collectivitĂ© de rattachement, un reprĂ©sentant de cet Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale et un reprĂ©sentant de la commune siĂšge. Lorsque les reprĂ©sentants d’une mĂȘme collectivitĂ© territoriale sont au nombre de deux, l’un d’entre eux peut ne pas ĂȘtre membre de l’assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante. Toutefois, lorsque, en application du b du 2 du II ou du a du 2 du III de l’article L. 5217-4 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales, les compĂ©tences d’une rĂ©gion ou d’un dĂ©partement en matiĂšre de construction, d’amĂ©nagement, d’entretien et de fonctionnement des lycĂ©es ou des collĂšges sont exercĂ©es par une mĂ©tropole, un reprĂ©sentant de la mĂ©tropole siĂšge au conseil d’administration des Ă©tablissements publics locaux d’enseignement concernĂ©s en lieu et place de l’un des reprĂ©sentants de la collectivitĂ© territoriale de rattachement. » Article 43 L’article L. 421-4 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° AprĂšs le mot Ă©tablissement », la fin du 4° est ainsi rĂ©digĂ©e , l’autoritĂ© acadĂ©mique et, lorsqu’elle souhaite y ĂȘtre partie, la collectivitĂ© territoriale de rattachement ; » 2° AprĂšs le 4°, il est insĂ©rĂ© un 5° ainsi rĂ©digĂ© 5° Il Ă©tablit chaque annĂ©e un bilan des actions menĂ©es Ă  destination des parents des Ă©lĂšves de l’établissement. » Section 4 Les groupements d’établissements Article 44 I. – Au dĂ©but du chapitre III du titre II du livre IV de la deuxiĂšme partie du code de l’éducation est insĂ©rĂ© un article L. 423-1 ainsi rĂ©tabli Art. L. 423-1. – Pour la mise en Ɠuvre de leur mission de formation continue ainsi que de formation et d’insertion professionnelles, les Ă©tablissements scolaires publics s’associent en groupement d’établissements dans des conditions dĂ©finies par dĂ©cret. » II. – Les services accomplis par les agents contractuels dans le domaine de la formation continue des adultes pour le compte d’un Ă©tablissement public local d’enseignement ou des groupements d’établissements mentionnĂ©s par le code de l’éducation, dans sa rĂ©daction en vigueur antĂ©rieurement Ă  la publication de la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amĂ©lioration de la qualitĂ© du droit, sont assimilĂ©s Ă  des services accomplis pour le compte des groupements d’établissements mentionnĂ©s Ă  l’article L. 423-1 du mĂȘme code dans sa rĂ©daction issue du I du prĂ©sent article. III. – Non modifiĂ© Article 44 bis nouveau Le Gouvernement remet un rapport Ă©valuant l’impact des dispositions tendant Ă  garantir la paritĂ© de financement entre les Ă©coles Ă©lĂ©mentaires publiques et privĂ©es sous contrat d’association lorsqu’elles accueillent des Ă©lĂšves scolarisĂ©s hors de leur commune de rĂ©sidence introduites dans la loi n° 2004-809 du 13 aoĂ»t 2004 relative aux libertĂ©s et responsabilitĂ©s locales. Ce rapport est remis aux commissions compĂ©tentes du SĂ©nat et de l’AssemblĂ©e nationale avant le 31 dĂ©cembre 2014. Section 5 Dispositions applicables aux Ă©tablissements d’enseignement privĂ©s sous contrat Article 45 Conforme Section 6 Architecture scolaire Division et intitulĂ© nouveaux Article 45 bis nouveau L’article L. 521-4 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° AprĂšs le mot pĂ©dagogie », la fin de la seconde phrase est ainsi rĂ©digĂ©e , contribue Ă  la transmission des connaissances et Ă  la dĂ©couverte des cultures et favorise le dĂ©veloppement de l’autonomie et de la sensibilitĂ© artistique des Ă©lĂšves. » ; 2° Il est ajoutĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Il est prĂ©vu dans tous les Ă©tablissements un espace Ă  l’usage des parents d’élĂšves et de leurs dĂ©lĂ©guĂ©s. » Chapitre V Les activitĂ©s pĂ©riscolaires Article 46 Conforme Article 47 Il est instituĂ©, pour les annĂ©es scolaires 2013-2014 et 2014-2015, un fonds en faveur des communes et, lorsque les dĂ©penses de fonctionnement des Ă©coles leur ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es, des Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale, afin de contribuer au dĂ©veloppement d’une offre d’activitĂ©s pĂ©riscolaires au bĂ©nĂ©fice des Ă©lĂšves des Ă©coles maternelles et Ă©lĂ©mentaires publiques ou privĂ©es sous contrat dont les enseignements sont rĂ©partis sur neuf demi-journĂ©es par semaine. Les aides apportĂ©es par le fonds sont calculĂ©es en fonction du nombre d’élĂšves Ă©ligibles scolarisĂ©s dans la commune ou les communes membres de l’établissement de coopĂ©ration intercommunale et comportent 1° Un montant forfaitaire par Ă©lĂšve versĂ© aux communes et aux Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale dont les Ă©coles organisent les enseignements sur neuf demi-journĂ©es Ă  la rentrĂ©e scolaire 2013-2014. Le versement de ce montant forfaitaire ne peut ĂȘtre renouvelĂ© au titre de l’annĂ©e 2014-2015 ; 2° Une majoration forfaitaire par Ă©lĂšve rĂ©servĂ©e aux communes mentionnĂ©es aux articles L. 2334-18-4 et L. 2334-22-1 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales ainsi qu’aux communes des dĂ©partements d’outre-mer et de Saint-Pierre-et-Miquelon bĂ©nĂ©ficiant de la quote-part de la dotation d’amĂ©nagement prĂ©vue au quatriĂšme alinĂ©a de l’article L. 2334-13 du mĂȘme code et Ă  la collectivitĂ© de Saint-Martin. Pour les communes dont les Ă©coles organisent les enseignements sur neuf demi-journĂ©es Ă  la rentrĂ©e scolaire 2013-2014, le versement de cette majoration forfaitaire est reconduit au titre de l’annĂ©e 2014-2015. Les communes dont les Ă©coles organisent les enseignements sur neuf demi-journĂ©es Ă  compter de la rentrĂ©e 2014-2015 bĂ©nĂ©ficient de la majoration au titre de cette annĂ©e. Les communes qui ont transfĂ©rĂ© la compĂ©tence en matiĂšre de dĂ©penses de fonctionnement des Ă©coles Ă  un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale reversent Ă  cet Ă©tablissement les aides qu’elles ont perçues au titre des 1° et 2°. Les aides sont versĂ©es aux communes, Ă  charge pour ces derniĂšres de reverser le cas Ă©chĂ©ant la part calculĂ©e au titre des Ă©lĂšves scolarisĂ©s dans les Ă©coles privĂ©es sous contrat aux organismes de gestion de ces Ă©coles privĂ©es. Toutefois, lorsque la commune le demande aux autoritĂ©s acadĂ©miques, ces aides sont versĂ©es directement aux organismes de gestion de ces Ă©coles. Les aides versĂ©es au titre du prĂ©sent fonds pour les Ă©lĂšves des Ă©coles maternelles et Ă©lĂ©mentaires publiques ne sont pas prises en compte dans le calcul des dĂ©penses de fonctionnement des classes sous contrat mentionnĂ©es Ă  l’avant-dernier alinĂ©a de l’article L. 442-5 du code de l’éducation. La gestion du fonds est confiĂ©e pour le compte de l’État Ă  l’Agence de services et de paiement. Un dĂ©cret en Conseil d’État fixe les modalitĂ©s d’application du prĂ©sent article. Il prĂ©cise notamment les modalitĂ©s d’attribution du fonds et de calcul des aides attribuĂ©es aux Ă©tablissements public de coopĂ©ration intercommunale auxquels ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es les dĂ©penses de fonctionnement des Ă©coles. Chapitre VI Les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation Article 48 SupprimĂ© Articles 49 et 50 Conformes Article 51 I. – Non modifiĂ© II. – Le chapitre Ier du mĂȘme titre II est ainsi rĂ©digĂ© Chapitre Ier Missions et organisation des Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation Art. L. 721-1. – Les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation sont constituĂ©es soit au sein d’un Ă©tablissement public Ă  caractĂšre scientifique, culturel et professionnel, soit au sein d’un Ă©tablissement public de coopĂ©ration scientifique. Ces Ă©coles sont créées sur proposition du conseil d’administration de l’établissement public et accrĂ©ditĂ©es par un arrĂȘtĂ© conjoint des ministres chargĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur et de l’éducation nationale, aprĂšs avis du Conseil national de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche. L’école est accrĂ©ditĂ©e pour la durĂ©e du contrat pluriannuel liant l’État Ă  l’établissement public. L’accrĂ©ditation est renouvelĂ©e pour la mĂȘme durĂ©e, aprĂšs une Ă©valuation nationale, par arrĂȘtĂ© conjoint des ministres chargĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur et de l’éducation nationale, aprĂšs avis du Conseil national de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche. L’accrĂ©ditation de l’école emporte l’habilitation de l’établissement public Ă  caractĂšre scientifique, culturel et professionnel ou de l’établissement public de coopĂ©ration scientifique ou des Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur publics partenaires, mentionnĂ©s Ă  l’article L. 721-2, Ă  dĂ©livrer le diplĂŽme national de master dans les domaines des mĂ©tiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. Les modalitĂ©s d’accrĂ©ditation sont dĂ©finies par arrĂȘtĂ© conjoint des ministres chargĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur et de l’éducation nationale. Art. L. 721-2. – Les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation exercent les missions suivantes 1° Elles organisent et assurent en collaboration avec l’ensemble de leurs partenaires les actions de formation initiale des Ă©tudiants se destinant aux mĂ©tiers du professorat et de l’éducation et des personnels enseignants et d’éducation stagiaires, dans le cadre des orientations dĂ©finies par l’État. Ces actions comportent des enseignements communs permettant l’acquisition d’une culture professionnelle partagĂ©e et des enseignements spĂ©cifiques en fonction des mĂ©tiers, des disciplines et des niveaux d’enseignement. Elles fournissent des enseignements disciplinaires et didactiques mais aussi en pĂ©dagogie et en sciences de l’éducation. Les Ă©coles organisent des formations de prĂ©paration aux concours de recrutement dans les mĂ©tiers du professorat et de l’éducation ; 2° Elles organisent des actions de formation continue des personnels enseignants du premier et du second degrĂ© et des personnels d’éducation ; 3° Elles participent Ă  la formation initiale et continue des personnels enseignants-chercheurs et enseignants de l’enseignement supĂ©rieur ; 4° Elles peuvent conduire des actions de formation aux autres mĂ©tiers de la formation et de l’éducation ; 5° Elles participent Ă  la recherche disciplinaire et pĂ©dagogique ; 6° Elles participent Ă  des actions de coopĂ©ration internationale. Dans le cadre de leurs missions, elles assurent le dĂ©veloppement et la promotion de mĂ©thodes pĂ©dagogiques innovantes. Elles prennent en compte, pour dĂ©livrer leurs enseignements, les technologies de l’information et de la communication et forment les Ă©tudiants et les enseignants Ă  l’usage pĂ©dagogique des outils et ressources numĂ©riques. Elles prĂ©parent les futurs enseignants et personnels d’éducation aux enjeux du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et Ă  ceux de la formation tout au long de la vie. Elles organisent des formations de sensibilisation Ă  l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes et Ă  la lutte contre les discriminations, ainsi que des formations Ă  la prĂ©vention et Ă  la rĂ©solution non violente des conflits. Elles prĂ©parent les enseignants aux enjeux de l’entrĂ©e dans les apprentissages et Ă  la prise en compte de la difficultĂ© scolaire dans le contenu des enseignements et la dĂ©marche d’apprentissage. Elles assurent leurs missions avec les autres composantes de l’établissement public, les Ă©tablissements publics d’enseignement supĂ©rieur partenaires et d’autres organismes, les services acadĂ©miques et les Ă©tablissements scolaires, le cas Ă©chĂ©ant dans le cadre de conventions conclues avec eux. Leurs Ă©quipes pĂ©dagogiques intĂšgrent des professionnels intervenant dans le milieu scolaire, comprenant notamment des personnels enseignants, d’inspection et de direction en exercice dans le premier et le second degrĂ©, ainsi que des acteurs de l’éducation populaire, de l’éducation culturelle et artistique et de l’éducation Ă  la citoyennetĂ©. Art. L. 721-3. – I. – Les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation sont administrĂ©es Ă  paritĂ© de femmes et d’hommes par un conseil de l’école et dirigĂ©es par un directeur. Elles comprennent Ă©galement un conseil d’orientation scientifique et pĂ©dagogique. Les membres du conseil de l’école et du conseil d’orientation scientifique et pĂ©dagogique sont dĂ©signĂ©s Ă  paritĂ© de femmes et d’hommes pour un mandat de cinq ans, Ă  l’exception des reprĂ©sentants des usagers qui sont dĂ©signĂ©s Ă  paritĂ© de femmes et d’hommes pour une durĂ©e moindre fixĂ©e par dĂ©cret. Ce dĂ©cret fixe les rĂšgles relatives Ă  la composition et au fonctionnement de ces conseils, dont les modalitĂ©s de reprĂ©sentation des personnels, des personnes participant Ă  des actions de formation organisĂ©es par l’école ainsi que de celles qui en bĂ©nĂ©ficient. Le conseil de l’école, dont l’effectif ne peut dĂ©passer trente membres, comprend des reprĂ©sentants des enseignants, qui sont en nombre au moins Ă©gal Ă  celui des reprĂ©sentants des autres personnels et des usagers, un ou plusieurs reprĂ©sentants de l’établissement mentionnĂ© au premier alinĂ©a de l’article L. 721-1 et au moins 30 % de personnalitĂ©s extĂ©rieures dont au moins un reprĂ©sentant des collectivitĂ©s territoriales. Au moins la moitiĂ© des reprĂ©sentants des enseignants sont des reprĂ©sentants des enseignants-chercheurs ; le recteur de l’acadĂ©mie dĂ©signe une partie des personnalitĂ©s extĂ©rieures. Le prĂ©sident du conseil est Ă©lu parmi les personnalitĂ©s extĂ©rieures dĂ©signĂ©es par le recteur. Le directeur de l’école est nommĂ© pour un mandat de cinq ans par arrĂȘtĂ© conjoint des ministres chargĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur et de l’éducation nationale, sur proposition du conseil de l’école. II. – Le conseil de l’école adopte les rĂšgles relatives aux examens et les modalitĂ©s de contrĂŽle des connaissances. Il adopte le budget de l’école et approuve les contrats pour les affaires intĂ©ressant l’école. Il soumet au conseil d’administration de l’établissement public Ă  caractĂšre scientifique, culturel et professionnel ou de l’établissement public de coopĂ©ration scientifique la rĂ©partition des emplois. Il est consultĂ© sur les recrutements de l’école. III. – Le directeur de l’école prĂ©pare les dĂ©libĂ©rations du conseil de l’école et en assure l’exĂ©cution. Il a autoritĂ© sur l’ensemble des personnels. Il a qualitĂ© pour signer, au nom de l’établissement public Ă  caractĂšre scientifique, culturel et professionnel ou de l’établissement public de coopĂ©ration scientifique, les conventions relatives Ă  l’organisation des enseignements. Ces conventions ne peuvent ĂȘtre exĂ©cutĂ©es qu’aprĂšs avoir Ă©tĂ© approuvĂ©es par le prĂ©sident de l’établissement public Ă  caractĂšre scientifique, culturel et professionnel ou de l’établissement public de coopĂ©ration scientifique et votĂ©es par le conseil d’administration de l’établissement public. Le directeur de l’école prĂ©pare un document d’orientation politique et budgĂ©taire. Ce rapport est prĂ©sentĂ© aux instances dĂ©libĂ©ratives des Ă©tablissements publics d’enseignement supĂ©rieur partenaires de l’école supĂ©rieure du professorat et de l’éducation au cours du troisiĂšme trimestre de l’annĂ©e civile. Le directeur propose une liste de membres des jurys d’examen au prĂ©sident de l’établissement public Ă  caractĂšre scientifique, culturel et professionnel ou de l’établissement public de coopĂ©ration scientifique pour les formations soumises Ă  examen dispensĂ©es dans l’école supĂ©rieure du professorat et de l’éducation et, le cas Ă©chĂ©ant, aux prĂ©sidents des Ă©tablissements partenaires mentionnĂ©s Ă  l’avant-dernier alinĂ©a de l’article L. 721-1. IV. – Le conseil d’orientation scientifique et pĂ©dagogique contribue Ă  la rĂ©flexion sur les grandes orientations relatives Ă  la politique partenariale et aux activitĂ©s de formation et de recherche de l’école. V. – Chaque Ă©cole supĂ©rieure du professorat et de l’éducation dispose, pour tenir compte des exigences de son dĂ©veloppement, d’un budget propre intĂ©grĂ© au budget de l’établissement public dont elle fait partie. Les ministres compĂ©tents peuvent lui affecter directement des crĂ©dits et des emplois attribuĂ©s Ă  l’établissement public. Le directeur de l’école supĂ©rieure du professorat et de l’éducation est ordonnateur des recettes et des dĂ©penses. Le budget de l’école est approuvĂ© par le conseil d’administration de l’établissement public, qui peut l’arrĂȘter lorsqu’il n’est pas adoptĂ© par le conseil de l’école ou n’est pas votĂ© en Ă©quilibre rĂ©el. » Article 52 Conforme Article 52 bis L’article L. 912-1 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Le premier alinĂ©a est complĂ©tĂ© par une phrase ainsi rĂ©digĂ©e Le travail transversal et pluridisciplinaire ainsi que l’innovation pĂ©dagogique sont encouragĂ©s. » ; 1° bis nouveau La troisiĂšme phrase du deuxiĂšme alinĂ©a est complĂ©tĂ©e par les mots qui veillent Ă  favoriser la mixitĂ© entre les femmes et les hommes dans l’accĂšs aux filiĂšres de formation » ; 2° nouveau AprĂšs le deuxiĂšme alinĂ©a, il est insĂ©rĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Les enseignants tiennent informĂ©s les parents d’élĂšves et les aident Ă  suivre la scolaritĂ© de leurs enfants. » Article 52 ter nouveau L’article L. 912-1-2 du code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° Les mots s’accomplit en prioritĂ© » sont remplacĂ©s par les mots peut s’accomplir » ; 2° Est ajoutĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© Chaque enseignant doit ĂȘtre encouragĂ© Ă  se former rĂ©guliĂšrement. Une offre de formation continue adaptĂ©e aux besoins des personnels d’éducation est proposĂ©e, notamment par le biais des Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation. » Articles 53 et 54 Conformes Article 54 bis A nouveau I. – Le code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales est ainsi modifiĂ© 1° À la fin du 8° de l’article L. 3321-1, les mots instituts universitaires de formation des maĂźtres » sont remplacĂ©s par les mots Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation » ; 2° À la fin du 9° des articles L. 71-113-3 et L. 72-103-2, dans leur rĂ©daction rĂ©sultant de la loi n° 2011-884 du 27 juillet 2011 relative aux collectivitĂ©s territoriales de Guyane et de Martinique, les mots instituts universitaires de formation des maĂźtres » sont remplacĂ©s par les mots Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation ». II. – Le code de l’éducation est ainsi modifiĂ© 1° À l’intitulĂ© du chapitre II du titre II du livre VII de la troisiĂšme partie, les mots instituts universitaires de formation des maĂźtres » sont remplacĂ©s par les mots Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation » ; 2° À l’article L. 722-1 et Ă  la premiĂšre phrase de l’article L. 722-17, les mots instituts universitaires de formation des maĂźtres » sont remplacĂ©s par les mots Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation » ; 3° À la premiĂšre phrase du premier alinĂ©a des articles L. 722-4 et L. 722-5, au deuxiĂšme alinĂ©a des articles L. 722-6 et L. 722-10, au premier alinĂ©a de l’article L. 722-11 et Ă  l’article L. 722-16, les mots institut universitaire de formation des maĂźtres » sont remplacĂ©s par les mots Ă©cole supĂ©rieure du professorat et de l’éducation ». Chapitre VII Les personnels de direction et d’inspection Division et intitulĂ© nouveaux Articles 54 bis nouveau et 54 ter nouveau SupprimĂ©s TITRE II DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES ET FINALES Article 55 Le e du 3° de l’article L. 122-5 du code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle est ainsi modifiĂ© 1° Les mots et des Ɠuvres rĂ©alisĂ©es pour une Ă©dition numĂ©rique de l’écrit » sont supprimĂ©s ; 2° Le mot pĂ©dagogiques, » est remplacĂ© par les mots pĂ©dagogiques et » ; 3° AprĂšs le mot recherche », sont insĂ©rĂ©s les mots , y compris pour l’élaboration et la diffusion de sujets d’examens ou de concours organisĂ©s dans la prolongation des enseignements » ; 4° Les mots dĂšs lors que le public auquel cette reprĂ©sentation ou cette reproduction est destinĂ©e est composĂ© majoritairement d’élĂšves, d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs directement concernĂ©s » sont remplacĂ©s par les mots dĂšs lors que cette reprĂ©sentation ou cette reproduction est destinĂ©e, notamment au moyen d’un espace numĂ©rique de travail, Ă  un public composĂ© majoritairement d’élĂšves, d’étudiants, d’enseignants ou de chercheurs directement concernĂ©s par l’acte d’enseignement, de formation ou l’activitĂ© de recherche nĂ©cessitant cette reprĂ©sentation ou cette reproduction, qu’elle ne fait l’objet d’aucune publication ou diffusion Ă  un tiers au public ainsi constituĂ© ». Article 55 bis A nouveau L’article L. 241-10 du code de l’éducation est abrogĂ©. Article 55 bis B nouveau L’article L. 241-11 du code de l’éducation est abrogĂ©. Articles 55 bis, 55 ter, 56, 57 et 58 Conformes Article 58 bis nouveau Le premier alinĂ©a de l’article L. 452-2 du code de l’éducation est complĂ©tĂ© par les mots en tenant compte des capacitĂ©s d’accueil des Ă©tablissements ». Article 59 Conforme Article 59 bis nouveau Au premier alinĂ©a de l’article 9 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire, le mot quatre » est remplacĂ© par le mot cinq ». Article 60 Conforme Article 61 nouveau Dans les conditions prĂ©vues Ă  l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisĂ© Ă  prendre par ordonnance, dans un dĂ©lai de huit mois Ă  compter de la promulgation de la prĂ©sente loi, les mesures lĂ©gislatives nĂ©cessaires Ă  la crĂ©ation d’un Ă©tablissement public local d’enseignement, intitulĂ© Ă©cole europĂ©enne de Strasbourg », qui est constituĂ© de classes maternelles, Ă©lĂ©mentaires et du second degrĂ© et dispense un enseignement qui prend en compte les principes de l’organisation pĂ©dagogique figurant Ă  l’article 4 de la convention portant statut des Ă©coles europĂ©ennes signĂ©e Ă  Luxembourg le 21 juin 1994. Un projet de loi de ratification est dĂ©posĂ© devant le Parlement au plus tard six mois aprĂšs la publication de cette ordonnance. DĂ©libĂ©rĂ© en sĂ©ance publique, Ă  Paris, le 24 mai 2013. Le PrĂ©sident, SignĂ© Jean-Pierre BEL ANNEXE La programmation des moyens et les orientations de la refondation de l’école de la RĂ©publique La loi d’orientation et de programmation constitue une Ă©tape majeure de la refondation de l’école qui a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en prioritĂ© par la Nation. Elle doit ĂȘtre complĂ©tĂ©e par de nombreuses autres actions qui relĂšvent de rĂ©formes et de dispositions non lĂ©gislatives. Le rapport annexĂ© Ă  la prĂ©sente loi vise Ă  prĂ©senter l’ensemble des orientations et des chantiers engagĂ©s au service de la rĂ©ussite de ce grand dessein Ă©ducatif. LA REFONDATION DE L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE OBJECTIFS ET MOYENS L’avenir de la jeunesse, le redressement de notre pays, son dĂ©veloppement culturel, social et Ă©conomique dĂ©pendent largement de notre capacitĂ© collective Ă  refonder l’école de la RĂ©publique. AmĂ©liorer les rĂ©sultats et renforcer l’équitĂ© de notre systĂšme Ă©ducatif pour les Ă©lĂšves et pour le pays Le systĂšme Ă©ducatif français ne manque pas d’atouts et a montrĂ©, dans le passĂ©, sa grande capacitĂ© de mobilisation et d’évolution, mais, depuis prĂšs de vingt ans, notre Ă©cole ne progresse plus. Le niveau global des compĂ©tences des Ă©lĂšves formĂ©s en France doit ĂȘtre amĂ©liorĂ© pour parvenir Ă  davantage de justice dans la rĂ©ussite scolaire et pour pouvoir inscrire le pays sur une trajectoire de croissance structurelle forte dans une Ă©conomie de la connaissance internationale. Depuis une dizaine d’annĂ©es, le pourcentage d’élĂšves en difficultĂ© face Ă  l’écrit a augmentĂ© de maniĂšre significative et prĂšs d’un Ă©lĂšve sur cinq est aujourd’hui concernĂ© en dĂ©but de sixiĂšme. Si le niveau des Ă©lĂšves moyens a peu Ă©voluĂ©, les Ă©valuations tĂ©moignent d’une aggravation des difficultĂ©s parmi les Ă©lĂšves les plus faibles. PrĂšs de 20 % des Ă©lĂšves de quinze ans connaissent de grandes difficultĂ©s de maĂźtrise de la langue Ă©crite. Entre 2000 et 2009, cette proportion a augmentĂ© d’environ 30 %, passant de 15 % Ă  20 %. En mathĂ©matiques et en sciences, si les rĂ©sultats des Ă©lĂšves français en fin de scolaritĂ© obligatoire sont proches de la moyenne de l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques OCDE, entre 2000 et 2009, la France s’est de plus en plus Ă©loignĂ©e de la tĂȘte du classement aux tests internationaux et le niveau a baissĂ© en mathĂ©matiques. Aujourd’hui, 72 % des Ă©lĂšves d’une gĂ©nĂ©ration obtiennent le baccalaurĂ©at et 36 % le baccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral. Les objectifs reformulĂ©s en 2005 Ă©taient d’assurer que 80 % d’une classe d’ñge accĂšdent au niveau du baccalaurĂ©at et de conduire 50 % de l’ensemble d’une classe d’ñge Ă  un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur. Trop de jeunes sortent du systĂšme scolaire sans qualification. En 2011, 12 % des jeunes ĂągĂ©s de dix-huit Ă  vingt-quatre ans ont quittĂ© le systĂšme scolaire sans diplĂŽme ou uniquement avec le diplĂŽme national du brevet. Or, ce sont ces jeunes que le chĂŽmage touche en prioritĂ© avec un taux de chĂŽmage plus de deux fois supĂ©rieur pour les non-diplĂŽmĂ©s. Si les problĂšmes les plus Ă©vidents se manifestent dans le second degrĂ© avec des Ă©lĂšves sortant prĂ©cocement du systĂšme scolaire ou avec des Ă©lĂšves qui subissent leurs orientations, les difficultĂ©s scolaires se forment dĂšs le premier degrĂ©. À l’issue de leur scolaritĂ© Ă  l’école primaire, on constate que 25 % des Ă©lĂšves ont des acquis fragiles et 15 % d’entre eux connaissent des difficultĂ©s sĂ©vĂšres ou trĂšs sĂ©vĂšres. De plus, les Ă©carts se creusent entre les groupes d’élĂšves ayant les meilleurs rĂ©sultats et les groupes de ceux qui obtiennent les rĂ©sultats les plus faibles, qui sont de plus en plus nombreux. De fait, le systĂšme Ă©ducatif français ne parvient pas Ă  lutter suffisamment contre les dĂ©terminismes sociaux et territoriaux qui engendrent des inĂ©galitĂ©s sociales et gĂ©ographiques et entraĂźnent dĂ©classement et crise de confiance pour une partie de la population. La France se classe dans les derniers rangs des pays de l’OCDE vingt-septiĂšme sur trente-quatre pays du point de vue de l’équitĂ© scolaire, ce qui signifie que l’incidence de l’appartenance sociale sur les rĂ©sultats scolaires y est plus forte que dans d’autres pays de l’OCDE. Les donnĂ©es statistiques nationales montrent l’importance et la persistance des Ă©carts entre rĂ©sultats scolaires selon les lieux de scolarisation et donc la difficultĂ© de lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales le pourcentage des Ă©lĂšves n’ayant pas atteint des acquis suffisants en français en CE1 est deux fois plus Ă©levĂ© dans certaines acadĂ©mies que dans d’autres. De mĂȘme, le taux de rĂ©ussite au baccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral peut varier de prĂšs de dix points entre acadĂ©mies de la mĂ©tropole, l’écart Ă©tant encore plus fort avec les acadĂ©mies d’outre-mer. Enfin, la maĂźtrise des compĂ©tences de base en troisiĂšme s’est dĂ©gradĂ©e significativement entre 2007 et 2011 pour les Ă©lĂšves de l’éducation prioritaire. Ces inĂ©galitĂ©s mettent Ă  mal la promesse rĂ©publicaine, qui est de permettre la rĂ©ussite de tous. La refondation doit conduire Ă  une rĂ©duction de l’impact des dĂ©terminismes sociaux et de toutes les inĂ©galitĂ©s et les discriminations. Les objectifs fixĂ©s par la Nation Ă  son Ă©cole une Ă©cole Ă  la fois juste pour tous et exigeante pour chacun La refondation de l’école doit en prioritĂ© permettre une Ă©lĂ©vation gĂ©nĂ©rale du niveau de tous les Ă©lĂšves. Les objectifs sont d’abord de nature pĂ©dagogique – faire en sorte que tous les Ă©lĂšves maĂźtrisent les compĂ©tences de base en français lecture, Ă©criture, comprĂ©hension et vocabulaire et les compĂ©tences en mathĂ©matiques nombre, calcul et gĂ©omĂ©trie en fin de CE1 suivi de l’indicateur relatif Ă  la proportion d’élĂšves maĂźtrisant en fin de CE1 les compĂ©tences du palier 1 du socle commun et que tous les Ă©lĂšves maĂźtrisent les instruments fondamentaux de la connaissance en fin d’école Ă©lĂ©mentaire suivi de l’indicateur relatif Ă  la proportion d’élĂšves maĂźtrisant en fin de CM2 les compĂ©tences du palier 2 du socle commun ; – rĂ©duire Ă  moins de 10 % l’écart de maĂźtrise des compĂ©tences en fin de CM2 entre les Ă©lĂšves de l’éducation prioritaire et les Ă©lĂšves hors Ă©ducation prioritaire suivi des indicateurs relatifs Ă  l’écart des pourcentages d’élĂšves maĂźtrisant en fin de CM2 les compĂ©tences 1 et 3 du socle commun palier 2 entre les Ă©tablissements de l’éducation prioritaire et les Ă©tablissements hors Ă©ducation prioritaire ; – rĂ©duire par deux la proportion des Ă©lĂšves qui sortent du systĂšme scolaire sans qualification et amener tous les Ă©lĂšves Ă  maĂźtriser le socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture Ă  l’issue de la scolaritĂ© obligatoire ; – rĂ©affirmer les objectifs de conduire plus de 80 % d’une classe d’ñge au baccalaurĂ©at et 50 % d’une classe d’ñge Ă  un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur. Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre de nos engagements europĂ©ens et justifient la prioritĂ© accordĂ©e Ă  l’école primaire pour rĂ©duire la difficultĂ© scolaire et pour Ă©lever le niveau global de qualification de tous les Ă©lĂšves au terme de leur formation initiale. L’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative enseignants, personnels d’éducation, d’encadrement, administratifs, mĂ©dico-sociaux et de service, psychologues de l’éducation nationale, Ă©lĂšves, parents, responsables d’associations, reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales... et l’ensemble des composantes du systĂšme Ă©ducatif enseignement du premier, du second degrĂ© et du supĂ©rieur, enseignement gĂ©nĂ©ral, technologique et professionnel, enseignement technique agricole, enseignement public et privĂ©, universitĂ©s et Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation, administrations centrales et acadĂ©miques... doivent se mobiliser pour la rĂ©alisation de ces objectifs. Ils accompagnent les mesures de refondation de l’école. La refondation a pour objet de faire de l’école un lieu de rĂ©ussite, d’autonomie et d’épanouissement pour tous ; un lieu d’éveil Ă  l’envie et au plaisir d’apprendre, Ă  la curiositĂ© intellectuelle, Ă  l’ouverture d’esprit, Ă  l’éducation au sensible ; un lieu oĂč il soit possible d’apprendre et d’enseigner dans de bonnes conditions ; un lieu de sociabilisation permettant de former des citoyens et des jeunes qui pourront s’insĂ©rer dans la sociĂ©tĂ© et sur le marchĂ© du travail au terme d’une orientation choisie ; un lieu sachant transmettre et faire partager les valeurs de la RĂ©publique. La refondation de l’école de la RĂ©publique nĂ©cessite de dĂ©finir des orientations selon une stratĂ©gie d’ensemble qui porte sur les diffĂ©rentes composantes du systĂšme Ă©ducatif. Les diffĂ©rentes orientations concourent aux objectifs pĂ©dagogiques assignĂ©s par la Nation Ă  son Ă©cole – rĂ©investir dans les moyens humains Ă  la fois de façon quantitative volet programmation et qualitative notamment par la mise en place d’une formation initiale professionnalisante pour les personnels avec les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation ; – donner la prioritĂ© Ă  l’école primaire, qui est le moment de la scolaritĂ© oĂč se construisent les apprentissages fondamentaux, afin de prĂ©venir les Ă©checs scolaires ; – dĂ©velopper une grande ambition numĂ©rique pour enseigner par le numĂ©rique et enseigner le numĂ©rique. La maĂźtrise des technologies de l’information et de la communication et le bon usage des ressources numĂ©riques, notamment pĂ©dagogiques, constituent un enjeu et une opportunitĂ© majeurs en matiĂšre Ă©ducative ; – faire Ă©voluer les politiques de rĂ©ussite Ă©ducative comme l’éducation prioritaire, l’aide aux enfants en difficultĂ© et les dispositifs de lutte contre le dĂ©crochage pour lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales. L’égalitĂ© des territoires passe par une affectation prioritaire des moyens attribuĂ©s en faveur des territoires en difficultĂ© pour permettre un rééquilibrage ; – engager fortement l’éducation nationale dans l’accompagnement des Ă©volutions professionnelles grĂące Ă  une formation professionnelle initiale et continue de qualitĂ© ; – rĂ©nover le systĂšme d’orientation et d’insertion professionnelle et dĂ©velopper l’évaluation ; – permettre et amĂ©liorer l’accĂšs des Ă©lĂšves en situation de handicap Ă  une scolaritĂ© ordinaire ; – amĂ©liorer le climat scolaire pour refonder une Ă©cole sereine et citoyenne en redynamisant la vie scolaire et en prĂ©venant et en traitant les problĂšmes de violence et d’insĂ©curitĂ© ; – modifier en profondeur l’organisation et le contenu des enseignements et leur Ă©valuation mise en place d’un Conseil national d’évaluation, d’un Conseil supĂ©rieur des programmes et renforcement de certains enseignements ainsi que les pratiques pĂ©dagogiques dont le rĂŽle est dĂ©terminant pour la rĂ©ussite de tous les Ă©lĂšves. Affecter des moyens humains au service des prioritĂ©s de la refondation sur la durĂ©e de la lĂ©gislature AprĂšs des annĂ©es de rĂ©duction des emplois, la refondation de l’école consiste d’abord Ă  rĂ©investir dans les moyens humains qui sont mis Ă  son service. Il est ainsi programmĂ© la crĂ©ation de 60 000 emplois dans l’enseignement sur la durĂ©e de la lĂ©gislature. Sur ce total, 54 000 emplois seront créés au ministĂšre de l’éducation nationale, 5 000 au ministĂšre de l’enseignement supĂ©rieur et 1 000 au ministĂšre de l’agriculture. Pour le ministĂšre de l’éducation nationale, un premier investissement est nĂ©cessaire pour mener Ă  bien la refondation de l’école, au travers de la formation initiale des enseignants. 26 000 postes seront donc consacrĂ©s au rĂ©tablissement d’une vĂ©ritable formation initiale pour nos enseignants. Cela correspond dans un premier temps au remplacement de tous les dĂ©parts en retraite d’enseignants prĂ©vus chaque annĂ©e, ainsi qu’aux postes de stagiaires nĂ©cessaires pour crĂ©er des emplois d’enseignant dans un second temps. À ces emplois s’ajoute la crĂ©ation de 1 000 postes d’enseignants chargĂ©s d’assurer la formation initiale et continue des enseignants dans les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation ESPE en complĂ©ment des moyens qui seront dĂ©gagĂ©s dans les universitĂ©s. Les enseignants qui occupent ces postes seront encouragĂ©s Ă  continuer Ă  exercer Ă  temps partiel une activitĂ© directe d’enseignement dans le premier ou le second degrĂ©. Par ailleurs, 21 000 postes d’enseignants titulaires seront créés pendant le quinquennat, en plus des postes nĂ©cessaires Ă  la rĂ©forme de la formation initiale. Ces nouveaux moyens constituent un Ă©lĂ©ment essentiel de la prioritĂ© donnĂ©e au premier degrĂ© puisque les deux tiers de ces emplois nouveaux seront destinĂ©s aux Ă©coles. Dans le premier degrĂ©, ces moyens permettront, tout d’abord, un dĂ©veloppement de l’accueil des enfants de moins de trois ans, en particulier dans les zones d’éducation prioritaire ou dans les territoires ruraux isolĂ©s les moins bien pourvus, ainsi que dans les dĂ©partements et rĂ©gions d’outre-mer. Cela nĂ©cessite un total de 3 000 postes sur la totalitĂ© du quinquennat. Par ailleurs, 7 000 postes nouveaux permettront, dans les secteurs les plus fragiles, de favoriser l’évolution des pratiques pĂ©dagogiques, notamment via le dispositif du plus de maĂźtres que de classes », de renforcer l’encadrement, d’accompagner les organisations pĂ©dagogiques innovantes et de renforcer l’action des rĂ©seaux d’aides spĂ©cialisĂ©es aux Ă©lĂšves en difficultĂ© RASED et celle des autres dispositifs de remĂ©diation scolaire au service d’une amĂ©lioration significative des rĂ©sultats scolaires. Enfin, les Ă©volutions dĂ©mographiques attendues nĂ©cessitent de mobiliser 4 000 postes supplĂ©mentaires dans le premier degrĂ©, qui serviront Ă©galement Ă  procĂ©der Ă  des rééquilibrages territoriaux et Ă  amĂ©liorer le remplacement dans les zones ayant le plus souffert des suppressions d’emplois dĂ©cidĂ©es ces cinq derniĂšres annĂ©es. Au total, 14 000 postes d’enseignants titulaires seront donc créés dans le premier degrĂ©. Dans le second degrĂ©, les moyens nouveaux seront en prioritĂ© consacrĂ©s Ă  la mise en place, dans les collĂšges comptant une forte proportion d’élĂšves en difficultĂ© et les lycĂ©es professionnels, de dispositifs pĂ©dagogiques adaptĂ©s Ă  l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des publics et de parcours favorisant la rĂ©ussite de tous les Ă©lĂšves. L’objectif est notamment de lutter contre le phĂ©nomĂšne du dĂ©crochage des Ă©lĂšves du second degrĂ©. Cela nĂ©cessite la crĂ©ation de 4 000 postes. Comme dans le premier degrĂ©, des moyens sont Ă©galement prĂ©vus pour tenir compte des Ă©volutions dĂ©mographiques et procĂ©der Ă  un rééquilibrage de la rĂ©partition de moyens humains dans les collĂšges et lycĂ©es 3 000 postes sont ainsi mobilisĂ©s d’ici Ă  2017. Ils serviront Ă©galement Ă  amĂ©liorer le remplacement dans les zones ayant le plus souffert des suppressions d’emplois entre 2007 et 2012. Au total, 7 000 postes d’enseignants titulaires seront donc créés dans le second degrĂ©. À ces 21 000 postes d’enseignants titulaires s’ajoutent les moyens d’enseignement dĂ©gagĂ©s par les postes créés au titre de la formation initiale. En effet, les 26 000 stagiaires effectueront un demi-service d’enseignement, ce qui reprĂ©sente un apport de 13 000 moyens nouveaux devant Ă©lĂšves. D’ici la fin du quinquennat, ce sont plus de 150 000 recrutements qui auront Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par la voie des concours externes d’enseignants publics et privĂ©s. À partir de la rentrĂ©e 2014, tous les Ă©tudiants recrutĂ©s par cette voie bĂ©nĂ©ficieront d’une formation initiale au mĂ©tier d’enseignant. Ce chiffre constitue une prĂ©vision fondĂ©e sur l’estimation des dĂ©parts en retraite sur la pĂ©riode. Le chiffre exact des ouvertures de postes prĂ©vues chaque annĂ©e sera fixĂ© en tenant compte de l’actualisation des dĂ©parts en retraite constatĂ©s. Des moyens sont par ailleurs prĂ©vus pour rĂ©pondre aux besoins du systĂšme Ă©ducatif la scolarisation des Ă©lĂšves en situation de handicap, de mĂȘme que les moyens humains dĂ©diĂ©s Ă  la prĂ©vention et Ă  la sĂ©curitĂ©, l’accompagnement des Ă©lĂšves, le suivi mĂ©dical et social et l’amĂ©lioration du pilotage des Ă©tablissements et des services acadĂ©miques seront fortement soutenus, avec la crĂ©ation de 6 000 emplois supplĂ©mentaires. Les lois de finances votĂ©es chaque annĂ©e dĂ©finiront prĂ©cisĂ©ment la programmation annuelle de ces emplois supplĂ©mentaires. escription Dans l’enseignement agricole, les postes créés durant la lĂ©gislature seront dans leur grande majoritĂ© des postes d’enseignants pour renforcer les Ă©tablissements d’enseignement agricole. De façon complĂ©mentaire, seront créés des postes d’agents administratifs, de techniciens, de personnels de santĂ© et des emplois d’auxiliaires de vie scolaire pour amĂ©liorer la scolarisation des Ă©lĂšves en situation de handicap. LA REFONDATION DE L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE ORIENTATIONS I. – Une refondation pĂ©dagogique Refonder la formation initiale et continue aux mĂ©tiers du professorat et de l’éducation Le premier enjeu de la refondation est essentiellement qualitatif. La qualitĂ© d’un systĂšme Ă©ducatif tient d’abord Ă  la qualitĂ© de ses enseignants. Les Ă©lĂšves ont non seulement besoin de professeurs, mais surtout de professeurs bien formĂ©s. La formation des enseignants est un levier majeur pour amĂ©liorer notre systĂšme Ă©ducatif et pour permettre son adaptation aux enjeux du XXIe siĂšcle. De nombreuses Ă©tudes attestent l’effet dĂ©terminant des pratiques pĂ©dagogiques des enseignants dans la rĂ©ussite des Ă©lĂšves. Enseigner est un mĂ©tier exigeant qui s’apprend. L’adjonction de moyens supplĂ©mentaires sans modification des pratiques n’aurait que peu d’effet sur les rĂ©sultats de notre systĂšme Ă©ducatif. Pour transformer les pratiques professionnelles des enseignants et leur donner les outils nĂ©cessaires Ă  l’accomplissement de leur mission, la formation initiale et continue est le meilleur levier d’action actualisation des connaissances, prĂ©paration des activitĂ©s pĂ©dagogiques, attitude en classe, utilisation et intĂ©gration dans la pratique pĂ©dagogique des ressources numĂ©riques, prise en compte des besoins Ă©ducatifs particuliers et aide au repĂ©rage des difficultĂ©s, notamment d’apprentissage, scolarisation des Ă©lĂšves en situation de handicap, spĂ©cificitĂ© de l’enseignement de l’expression Ă©crite ou orale et de la lecture en français dans les dĂ©partements, les collectivitĂ©s et les territoires ultra-marins, problĂ©matiques liĂ©es Ă  l’orientation, Ă  l’insertion professionnelle et Ă  la connaissance du marchĂ© du travail, prĂ©vention des situations de tension et de violence, formation aux thĂ©matiques sociĂ©tales lutte contre tous les stĂ©rĂ©otypes comme ceux liĂ©s au genre ; Ă©ducation Ă  l’environnement et au dĂ©veloppement durable ; Ă©conomie solidaire.... La rĂ©forme de la formation initiale des enseignants est fondĂ©e sur une entrĂ©e progressive dans le mĂ©tier. Le Parlement a adoptĂ© le dispositif des emplois d’avenir professeur. Ce dispositif permettra Ă  des Ă©tudiants modestes d’envisager les Ă©tudes longues nĂ©cessaires Ă  l’exercice du mĂ©tier d’enseignant ; il permettra aussi de redynamiser des viviers de candidats sur les territoires et dans les disciplines qui en ont le plus besoin. Pour les trois prochaines annĂ©es, il est prĂ©vu une montĂ©e en charge du dispositif des emplois d’avenir professeur 6 000 emplois en 2013, 12 000 en 2014 et 18 000 en 2015. Pour restaurer le vivier de recrutement tout en accroissant la diversitĂ© d’origine sociale du corps enseignant, il est Ă©galement impĂ©ratif d’étudier les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre d’un systĂšme de prĂ©recrutement des personnels enseignants dĂšs la licence. La formation est un continuum qui se dĂ©roulera en plusieurs temps la formation initiale, avec une prĂ©professionnalisation, qui dĂ©bute en licence et qui se conclut avec l’acquisition d’un master professionnel ; la formation continue enfin qui est indispensable pour permettre aux enseignants de rester au contact de la recherche, des avancĂ©es dans leur discipline ainsi que des Ă©volutions qui traversent les mĂ©tiers de l’éducation et la sociĂ©tĂ©. Pour organiser cette formation professionnalisante au mĂ©tier d’enseignant, la loi prĂ©voit la crĂ©ation des ESPE qui accueilleront leurs premiers Ă©tudiants en septembre 2013 et qui formeront les enseignants, de l’école maternelle Ă  l’universitĂ©. Les ESPE seront des Ă©coles internes aux universitĂ©s. Elles seront des Ă©coles ouvertes sur les autres composantes de l’universitĂ© et dĂ©velopperont une dĂ©marche partenariale interuniversitaire. De mĂȘme, elles seront ouvertes sur le milieu scolaire et fonctionneront en associant l’ensemble des praticiens intervenant dans le milieu scolaire. Le dĂ©veloppement d’une culture commune Ă  tous les enseignants et Ă  l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative doit permettre d’encourager le dĂ©veloppement de projets transversaux et interdisciplinaires. La recherche sera au cƓur des enseignements qui seront dispensĂ©s au sein des ESPE. Afin d’assurer au mieux leurs missions de formation initiale et continue, les Ă©coles assurent des enseignements transversaux, forment les futurs enseignants aux nouveaux outils numĂ©riques, et, par la mise en pratique, sensibilisent au travail en Ă©quipe, aux approches multidisciplinaires et au travail avec d’autres acteurs que ceux de l’éducation nationale, notamment issus des milieux culturels, artistiques, sportifs ou citoyens. Le cadre national des formations dispensĂ©es et la maquette des concours de recrutement, Ă©laborĂ©s conjointement par le ministĂšre de l’éducation nationale et le ministĂšre de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche, seront fondĂ©s sur une plus grande prise en compte des qualitĂ©s professionnelles des candidats et sur le dĂ©veloppement des savoir-faire professionnels. Les ESPE seront dirigĂ©es par un directeur nommĂ© conjointement par les ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supĂ©rieur. Si la formation des enseignants constitue un levier majeur pour amĂ©liorer la rĂ©ussite des Ă©lĂšves, la formation initiale et continue des personnels d’encadrement personnels de direction, d’inspection et administratifs est indispensable au bon pilotage du systĂšme Ă©ducatif. Le renforcement de cette formation doit s’appuyer sur la mise en cohĂ©rence des plans acadĂ©miques de formation et des contenus de formation proposĂ©s par l’école supĂ©rieure de l’éducation nationale. Placer le contenu des enseignements au cƓur de la refondation – CrĂ©er un Conseil supĂ©rieur des programmes Un Conseil supĂ©rieur des programmes est placĂ© auprĂšs du ministre de l’éducation nationale. Cette instance consultative offre les garanties scientifiques, pĂ©dagogiques et de transparence nĂ©cessaires Ă  l’élaboration des programmes d’enseignement. Ce conseil formule des propositions sur la conception gĂ©nĂ©rale des enseignements dispensĂ©s aux Ă©lĂšves des Ă©coles, collĂšges et lycĂ©es. Il fait des propositions sur le contenu du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture, ainsi que sur les programmes scolaires et leur articulation avec les cycles d’enseignement. Afin d’avoir une vision globale des programmes et de leur articulation avec le socle commun, le conseil devra organiser ses rĂ©flexions, non seulement par grand domaine disciplinaire mais aussi par cycle, afin de garantir une cohĂ©rence interne forte en termes de connaissances, de compĂ©tences et d’apprentissages Ă  chaque cycle. Le Conseil supĂ©rieur des programmes fait Ă©galement des propositions sur la nature des Ă©preuves des examens conduisant aux diplĂŽmes de l’enseignement du second degrĂ©. Il se prononce notamment sur l’évolution du diplĂŽme national du brevet et son articulation avec la validation du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture ainsi que sur l’évolution des diffĂ©rents baccalaurĂ©ats gĂ©nĂ©raux, technologiques et professionnels. Enfin, pour assurer une cohĂ©rence entre les enseignements dispensĂ©s et la formation des enseignants, le Conseil supĂ©rieur des programmes donne un avis sur la nature et le contenu des Ă©preuves de recrutement d’enseignants du premier et du second degrĂ© et sur la conception gĂ©nĂ©rale de leur formation au sein des ESPE. – Repenser le socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et mieux l’articuler avec les programmes d’enseignement La scolaritĂ© obligatoire doit garantir les moyens nĂ©cessaires Ă  l’acquisition de ce socle constituant la culture commune de tous les jeunes et favorisant la poursuite d’études secondaires, quelles qu’elles soient. Le socle commun actuel, introduit par la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école, est cependant trop complexe et sa mise en Ɠuvre n’a pas Ă©tĂ© satisfaisante. La conception et les composantes du socle commun seront donc rĂ©examinĂ©es par le Conseil supĂ©rieur des programmes, afin qu’il devienne le principe organisateur de l’enseignement obligatoire dont l’acquisition doit ĂȘtre garantie Ă  tous. – Faire Ă©voluer les modalitĂ©s d’évaluation et de notation des Ă©lĂšves Les modalitĂ©s de la notation des Ă©lĂšves doivent Ă©voluer pour Ă©viter une notation-sanction » Ă  faible valeur pĂ©dagogique et privilĂ©gier une Ă©valuation positive, simple et lisible, valorisant les progrĂšs, encourageant les initiatives et comprĂ©hensible par les familles. En tout Ă©tat de cause, l’évaluation doit permettre de mesurer le degrĂ© d’acquisition des connaissances et des compĂ©tences ainsi que la progression de l’élĂšve. Il faut aussi remĂ©dier Ă  la difficultĂ© pour les enseignants d’évaluer les Ă©lĂšves avec des dispositifs lourds et peu coordonnĂ©s entre eux. Ainsi, l’évolution des modalitĂ©s de notation passe notamment par une rĂ©forme du livret personnel de compĂ©tences actuel, qui est trop complexe, et une diversification des modalitĂ©s de l’évaluation. – Mettre en place de nouveaux contenus d’enseignement pour la scolaritĂ© obligatoire Plusieurs enseignements particuliers seront dĂ©veloppĂ©s et leurs contenus feront l’objet de propositions du Conseil supĂ©rieur des programmes. . Un enseignement moral et civique Enseigner et faire partager les valeurs de la RĂ©publique est une des missions qui incombent Ă  l’école. L’ensemble des disciplines d’enseignement et des actions Ă©ducatives participe Ă  l’accomplissement de cette mission. Aujourd’hui, l’instruction civique Ă  l’école primaire, l’éducation civique au collĂšge et l’éducation civique, juridique et sociale au lycĂ©e, notamment y concourent. Pour donner davantage de continuitĂ© et de lisibilitĂ© Ă  cet ensemble, les principes, les modalitĂ©s d’évaluation de ces enseignements ainsi que les modalitĂ©s de formation des enseignants et des autres personnels seront prĂ©cisĂ©s pour une mise en Ɠuvre Ă  la rentrĂ©e 2015. L’enseignement de la morale laĂŻque, tout comme l’instruction et l’éducation civiques, participe de la construction d’un mieux-vivre ensemble au sein de notre sociĂ©tĂ©. Ces enseignements visent notamment Ă  permettre aux Ă©lĂšves d’acquĂ©rir et comprendre l’exigence du respect de la personne, de ses origines et de ses diffĂ©rences, mais aussi l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes, ainsi que les fondements et le sens de la laĂŻcitĂ©, qui est l’une des valeurs rĂ©publicaines fondamentales. Ils contribuent Ă  former des esprits libres et responsables, aptes Ă  se forger un sens critique et Ă  adopter un comportement rĂ©flĂ©chi et empreint de tolĂ©rance. La devise de la RĂ©publique et le drapeau tricolore doivent figurer Ă  la façade de tout Ă©tablissement scolaire public ou privĂ© sous contrat. La DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 doit ĂȘtre apposĂ©e au sein de tous ces Ă©tablissements. . Un parcours d’éducation artistique et culturelle L’éducation artistique et culturelle est un puissant levier d’émancipation et d’intĂ©gration sociale. Les initiatives ont Ă©tĂ© multiples ces dix derniĂšres annĂ©es, mais sans cohĂ©rence d’ensemble et de façon souvent contradictoire entre les objectifs affichĂ©s en matiĂšre de rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s d’accĂšs Ă  la culture et de pratiques artistiques et les rĂ©alisations en termes d’atteinte des publics d’élĂšves dĂ©favorisĂ©s. Afin de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s et de favoriser un Ă©gal accĂšs de tous les jeunes Ă  l’art et Ă  la culture, il est mis en place un parcours d’éducation artistique et culturelle personnalisĂ© tout au long de la scolaritĂ© des Ă©lĂšves. Ce parcours doit permettre d’acquĂ©rir des savoirs artistiques et culturels, de pratiquer les arts, de dĂ©couvrir des Ɠuvres, des artistes, des monuments et des lieux Ă  caractĂšre artistique et culturel. Ce parcours doit s’appuyer sur les apports conjuguĂ©s de l’institution scolaire et de ses partenaires collectivitĂ©s locales, institutions culturelles, associations. Il doit ĂȘtre l’occasion de mettre en place des pratiques pĂ©dagogiques co-construites innovantes et actives, envisageant aussi l’art comme vecteur de connaissances. À cette fin, il faut mieux structurer ce partenariat et travailler Ă  une complĂ©mentaritĂ© entre les interventions sur des temps Ă©ducatifs articulĂ©s entre eux temps scolaire, pĂ©riscolaire et extrascolaire. . Une langue vivante dĂšs le cours prĂ©paratoire Les rĂ©sultats des Ă©lĂšves français en langues vivantes sont particuliĂšrement alarmants. Les enquĂȘtes internationales montrent qu’ils sont non seulement loin de maĂźtriser les compĂ©tences attendues en fin de troisiĂšme, mais surtout qu’ils arrivent en derniĂšre position de l’ensemble des Ă©lĂšves europĂ©ens Ă©valuĂ©s pour la maĂźtrise de ces compĂ©tences. La prĂ©cocitĂ© de l’exposition et de l’apprentissage en langue vivante, Ă©trangĂšre et rĂ©gionale, est un facteur avĂ©rĂ© de progrĂšs en la matiĂšre. Il sera instaurĂ© un enseignement en langues vivantes dĂšs le dĂ©but de la scolaritĂ© obligatoire. Dans les acadĂ©mies concernĂ©es, l’apprentissage complĂ©mentaire d’une langue rĂ©gionale sera favorisĂ© et le bilinguisme français-langue rĂ©gionale sera encouragĂ© dĂšs la maternelle. La frĂ©quentation d’Ɠuvres et de ressources pĂ©dagogiques en langue Ă©trangĂšre ou rĂ©gionale dans les activitĂ©s Ă©ducatives durant le temps scolaire et les temps pĂ©riscolaires et extrascolaires sera encouragĂ©e. Dans les territoires oĂč les langues rĂ©gionales sont en usage, leur apprentissage, pour les familles qui le souhaitent, sera favorisĂ©. Ainsi, outre l’enseignement de langues et cultures rĂ©gionales qui peut ĂȘtre dispensĂ© tout au long de la scolaritĂ© par voie de convention entre l’État et les collectivitĂ©s territoriales oĂč ces langues sont en usage, les activitĂ©s Ă©ducatives et culturelles complĂ©mentaires qui peuvent ĂȘtre organisĂ©es par les collectivitĂ©s territoriales pourront porter sur la connaissance des langues et des cultures rĂ©gionales. Pour favoriser l’accĂšs aux Ă©coles dispensant un enseignement de langue rĂ©gionale, les Ă©lĂšves rĂ©sidant dans une commune dont les Ă©coles ne proposent pas un tel enseignement auront la possibilitĂ© d’ĂȘtre inscrits dans une Ă©cole d’une autre commune dispensant cet enseignement, sous rĂ©serve de l’existence de places disponibles. . L’éducation Ă  l’environnement Face aux dĂ©fis environnementaux du XXIe siĂšcle, il est indispensable de fournir aux Ă©lĂšves une Ă©ducation Ă  l’environnement sur l’ensemble de leur cursus scolaire. Cette Ă©ducation doit, d’une part, viser Ă  nourrir la rĂ©flexion des Ă©lĂšves sur les grands enjeux environnementaux comme la qualitĂ© de l’air, les changements climatiques, la gestion des ressources et de l’énergie ou la prĂ©servation de la biodiversitĂ©. Elle doit aussi, d’autre part, sensibiliser aux comportements Ă©coresponsables et aux savoir-faire qui permettront de prĂ©server notre planĂšte en faisant Ă©voluer notre maniĂšre de vivre et de consommer. Cette Ă©ducation, de nature pluridisciplinaire, ne se restreint pas Ă  un enseignement magistral et peut inclure des expĂ©riences concrĂštes. . La promotion de la culture scientifique et technologique La culture scientifique et technologique prĂ©pare le futur citoyen Ă  comprendre le monde qui l’entoure et Ă  apprĂ©hender les dĂ©fis sociĂ©taux et environnementaux. Sa diffusion doit Ă©galement permettre Ă  la France de conforter son avance scientifique, son tissu industriel, son potentiel Ă©conomique, sa capacitĂ© d’innovation et sa compĂ©titivitĂ© en formant les techniciens, chercheurs, ingĂ©nieurs, entrepreneurs de demain. Il importe donc de dĂ©velopper Ă  l’école une politique de promotion de la science et de la technologie. Tout au long de la scolaritĂ©, seront dĂ©veloppĂ©es les relations entre le milieu scolaire et les acteurs du monde scientifique et technologique laboratoires de recherche, ingĂ©nieurs, entreprises, musĂ©es, monde associatif.... L’un des objectifs est que de plus en plus d’élĂšves, et notamment de filles, au cours et Ă  l’issue de leur parcours, souhaitent s’engager dans les carriĂšres scientifiques et techniques. Par l’évolution des pratiques pĂ©dagogiques, une attention particuliĂšre sera portĂ©e au renforcement de l’attractivitĂ© des enseignements scientifiques et technologiques pour susciter un plaisir d’apprendre et de pratiquer ces disciplines. – Assurer la progressivitĂ© des apprentissages de la maternelle au collĂšge La scolaritĂ© est organisĂ©e en cycles pour lesquels sont dĂ©finis des objectifs et des programmes nationaux de formation qui suivent une progression rĂ©guliĂšre et comportent des critĂšres d’évaluation. La mise en place des cycles, effective en principe depuis plus de vingt ans, a Ă©tĂ© peu mise en Ɠuvre et n’a pas conduit Ă  la progressivitĂ© nĂ©cessaire des apprentissages. La politique des cycles doit ĂȘtre relancĂ©e. Tout est fait pour Ă©viter les transitions brutales d’un cycle Ă  l’autre. Le passage de l’école primaire au collĂšge doit ĂȘtre apprĂ©hendĂ© de maniĂšre progressive. Le nombre et la durĂ©e des cycles doivent ĂȘtre rĂ©examinĂ©s tout au long de la scolaritĂ© obligatoire Ă  partir de deux objectifs principaux l’unitĂ© retrouvĂ©e de l’école maternelle, qui constituera un cycle Ă  elle seule ; une meilleure continuitĂ© pĂ©dagogique entre l’école et le collĂšge, qui sera assurĂ©e avec la crĂ©ation d’un cycle associant le CM2 et la classe de sixiĂšme. Au-delĂ  de la crĂ©ation de ce cycle et afin de contribuer Ă  l’acquisition par tous les Ă©lĂšves du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture, chaque collĂšge et les Ă©coles relevant de son secteur dĂ©terminent conjointement des modalitĂ©s de coopĂ©rations et d’échanges qui devront dĂ©sormais ĂȘtre inscrites dans le projet des Ă©coles concernĂ©es et le projet d’établissement du collĂšge. À cet effet, un conseil Ă©cole-collĂšge est instituĂ©. Il sera chargĂ© de proposer les actions de coopĂ©rations et d’échanges. Enfin, il convient de poursuivre la rĂ©duction progressive du nombre de redoublements car il s’agit d’une pratique coĂ»teuse, plus dĂ©veloppĂ©e en France que dans les autres pays et dont l’efficacitĂ© pĂ©dagogique n’est pas probante. Dans le cadre de l’acquisition des connaissances, compĂ©tences et mĂ©thodes attendues en fin de cycle et non plus en fin d’annĂ©e scolaire, le redoublement d’une annĂ©e scolaire doit ĂȘtre exceptionnel. Tout au long de leur parcours, de la maternelle Ă  la fin du collĂšge, les Ă©lĂšves doivent recevoir les aides nĂ©cessaires Ă  la rĂ©ussite de leur scolaritĂ© et Ă  la validation du socle, notamment dans le cadre des projets personnalisĂ©s de rĂ©ussite Ă©ducative. Donner la prioritĂ© Ă  l’école primaire – RedĂ©finir les missions de l’école maternelle Les missions de l’école maternelle seront redĂ©finies en lui donnant une unitĂ© par la crĂ©ation d’un cycle unique petite section, moyenne section et grande section. Cette redĂ©finition prendra effet Ă  la rentrĂ©e 2014. Il ne s’agit pas de refermer l’école maternelle sur elle-mĂȘme, mais de lui permettre de prĂ©parer progressivement les enfants aux apprentissages fondamentaux dispensĂ©s Ă  l’école Ă©lĂ©mentaire. Les enseignants de grande section de maternelle et de cours prĂ©paratoire d’un mĂȘme secteur de recrutement continueront Ă  se rencontrer de maniĂšre rĂ©guliĂšre afin d’échanger sur les acquis des Ă©lĂšves Ă  l’issue de l’école maternelle et sur les besoins spĂ©cifiques des Ă©lĂšves bĂ©nĂ©ficiant d’amĂ©nagements particuliers de scolaritĂ©. En dĂ©veloppant chez chacun la confiance en soi et l’envie d’apprendre, l’école maternelle doit conforter et stimuler le dĂ©veloppement affectif, social, sensoriel, moteur et cognitif des enfants et les initier aux diffĂ©rents moyens d’expression. Elle assure une premiĂšre acquisition des principes de la vie en sociĂ©tĂ© et de l’égalitĂ© entre les filles et les garçons. La prĂ©vention des difficultĂ©s scolaires y est assurĂ©e par la stimulation et la structuration du langage oral et l’initiation Ă  la culture Ă©crite. – Augmenter l’accueil des enfants de moins de trois ans Ă  l’école maternelle La scolarisation prĂ©coce d’un enfant de moins de trois ans est une chance pour lui et sa famille lorsqu’elle est organisĂ©e dans des conditions adaptĂ©es Ă  ses besoins. C’est en particulier un levier essentiel pour la rĂ©ussite scolaire des enfants de milieux dĂ©favorisĂ©s. La scolarisation des moins de trois ans est trĂšs inĂ©gale selon les territoires et elle a fortement diminuĂ© ces derniĂšres annĂ©es. La cible prioritaire des Ă©lĂšves dĂ©favorisĂ©s n’est pas atteinte. Pour faire de l’école maternelle un atout dans la lutte contre la difficultĂ© scolaire, l’accueil des enfants de moins de trois ans sera privilĂ©giĂ© dans les secteurs de l’éducation prioritaire, dans les secteurs ruraux isolĂ©s et dans les dĂ©partements et rĂ©gions d’outre-mer. Des moyens en enseignants seront mobilisĂ©s en prioritĂ© Ă  cette fin dĂšs la rentrĂ©e 2013 et tout au long de la lĂ©gislature. Une meilleure formation des enseignants et un partenariat avec les collectivitĂ©s compĂ©tentes permettra d’amĂ©liorer l’accueil matĂ©riel, Ă©ducatif et pĂ©dagogique de ces trĂšs jeunes enfants. – Faire Ă©voluer les pratiques pĂ©dagogiques par la mise en place du dispositif plus de maĂźtres que de classes » L’affectation dans une Ă©cole d’un maĂźtre supplĂ©mentaire sera un dispositif qui participe pleinement de la refondation de l’école. Des moyens en enseignants seront mobilisĂ©s Ă  cette fin dĂšs la rentrĂ©e 2013 et tout au long de la lĂ©gislature. Il s’agit, par cette dotation, de mieux rĂ©pondre aux difficultĂ©s rencontrĂ©es par les Ă©lĂšves et de les aider dans l’acquisition des apprentissages indispensables Ă  une scolaritĂ© rĂ©ussie en intervenant principalement et prioritairement dans la classe. La dĂ©termination des modalitĂ©s d’intervention est Ă  dĂ©finir en Ă©quipe, selon des contextes que les maĂźtres connaissent prĂ©cisĂ©ment, en fonction des besoins des Ă©lĂšves. Afin de prĂ©venir et de rĂ©duire sensiblement les difficultĂ©s scolaires, et sans exclure l’utilisation de ce dispositif dans les autres niveaux d’enseignement, il convient de concentrer les moyens sur les premiĂšres annĂ©es de l’enseignement et dans les zones scolaires les plus en difficultĂ©. Dans ces Ă©coles, un renforcement significatif et ciblĂ© de l’encadrement dans les premiĂšres classes de l’école primaire devrait permettre de mettre en Ɠuvre des pratiques pĂ©dagogiques renouvelĂ©es et d’accroĂźtre la performance d’acquisition de la lecture et de l’écriture. Les Ă©lĂšves recevront ainsi les aides nĂ©cessaires pour leur permettre de rĂ©ussir leur scolaritĂ©. Une attention particuliĂšre sera Ă©galement portĂ©e aux territoires ruraux et de montagne. Lors de l’élaboration de la carte scolaire, les autoritĂ©s acadĂ©miques auront un devoir d’information et de concertation avec les exĂ©cutifs locaux des collectivitĂ©s territoriales concernĂ©es. Les enfants de moins de trois ans devront ĂȘtre comptabilisĂ©s dans les effectifs des Ă©coles situĂ©es dans un environnement social dĂ©favorisĂ©. Les spĂ©cificitĂ©s des missions et du fonctionnement des RASED seront rĂ©examinĂ©es et s’intĂ©greront dans une logique de complĂ©mentaritĂ© avec l’ensemble des dispositifs d’aide. L’objectif est de pouvoir parvenir Ă  une augmentation gĂ©nĂ©rale du niveau des Ă©lĂšves Ă  l’issue de l’école primaire ainsi qu’à une diminution sensible des redoublements. – RĂ©former les rythmes scolaires Les diffĂ©rents rapports d’expertise ont montrĂ© l’inadaptation des rythmes scolaires actuels dans le premier degrĂ©. L’introduction en 2008 de la semaine de quatre jours, avec vingt-quatre heures de classe par semaine, et de deux heures d’aide personnalisĂ©e a conduit Ă  une situation exceptionnelle Ă  rebours des tendances internationales alors qu’un nombre croissant de pays tendent Ă  Ă©taler leur calendrier scolaire sur un plus grand nombre de jours, la France a concentrĂ© la scolaritĂ© des enfants les plus jeunes sur 144 jours annuels d’école primaire. En revanche, le volume horaire annuel est l’un des plus importants, Ă  l’école primaire comme dans l’enseignement secondaire. De ce fait, les Ă©coliers, collĂ©giens et lycĂ©ens français ont une journĂ©e plus dense et plus chargĂ©e que celle de la plupart des autres Ă©lĂšves dans le monde. Les consĂ©quences d’une telle organisation sont nettement dĂ©favorables, notamment pour les enfants rencontrant des difficultĂ©s. Pour la rĂ©ussite de tous dans le premier degrĂ©, il est nĂ©cessaire de revoir l’organisation du temps Ă  l’école primaire. La rĂ©forme des rythmes sera engagĂ©e dĂšs la rentrĂ©e scolaire de 2013 et achevĂ©e Ă  la rentrĂ©e 2014 dans le premier degrĂ©. Elle consistera Ă  revenir Ă  neuf demi-journĂ©es de classe, pour instaurer une continuitĂ© dans la semaine scolaire et pour mieux organiser les apprentissages. La matinĂ©e d’enseignement supplĂ©mentaire prendra place le mercredi, sauf dĂ©rogation sollicitĂ©e auprĂšs des autoritĂ©s acadĂ©miques. Elle permettra d’allĂ©ger les journĂ©es de classe et, en rĂ©partissant mieux le temps scolaire, d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© des apprentissages. Enfin, cet amĂ©nagement permettra Ă  l’école d’assurer l’aide au travail personnel, pour tous les enfants, dans le temps scolaire et d’offrir Ă  de petits groupes d’élĂšves, aprĂšs le temps de classe, des activitĂ©s pĂ©dagogiques complĂ©mentaires. Cette rĂ©forme des rythmes va permettre de rendre effective l’interdiction formelle des devoirs Ă©crits Ă  la maison pour les Ă©lĂšves du premier degrĂ©. La rĂ©forme des rythmes doit agir comme un levier pour faire Ă©voluer le fonctionnement de l’école autour d’un projet Ă©ducatif territorial et doit conduire Ă  mieux articuler les temps Ă©ducatifs et les temps pĂ©riĂ©ducatifs et, par consĂ©quent, Ă  coordonner les actions de l’État, des collectivitĂ©s territoriales et des organismes Ɠuvrant dans le champ Ă©ducatif. La durĂ©e de l’annĂ©e scolaire reste fixĂ©e Ă  trente-six semaines Ă  la rentrĂ©e 2013. Elle devra Ă©voluer au cours des prochaines annĂ©es, afin de correspondre au mieux aux rythmes de vie et d’apprentissage des enfants. Afin de faciliter la mise en Ɠuvre de la rĂ©forme des rythmes, l’État institue un fonds destinĂ© aux communes et, le cas Ă©chĂ©ant, aux Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale. Ce fonds vise Ă  contribuer au dĂ©veloppement d’une offre d’activitĂ©s pĂ©riscolaires. Les communes ou, le cas Ă©chĂ©ant, les Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale, qui mettent en place la rĂ©forme des rythmes dĂšs la rentrĂ©e 2013 reçoivent une aide de 50 euros par Ă©lĂšve. Une majoration est rĂ©servĂ©e aux communes Ă©ligibles Ă  la fraction cible » de la dotation de solidaritĂ© urbaine et de cohĂ©sion sociale et de la dotation de solidaritĂ© rurale, ainsi qu’aux communes d’outre-mer et Ă  la collectivitĂ© de Saint-Martin. Cette majoration s’élĂšve Ă  40 euros par Ă©lĂšve pour l’annĂ©e scolaire 2013-2014 et Ă  45 euros par Ă©lĂšve pour l’annĂ©e scolaire 2014-2015. Repenser le collĂšge unique Le collĂšge unique est un principe essentiel pour conduire tous les Ă©lĂšves Ă  la maĂźtrise du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture. Créé en 1975, le collĂšge unique a apportĂ© une contribution essentielle Ă  la rĂ©ussite de la massification de l’enseignement secondaire. Mais, si le taux d’accĂšs d’une classe d’ñge en troisiĂšme est passĂ© de 70 % Ă  97 %, les comparaisons internationales et europĂ©ennes soulignent qu’une part trop importante d’élĂšves est en grande difficultĂ© au collĂšge, avec une corrĂ©lation marquĂ©e avec l’origine sociale. Ces mĂȘmes comparaisons montrent que les systĂšmes Ă©ducatifs les plus performants sont ceux qui sont organisĂ©s autour d’un tronc commun de formation le plus long possible pour tous les Ă©lĂšves. Or, depuis 1975, de multiples dispositifs de gestion des Ă©lĂšves en difficultĂ© ont Ă©tĂ© mis en place, sans permettre de rĂ©duire le noyau dur de l’échec scolaire. Ces dispositifs, initialement prĂ©sentĂ©s comme provisoires » et exceptionnels », ont le plus souvent Ă©voluĂ© en filiĂšres sĂ©grĂ©gatives qui ne favorisent pas l’acquisition d’une culture commune, mais conduisent souvent Ă  exclure les Ă©lĂšves en difficultĂ© au sein mĂȘme du systĂšme Ă©ducatif en induisant souvent leur dĂ©crochage dans la suite de leur scolaritĂ©. Il est donc nĂ©cessaire de rĂ©affirmer le principe du collĂšge unique Ă  la fois comme Ă©lĂ©ment clĂ© de l’acquisition, par tous, du socle commun et comme creuset du vivre ensemble. Le collĂšge unique est organisĂ© autour d’un tronc commun qui nĂ©cessite des pratiques diffĂ©renciĂ©es adaptĂ©es aux besoins des Ă©lĂšves. Celles-ci doivent favoriser l’épanouissement personnel et la construction de l’autonomie intellectuelle des Ă©lĂšves. Elles permettent la prise en charge spĂ©cifique des Ă©lĂšves, notamment de ceux en grande difficultĂ© scolaire. Ces pratiques diffĂ©renciĂ©es s’enrichissent de toutes les innovations et initiatives pĂ©dagogiques des Ă©quipes enseignantes, de maniĂšre Ă  ce que le principe du collĂšge unique ne soit pas synonyme d’uniformisation de l’enseignement et des parcours de rĂ©ussite. Il convient de remettre en cause tout dispositif ou classe d’éviction prĂ©coce qui dĂ©tournerait les Ă©lĂšves de l’objectif de maĂźtrise du socle et les enfermerait trop tĂŽt dans une filiĂšre. La loi supprime ainsi, durant les deux derniĂšres annĂ©es de collĂšge, les dispositifs d’apprentissage junior » et de la loi n° 2011-893 du 28 juillet 2011 pour le dĂ©veloppement de l’alternance et la sĂ©curisation des parcours professionnels, dite loi Cherpion », qui a introduit le dispositif d’initiation aux mĂ©tiers en alternance DIMA pour les jeunes ĂągĂ©s de moins de quinze ans. Le fonctionnement du collĂšge doit permettre d’organiser un tronc commun de formation pour tous au cours du premier cycle grĂące Ă  une diffĂ©renciation des approches pĂ©dagogiques et Ă  des actions de soutien pour les Ă©lĂšves qui Ă©prouvent des difficultĂ©s. Pour favoriser la rĂ©ussite des Ă©lĂšves et prĂ©parer la suite de leur scolaritĂ©, aprĂšs la classe de troisiĂšme, des modules d’enseignements complĂ©mentaires au tronc commun peuvent ĂȘtre proposĂ©s. Les enseignements complĂ©mentaires peuvent comporter des stages contrĂŽlĂ©s par l’État et accomplis auprĂšs de professionnels agréés. Les collĂšges doivent pouvoir disposer d’une marge de manƓuvre dans la gestion de leur dotation afin que les Ă©quipes pĂ©dagogiques puissent concevoir des actions pĂ©dagogiques et des parcours scolaires favorisant la rĂ©ussite de tous. Le travail en Ă©quipe et les projets de classe permettront une plus grande transversalitĂ©. Cette marge de manƓuvre doit permettre, sur la base du volontariat, des expĂ©rimentations pĂ©dagogiques, des regroupements d’élĂšves, du travail transversal et pluridisciplinaire, des projets collectifs, etc. Ces expĂ©rimentations devront ĂȘtre Ă©valuĂ©es. Afin de favoriser le lien entre les familles et le collĂšge, des activitĂ©s autour de la parentalitĂ© sont organisĂ©es rĂ©guliĂšrement au sein de l’établissement. La diffĂ©renciation des approches pĂ©dagogiques au sein du collĂšge unique doit ĂȘtre complĂ©tĂ©e par un effort particulier pour assurer une meilleure liaison avec les autres niveaux d’enseignement. Outre la continuitĂ© pĂ©dagogique avec l’école primaire, qui sera facilitĂ©e par la mise en place d’un nouveau cycle concernant le CM2 et la sixiĂšme, une attention particuliĂšre est attendue en matiĂšre d’information et d’orientation pour permettre Ă  tous les Ă©lĂšves de rĂ©ussir la suite de leur parcours scolaire au moment de l’articulation entre la troisiĂšme et la seconde. La dĂ©couverte des mĂ©tiers et du monde du travail ne peut plus ĂȘtre une option de dĂ©couverte professionnelle » rĂ©servĂ©e aux seuls Ă©lĂšves s’orientant vers l’enseignement professionnel. DĂ©terminant dans la construction de l’orientation de tous les Ă©lĂšves, qui doivent ĂȘtre informĂ©s et Ă©clairĂ©s tout au long de leurs Ă©tudes secondaires sur les mĂ©tiers, sur les formations qui y mĂšnent et sur les entreprises dans lesquelles ils s’exercent, un nouveau parcours de dĂ©couverte du monde Ă©conomique et professionnel, mis en place Ă  partir de la rentrĂ©e 2015, s’adressera Ă  tous et trouvera sa place dans le tronc commun de formation de la sixiĂšme Ă  la troisiĂšme. Mieux rĂ©ussir au lycĂ©e Les lycĂ©es doivent pouvoir disposer d’une marge de manƓuvre dans la gestion de leur dotation afin que les Ă©quipes pĂ©dagogiques puissent concevoir des actions pĂ©dagogiques et des parcours scolaires favorisant la rĂ©ussite de tous. Cette marge de manƓuvre doit permettre, sur la base du volontariat, des expĂ©rimentations pĂ©dagogiques, des regroupements d’élĂšves, du travail transversal et pluridisciplinaire, des projets collectifs, etc. Ces expĂ©rimentations devront ĂȘtre Ă©valuĂ©es. – La valorisation de l’enseignement professionnel L’enseignement professionnel reprĂ©sente un atout pour le redressement productif de la France et l’insertion professionnelle des jeunes. Les centaines de diplĂŽmes prĂ©parĂ©s et dĂ©livrĂ©s par les filiĂšres professionnelles contribuent Ă  Ă©lever le niveau gĂ©nĂ©ral de formation dans notre pays et permettent d’orienter les jeunes vers des dĂ©bouchĂ©s professionnels et des emplois qualifiĂ©s. La rĂ©forme de la voie professionnelle, qui a mis en place la prĂ©paration du baccalaurĂ©at professionnel en trois ans, a conduit Ă  une augmentation significative du taux d’accĂšs en terminale professionnelle des Ă©lĂšves issus de troisiĂšme 65 % contre 40 % dans l’ancien cursus en quatre ans mais Ă©galement Ă  une lĂ©gĂšre baisse du taux de rĂ©ussite au baccalaurĂ©at. Par ailleurs, le pourcentage des jeunes dĂ©crocheurs au cours des deux premiĂšres annĂ©es 25 % et le nombre de jeunes sortant sans diplĂŽme demeurent trop Ă©levĂ©s. De plus, si le taux de poursuite d’études des bacheliers professionnels dans l’enseignement supĂ©rieur a fortement augmentĂ©, leur taux de rĂ©ussite y est nettement infĂ©rieur Ă  celui des autres bacheliers. Tous les Ă©lĂšves qui s’engagent dans un cursus de baccalaurĂ©at professionnel en trois ans doivent obtenir au minimum un diplĂŽme de niveau V, un certificat d’aptitude professionnelle CAP ou un brevet d’études professionnelles BEP, quand il n’existe pas de CAP dans la branche professionnelle concernĂ©e, avant leur sortie. Pour les Ă©lĂšves les plus fragiles, des parcours adaptĂ©s devront ĂȘtre davantage proposĂ©s. L’accĂšs aux cycles supĂ©rieurs courts, sections de technicien supĂ©rieur STS et instituts universitaires de technologie IUT, devra ĂȘtre facilitĂ© pour tous les bacheliers professionnels titulaires d’une mention, qui seront accompagnĂ©s dans cette scolaritĂ©. Afin de mieux adapter l’offre de formation professionnelle aux besoins des territoires, d’anticiper et d’accompagner les mutations Ă©conomiques, l’État et les rĂ©gions doivent nouer un partenariat renforcĂ©. Au-delĂ  de la nĂ©cessaire modernisation de la carte de formation, il conviendra de faire Ă©merger des campus des mĂ©tiers, pĂŽles d’excellence offrant une gamme de formations professionnelles, technologiques et gĂ©nĂ©rales, dans un champ professionnel spĂ©cifique. Ces campus pourront accueillir diffĂ©rentes modalitĂ©s de formation statut scolaire, apprentissage, formation continue, validation des acquis de l’expĂ©rience et organiser des poursuites d’études supĂ©rieures et des conditions d’hĂ©bergement et de vie sociale. – Le lycĂ©e d’enseignement gĂ©nĂ©ral et technologique Le lycĂ©e d’enseignement gĂ©nĂ©ral et technologique, de mĂȘme que le lycĂ©e professionnel, sont les premiers segments de l’espace Bac-3, Bac+3 » qui permettent d’articuler la transition entre l’enseignement secondaire et des Ă©tudes supĂ©rieures rĂ©ussies. Il faut qu’ils intĂšgrent les Ă©lĂšves issus du collĂšge et qu’ils prĂ©parent les bacheliers Ă  l’enseignement supĂ©rieur. Le lycĂ©e doit assurer une continuitĂ© entre le socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et les licences universitaires, STS, IUT ou classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles CPGE. Le lycĂ©e connaĂźt trop d’échecs le taux de rĂ©ussite au baccalaurĂ©at est en stagnation et le taux de diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur 44 % reste insuffisant au regard des pays comparables. L’objectif de 50 % visĂ© par la loi d’orientation de 2005 n’est pas atteint. Le lycĂ©e français est, en outre, un des plus coĂ»teux et des plus denses au monde. Les sĂ©ries de la voie gĂ©nĂ©rale sont dĂ©sĂ©quilibrĂ©es au profit de la filiĂšre scientifique. Enfin, l’accompagnement personnalisĂ© ne donne pas tous les rĂ©sultats escomptĂ©s. La rĂ©forme du lycĂ©e d’enseignement gĂ©nĂ©ral et technologique, entrĂ©e en application en 2010, a atteint la classe de terminale en 2012. Il est encore trop tĂŽt pour en tirer un bilan assurĂ©. NĂ©anmoins, plusieurs points de vigilance apparaissent qui doivent guider les mesures Ă  prendre Ă  partir de la rentrĂ©e 2014. L’objectif de faire de la classe de seconde une vĂ©ritable classe de dĂ©termination n’est pas atteint. L’information des familles et des Ă©lĂšves dans les collĂšges n’est pas suffisante et l’orientation dans une sĂ©rie de premiĂšre est fortement dĂ©terminĂ©e par le choix du lycĂ©e, notamment par son offre. La hiĂ©rarchie scolaire et sociale des sĂ©ries gĂ©nĂ©rales et technologiques reste dominante la plupart des Ă©lĂšves de collĂšge qui peuvent choisir vont en seconde gĂ©nĂ©rale et technologique et, pour la moitiĂ© d’entre eux, dans la sĂ©rie scientifique. À partir de 2014, des Ă©volutions substantielles seront menĂ©es. Elles porteront notamment sur des pratiques pĂ©dagogiques innovantes travaux personnels encadrĂ©s en terminale, projets interdisciplinaires, amĂ©lioration de l’accompagnement personnalisĂ©..., l’aide Ă  l’orientation et l’articulation avec l’enseignement supĂ©rieur et sur des parcours plus diversifiĂ©s et des sĂ©ries rééquilibrĂ©es. DĂ©velopper une grande ambition pour le numĂ©rique Ă  l’école Nos sociĂ©tĂ©s sont profondĂ©ment transformĂ©es par le numĂ©rique. La sociĂ©tĂ© de l’information ouvre des perspectives nouvelles en matiĂšre d’accĂšs Ă  la connaissance et Ă  la formation. Le monde vit probablement une pĂ©riode de rupture technologique aussi importante que le fut, au XIXe siĂšcle, la rĂ©volution industrielle. Les technologies numĂ©riques reprĂ©sentent une transformation radicale des modes de production et de diffusion des savoirs, mais aussi des rapports sociaux. L’école est au cƓur de ces bouleversements. Ces technologies peuvent devenir un formidable moteur d’amĂ©lioration du systĂšme Ă©ducatif et de ses mĂ©thodes pĂ©dagogiques, en permettant notamment d’adapter le travail au rythme et aux besoins de l’enfant, de dĂ©velopper la collaboration entre les Ă©lĂšves, de favoriser leur autonomie, de rapprocher les familles de l’école et de faciliter les Ă©changes au sein de la communautĂ© Ă©ducative. Elles offrent Ă©galement des possibilitĂ©s nouvelles d’apprentissage, par exemple pour l’enseignement des langues Ă©trangĂšres ou pour les Ă©lĂšves en situation de handicap. – CrĂ©er un service public du numĂ©rique Ă©ducatif L’école doit s’adapter et accompagner ces Ă©volutions en crĂ©ant, au sein du service public de l’éducation et afin de contribuer Ă  l’exercice de ses missions, un service public du numĂ©rique Ă©ducatif et de l’enseignement Ă  distance. Ce service permet d’enrichir l’offre des enseignements qui sont dispensĂ©s dans l’établissement et de faciliter la mise en Ɠuvre d’une pĂ©dagogie diffĂ©renciĂ©e. L’offre de ressources numĂ©riques ne peut se dĂ©velopper au dĂ©triment des heures d’enseignement et doit ĂȘtre mise en service dans le respect strict des programmes scolaires, de la cohĂ©rence pĂ©dagogique des enseignements et des obligations d’accueil de tous les Ă©lĂšves. Dans le respect de la libertĂ© des choix pĂ©dagogiques, le service public doit organiser Ă  destination des Ă©lĂšves et des enseignants une offre de productions pĂ©dagogiques numĂ©riques Ă  finalitĂ©s Ă©ducatives, culturelles ou scientifiques. Il met aussi Ă  disposition des enseignants des ressources pĂ©dagogiques, des outils de suivi de leurs Ă©lĂšves et de communication avec leurs familles, ainsi que des contenus et services destinĂ©s Ă  leur formation initiale et continue. Ce service contribue enfin Ă  l’instruction des enfants prĂ©sentant un handicap ou un trouble de la santĂ© invalidant, ou de ceux qui ne peuvent ĂȘtre scolarisĂ©s en Ă©tablissement. Les ressources numĂ©riques sont un formidable moyen d’enrichir le contenu des enseignements. Dans les limites fixĂ©es par la directive 2001/29/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil, du 22 mai 2001, sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la sociĂ©tĂ© de l’information, il est nĂ©cessaire d’élargir le champ de l’exception pĂ©dagogique afin de dĂ©velopper l’usage de ressources numĂ©riques dans l’éducation. – DĂ©velopper des contenus numĂ©riques pĂ©dagogiques Des ressources et des services numĂ©riques seront mis Ă  disposition des Ă©coles et des Ă©tablissements scolaires pour prolonger les enseignements qui y sont dispensĂ©s et leur permettre de mieux communiquer avec les familles. Le dĂ©veloppement de ressources et de services pĂ©dagogiques de haute qualitĂ© sera assurĂ© notamment par la mobilisation des opĂ©rateurs de l’éducation nationale comme le Centre national de documentation pĂ©dagogique CNDP, le Centre national d’enseignement Ă  distance CNED et l’Office national d’information sur les enseignements et les professions ONISEP. L’incitation au dĂ©veloppement de ressources numĂ©riques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts. Un rĂ©seau social professionnel offrira aux enseignants une plateforme d’échange et de mutualisation. Les ressources numĂ©riques Ă©ducatives des grands Ă©tablissements Ă©ducatifs, culturels et scientifiques seront mises Ă  disposition gratuitement des enseignants Ă  des fins pĂ©dagogiques. Les enseignants auront Ă©galement accĂšs aux ressources numĂ©riques Ă©ducatives des associations complĂ©mentaires de l’enseignement public. Un effort important dans le domaine de la recherche et dĂ©veloppement sera conduit, notamment par des incitations Ă  l’investissement, pour dĂ©velopper des solutions innovantes en matiĂšre d’utilisation du numĂ©rique pour les apprentissages fondamentaux. Cet effort visera notamment Ă  dĂ©velopper une filiĂšre d’édition numĂ©rique pĂ©dagogique française. – Former des personnels, notamment des enseignants, au et par le numĂ©rique Les ESPE intĂšgreront dans la formation initiale et continue des personnels les enjeux et les usages pĂ©dagogiques du numĂ©rique. Ces Ă©lĂ©ments devront Ă©galement permettre Ă  l’enseignant d’avoir un regard critique sur les usages pĂ©dagogiques qu’il met en Ɠuvre dans sa classe avec le numĂ©rique. La prise en compte du numĂ©rique sera Ă©galement inscrite dans les plans acadĂ©miques et nationaux de formation des enseignants et des corps d’inspection et d’encadrement. – Apprendre Ă  l’ùre du numĂ©rique Il est impĂ©ratif de former les Ă©lĂšves Ă  la maĂźtrise, avec un esprit critique, de ces outils qu’ils utilisent chaque jour dans leurs Ă©tudes et leurs loisirs et de permettre aux futurs citoyens de trouver leur place dans une sociĂ©tĂ© dont l’environnement technologique est amenĂ© Ă  Ă©voluer de plus en plus rapidement. Les professeurs-documentalistes doivent ĂȘtre particuliĂšrement concernĂ©s et impliquĂ©s dans les apprentissages liĂ©s au numĂ©rique. Cela passe notamment par l’inscription dans la loi du principe d’une Ă©ducation numĂ©rique pour tous les Ă©lĂšves, qui doit permettre aux enfants d’ĂȘtre bien formĂ©s et pleinement citoyens Ă  l’ùre de la sociĂ©tĂ© du numĂ©rique. La formation scolaire comprend un enseignement progressif et une pratique raisonnĂ©e des outils d’information et de communication et de l’usage des ressources numĂ©riques qui permettront aux Ă©lĂšves tout au long de leur vie de construire, de s’approprier et de partager les savoirs. La formation Ă  l’utilisation des outils et des ressources numĂ©riques comporte en outre une sensibilisation aux droits et aux devoirs liĂ©s Ă  l’usage de l’internet et des rĂ©seaux, qu’il s’agisse de la protection de la vie privĂ©e ou du respect de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Elle comporte Ă©galement une sensibilisation Ă  la maĂźtrise de son image et au comportement responsable. Au collĂšge, l’éducation aux mĂ©dias, notamment numĂ©riques, initie les Ă©lĂšves Ă  l’usage raisonnĂ© des diffĂ©rents types de mĂ©dias et les sensibilise aux enjeux sociĂ©taux et de connaissance qui sont liĂ©s Ă  cet usage. Une option informatique et sciences du numĂ©rique » sera ouverte en terminale de chacune des sĂ©ries du baccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral et technologique. – Coordonner les actions de l’État et des collectivitĂ©s territoriales en faveur du dĂ©veloppement du numĂ©rique Ă  l’école Exploiter les opportunitĂ©s offertes par le numĂ©rique pour la formation des Ă©lĂšves implique d’équiper les Ă©tablissements. La rĂ©partition des compĂ©tences entre l’État et les collectivitĂ©s territoriales en la matiĂšre, notamment sur la question de la maintenance des Ă©quipements, est clarifiĂ©e par la loi. Par ailleurs, les cofinancements prĂ©vus par les programmes gouvernementaux en faveur du dĂ©ploiement du trĂšs haut dĂ©bit sur l’ensemble du territoire sont notamment mobilisĂ©s pour raccorder de façon systĂ©matique les Ă©tablissements scolaires du premier et du second degrĂ©, et principalement ceux qui sont situĂ©s en milieu rural. L’État, les collectivitĂ©s territoriales et les Ă©quipes Ă©ducatives choisissent de maniĂšre concertĂ©e les Ă©quipements matĂ©riel et logiciel acquis dans le cadre du dĂ©veloppement du numĂ©rique dans les Ă©coles et Ă©tablissements scolaires. Ils rĂ©flĂ©chissent ensemble aux solutions d’infrastructures rĂ©seau mises en place dans les Ă©tablissements de façon Ă  favoriser le dĂ©veloppement des usages. Les inquiĂ©tudes dĂ©veloppĂ©es ces derniĂšres annĂ©es au sein de la sociĂ©tĂ© civile en matiĂšre de santĂ© publique, notamment Ă  l’égard des enfants les plus jeunes, doivent pousser l’État et les collectivitĂ©s territoriales Ă  privilĂ©gier les connexions filaires lorsque cela est compatible avec les usages pĂ©dagogiques et les contraintes locales. Par ailleurs, une dĂ©marche d’information doit permettre de diffuser au sein de la communautĂ© Ă©ducative les informations rigoureuses et actualisĂ©es mises Ă  disposition par les autoritĂ©s compĂ©tentes en la matiĂšre. Enfin, pour faciliter l’action des collectivitĂ©s territoriales et lutter contre les inĂ©galitĂ©s territoriales, la constitution d’une offre attractive d’équipements matĂ©riel et logiciel performants pour les Ă©tablissements scolaires, et des procĂ©dures administratives simplifiĂ©es pour leur acquisition et l’achat de prestations de maintenance seront mises en place. Favoriser des parcours choisis et construits La rĂ©ussite du parcours scolaire et de l’insertion dans la vie professionnelle dĂ©pend notamment d’une orientation choisie par les Ă©lĂšves et leurs parents et de leur bonne information en la matiĂšre. La question de l’orientation ne concerne pas uniquement en fin de collĂšge les Ă©lĂšves considĂ©rĂ©s comme n’ayant pas le niveau nĂ©cessaire Ă  la poursuite des Ă©tudes gĂ©nĂ©rales ce type d’orientation est dans la plupart des cas subi. Cet Ă©tat de fait contribue Ă  dĂ©valoriser les filiĂšres professionnelles et technologiques, en les faisant paraĂźtre comme des voies destinĂ©es aux Ă©lĂšves les plus faibles. Il est nĂ©cessaire de donner Ă  tous les Ă©lĂšves, dĂšs le collĂšge, les Ă©lĂ©ments qui leur permettront de faire un choix Ă©clairĂ© pour la poursuite de leurs Ă©tudes au terme de leur scolaritĂ© obligatoire. Il s’agit de faire de l’orientation – que ce soit vers l’apprentissage, une filiĂšre professionnelle, technologique ou gĂ©nĂ©rale – un choix rĂ©flĂ©chi et positif et non une Ă©tape oĂč l’élĂšve est passif, dĂ©terminĂ©e uniquement par ses rĂ©sultats au collĂšge et les stĂ©rĂ©otypes de genre. L’information dĂ©livrĂ©e en matiĂšre d’orientation s’attache donc particuliĂšrement Ă  lutter contre les reprĂ©sentations prĂ©conçues et sexuĂ©es des mĂ©tiers. Afin d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle et d’éclairer ses choix d’orientation, un parcours individuel d’information, d’orientation et de dĂ©couverte du monde Ă©conomique et professionnel est proposĂ© Ă  chaque Ă©lĂšve aux diffĂ©rentes Ă©tapes de sa scolaritĂ© du second degrĂ©. Il lui permet de se familiariser progressivement avec le monde Ă©conomique et professionnel, notamment par une premiĂšre connaissance du marchĂ© du travail, des professions et des mĂ©tiers, du rĂŽle et du fonctionnement des entreprises ainsi que des modalitĂ©s et des perspectives d’insertion professionnelle. Il lui ouvre ainsi un Ă©ventail large de possibilitĂ©s d’orientation et contribue ainsi Ă  la lutte contre les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales. Ce parcours ne se limite plus Ă  une option de dĂ©couverte professionnelle » proposĂ©e uniquement aux Ă©lĂšves destinĂ©s Ă  l’enseignement professionnel, mais il s’adresse Ă  tous et trouve sa place dans le tronc commun de formation de la sixiĂšme Ă  la troisiĂšme. Au-delĂ , ce parcours se prolonge au lycĂ©e. En associant les parents, ces parcours sont organisĂ©s sous la responsabilitĂ© des chefs d’établissement, avec le concours des Ă©quipes Ă©ducatives et des conseillers d’orientation-psychologues. L’école doit Ă©galement s’ouvrir Ă  tous ceux qui peuvent contribuer Ă  cette information tĂ©moignages de professionnels aux parcours Ă©clairants, initiatives organisĂ©es avec les rĂ©gions, avec des associations et des reprĂ©sentants d’entreprises, visites, stages et dĂ©couverte des mĂ©tiers et de l’entreprise, et projets pour dĂ©velopper l’esprit d’initiative et la compĂ©tence Ă  entreprendre. Afin d’en amĂ©liorer l’efficacitĂ©, le service public de l’orientation mis en place par la loi n° 2009-1437 du 24 novembre 2009 relative Ă  l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie sera renforcĂ© par une collaboration accrue entre l’État et les rĂ©gions. Sa mission est de rendre effectif le droit de toute personne d’accĂ©der Ă  un service gratuit et d’amĂ©liorer la qualitĂ© d’information sur les formations, les mĂ©tiers et l’insertion professionnelle et de dĂ©velopper un conseil et un accompagnement personnalisĂ© de proximitĂ© pour construire son parcours de formation et d’insertion professionnelle. Le ministĂšre chargĂ© de l’éducation nationale encourage, en association avec le ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres, ministĂšre de tutelle de l’Agence pour l’enseignement français Ă  l’étranger, les filiĂšres technologiques et professionnelles au sein du rĂ©seau de l’enseignement français Ă  l’étranger. Piloter le systĂšme scolaire – Responsabiliser et accompagner À chaque Ă©tape de la scolaritĂ©, l’action publique, qu’elle soit ministĂ©rielle ou acadĂ©mique, doit ĂȘtre au service de la pĂ©dagogie. Elle doit ĂȘtre dĂ©finie en fonction de ses effets attendus dans la classe et apporter l’aide nĂ©cessaire aux personnels dans l’accomplissement de leurs missions. MalgrĂ© les Ă©volutions rĂ©centes, le systĂšme Ă©ducatif reste sous-encadrĂ© et le pilotage pĂ©dagogique aux diffĂ©rents niveaux du systĂšme demeure insuffisant. La politique de rĂ©ussite Ă©ducative pour tous les Ă©lĂšves doit s’accompagner de marges de manƓuvre en matiĂšre de pĂ©dagogie afin de donner aux Ă©quipes locales la possibilitĂ© de choisir et de diversifier les dĂ©marches. Pour une utilisation raisonnĂ©e de cette autonomie, il faut que, sous l’autoritĂ© des personnels de direction, la concertation et la collĂ©gialitĂ© soient au cƓur de la vie des Ă©tablissements. – Innover L’innovation pĂ©dagogique renforce l’efficacitĂ© des apprentissages. Le ministĂšre de l’éducation nationale prendra des initiatives, s’appuyant sur les milieux associatifs, souvent Ă  l’origine de la mise en place d’actions innovantes, afin de repĂ©rer et de diffuser les innovations les plus pertinentes. ConformĂ©ment aux missions du service public du numĂ©rique Ă©ducatif telles que dĂ©finies Ă  l’article 10 de la prĂ©sente loi, une attention particuliĂšre est accordĂ©e aux innovations dans le domaine du dĂ©veloppement du numĂ©rique Ă  l’école. En effet, les constants progrĂšs techniques en la matiĂšre obligent Ă  un renouvellement des pratiques pour en assurer la pertinence et l’efficacitĂ©. Un Institut des hautes Ă©tudes de l’éducation nationale sera créé. Il sera un lieu de rĂ©flexion sur les problĂ©matiques de l’école et il contribuera Ă  promouvoir et Ă  diffuser toutes les connaissances utiles dans le domaine de l’éducation. Les formations proposĂ©es reposeront sur un partage d’expĂ©riences entre les hauts responsables issus du service public de l’éducation et notamment des reprĂ©sentants issus des collectivitĂ©s territoriales, du milieu universitaire et de la recherche ou du monde de l’entreprise. – Évaluer Le pilotage des politiques Ă©ducatives nĂ©cessite d’avoir une vision globale du fonctionnement et de l’efficacitĂ© du systĂšme Ă©ducatif. L’évaluation doit ĂȘtre scientifique, indĂ©pendante et apporter une aide Ă  la dĂ©cision politique et Ă  la mise en Ɠuvre de rĂ©formes. Un Conseil national d’évaluation du systĂšme Ă©ducatif est créé. Cette instance indĂ©pendante doit contribuer Ă  rendre transparent l’ensemble du processus d’évaluation. Ses champs d’investigation couvrent toutes les composantes de l’enseignement scolaire, l’organisation du systĂšme Ă©ducatif et ses rĂ©sultats. Il rĂ©alise ou fait rĂ©aliser des Ă©valuations, il se prononce sur les mĂ©thodologies et les outils utilisĂ©s et donne un avis sur les rĂ©sultats des Ă©valuations externes et notamment internationales. Ce conseil peut ĂȘtre saisi par les commissions compĂ©tentes en matiĂšre d’éducation de l’AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat ou par le ministre chargĂ© de l’éducation nationale ou d’autres ministĂšres disposant de compĂ©tences en matiĂšre d’éducation ou conduisant des politiques Ă©ducatives. Il peut Ă©galement s’autosaisir. II. – Une refondation pour la rĂ©ussite Ă©ducative de tous Promouvoir une plus grande ouverture sur l’Europe et le monde L’école doit favoriser l’intĂ©gration des futurs citoyens français dans l’espace politique de l’Union europĂ©enne et rendre possible la mobilitĂ© professionnelle dans l’espace Ă©conomique europĂ©en. C’est pourquoi la France promouvra les initiatives visant Ă  dĂ©velopper un esprit europĂ©en et un sentiment d’appartenance partagĂ© Ă  la communautĂ© politique que constitue l’Union europĂ©enne. Le ministĂšre de l’éducation nationale participera ainsi Ă  l’atteinte des objectifs de la stratĂ©gie Éducation et formation 2020 ». L’apprentissage des langues vivantes constitue un moyen privilĂ©giĂ© de cette ouverture. La crĂ©ation de partenariats avec des acteurs scolaires dans des pays tiers est activement encouragĂ©e aux diffĂ©rents niveaux du systĂšme Ă©ducatif classe, Ă©tablissement et acadĂ©mie. Ces partenariats, qui peuvent prendre plusieurs formes, programmes europĂ©ens, accords bilatĂ©raux, appariements, jumelages..., doivent permettre la mise en Ɠuvre de projets pĂ©dagogiques partagĂ©s qui donnent l’occasion aux Ă©lĂšves de dĂ©velopper des liens concrets avec des partenaires Ă©trangers. La mobilitĂ©, qui contribue plus fortement encore au dĂ©veloppement de compĂ©tences linguistiques, personnelles et interculturelles sera Ă©galement dĂ©veloppĂ©e pour les Ă©lĂšves, individuellement et collectivement, comme pour les enseignants. La mobilitĂ© des enseignants pourra se rĂ©aliser tant dans le rĂ©seau d’enseignement français Ă  l’étranger que dans les Ă©tablissements Ă©trangers. Il est souhaitable que l’école permette que chaque Ă©lĂšve ait l’occasion de partir en voyage scolaire Ă  l’étranger au moins une fois au cours de la scolaritĂ© obligatoire. Le ministĂšre de l’éducation nationale dĂ©veloppera une coopĂ©ration Ă©ducative destinĂ©e Ă  promouvoir Ă  l’étranger son systĂšme de formation et les valeurs rĂ©publicaines qui lui sont attachĂ©es, Ă  encourager l’apprentissage de la langue française, Ă  partager son expertise, Ă  dĂ©velopper des rĂ©flexions conjointes sur des problĂ©matiques communes et Ă  ouvrir le systĂšme Ă©ducatif national sur le monde, notamment Ă  travers le rĂ©seau de l’enseignement français Ă  l’étranger. Le ministĂšre chargĂ© de l’éducation nationale participera, en association avec le ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres, Ă  l’enseignement français, au sein de l’Union europĂ©enne et dans les pays tiers Ă  l’Union europĂ©enne en dĂ©veloppant notamment des filiĂšres bilingues, des sections binationales et des sections internationales avec les pays partenaires. Cette coopĂ©ration sera intensifiĂ©e avec des pays et des rĂ©gions prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt particulier pour la France. Refonder l’éducation prioritaire pour une Ă©cole plus juste L’éducation prioritaire concerne 17,9 % des Ă©coliers et 19,8 % des collĂ©giens. La situation actuelle n’est pas satisfaisante lors de l’entrĂ©e en sixiĂšme le pourcentage d’élĂšves en difficultĂ© de lecture dans le secteur de l’éducation prioritaire est passĂ© de 20,9 % en 1997 Ă  31,3 % en 2007. La rĂ©ussite des Ă©lĂšves dans tous les territoires est un devoir pour la RĂ©publique. L’organisation en zonage devra Ă©voluer et ĂȘtre mieux coordonnĂ©e au niveau interministĂ©riel, notamment avec la rĂ©forme de la gĂ©ographie prioritaire de la politique de la ville. La question de la labellisation sera rĂ©examinĂ©e car elle est source de rigiditĂ© et n’a pas su Ă©viter le piĂšge de la stigmatisation. L’allocation des moyens devra donc ĂȘtre revue au profit d’une autre approche tout en poursuivant un effort budgĂ©taire spĂ©cifique pour les Ă©tablissements de l’éducation prioritaire il s’agira de diffĂ©rencier, dans le cadre de leur contrat d’objectifs, les moyens en fonction des spĂ©cificitĂ©s territoriales, sociales et scolaires de chacun des Ă©tablissements ainsi que selon le projet d’école ou le contrat d’objectifs... Pour stabiliser davantage les Ă©quipes pĂ©dagogiques, il convient d’amĂ©liorer les conditions de travail des enseignants. S’agissant de la carte scolaire, les Ă©tudes montrent que les assouplissements de la sectorisation ont accru les difficultĂ©s des Ă©tablissements les plus fragiles. Le retour Ă  une sectorisation ou Ă  d’autres modalitĂ©s de rĂ©gulation favorisant la mixitĂ© scolaire et sociale devra ĂȘtre examinĂ©, expĂ©rimentĂ© et mis en Ɠuvre. L’internat scolaire est un mode d’accueil et de scolarisation qui favorise la rĂ©ussite scolaire et l’apprentissage des rĂšgles de vie collective pour les familles et les Ă©lĂšves qui le souhaitent. Les internats d’excellence constituent une rĂ©ponse partielle et coĂ»teuse Ă  un besoin plus large. Tous les internats, dans leur diversitĂ©, doivent proposer l’excellence scolaire et Ă©ducative aux Ă©lĂšves accueillis. Scolariser les Ă©lĂšves en situation de handicap et promouvoir une Ă©cole inclusive La loi n° 2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005 pour l’égalitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes handicapĂ©es a favorisĂ© le dĂ©veloppement rapide de la scolarisation en milieu ordinaire des enfants et des adolescents en situation de handicap. Ce progrĂšs a Ă©tĂ© facilitĂ© par l’effort fourni pour accompagner et aider ces jeunes handicapĂ©s dans leur parcours scolaire. Cet accompagnement humain rĂ©pond principalement Ă  deux besoins. Il est d’abord une rĂ©ponse Ă  la situation de jeunes handicapĂ©s qui, sans la prĂ©sence continue d’un adulte, ne pourraient pas accĂ©der Ă  l’école lourds handicaps moteurs et enfants trĂšs fragiles ou porteurs de maladies graves. Il consiste ensuite Ă  apporter Ă  l’élĂšve une assistance plus pĂ©dagogique et lui faciliter l’accĂšs Ă  l’apprentissage et au savoir explications ou reformulations de consignes, recentrage de l’élĂšve sur sa tĂąche, aide ponctuelle et prise de notes ou rĂ©alisation d’un exercice sous la dictĂ©e de l’élĂšve. Les ressources et les innovations numĂ©riques constituent Ă©galement des accĂ©lĂ©rateurs d’intĂ©gration pour les Ă©lĂšves en situation de handicap. Il convient aussi de promouvoir une Ă©cole inclusive pour scolariser les enfants en situation de handicap et Ă  besoins Ă©ducatifs particuliers en milieu ordinaire. Le fait d’ĂȘtre dans la classe n’exclut pas de bĂ©nĂ©ficier d’enseignements adaptĂ©s et est, pĂ©dagogiquement, particuliĂšrement bĂ©nĂ©fique. Cette scolarisation au sein de l’école ou de l’établissement permet aussi aux autres Ă©lĂšves d’acquĂ©rir un regard positif sur la diffĂ©rence. Face Ă  l’augmentation rapide et continue des demandes et des prescriptions, il convient de mettre en place une approche plus qualitative et notamment de partager des outils de gestion, de suivi et de prospective pour ajuster les rĂ©ponses apportĂ©es Ă  la situation des Ă©lĂšves. Il convient, en outre, d’amĂ©liorer la formation de ces personnels en lien avec les conseils gĂ©nĂ©raux. Des moyens d’accompagnement seront mobilisĂ©s en prioritĂ© au cours de la lĂ©gislature pour scolariser les Ă©lĂšves en situation de handicap. Cet accompagnement s’appuiera sur des coopĂ©rations renforcĂ©es et facilitĂ©es avec les services mĂ©dico-sociaux. Les projets linguistiques des Ă©lĂšves sourds et de leurs familles seront pris en compte. Les Ă©lĂšves sourds auront accĂšs Ă  un parcours scolaire en communication bilingue enseignement en langue des signes et langue française ou communication en langue française enseignement en français oral avec langage parlĂ© complĂ©tĂ© et français Ă©crit. Pour cela, des dispositifs adaptĂ©s Ă  cette scolarisation seront dĂ©veloppĂ©s par le regroupement des Ă©lĂšves dans une mĂȘme classe ou la mutualisation des moyens nĂ©cessaires dans un mĂȘme Ă©tablissement Ă  l’échelle acadĂ©mique. Enfin, le ministĂšre de l’éducation nationale financera des matĂ©riels pĂ©dagogiques adaptĂ©s rĂ©pondant aux besoins particuliers et identifiĂ©s d’élĂšves en situation de handicap pour faciliter leur inclusion en milieu ordinaire. Promouvoir la santĂ© L’école a pour responsabilitĂ© l’éducation Ă  la santĂ© et aux comportements responsables. Elle contribue au suivi de la santĂ© des Ă©lĂšves. La politique de santĂ© Ă  l’école se dĂ©finit selon trois axes l’éducation, la prĂ©vention et la protection. Elle s’appuie pour cela sur des Ă©quipes pluri-professionnelles comportant les mĂ©decins, les personnels infirmiers et les psychologues de l’éducation nationale, mais Ă©galement sur l’ensemble des personnels, afin de dĂ©pister et de diagnostiquer les troubles susceptibles d’entraver les apprentissages, de scolariser les Ă©lĂšves atteints de maladies chroniques et en situation de handicap et de faciliter l’accĂšs aux soins et Ă  la prĂ©vention pour les Ă©lĂšves. L’action des personnels sociaux et de santĂ© de l’éducation nationale constitue un outil majeur de lutte contre les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© et de prĂ©vention prĂ©coce des difficultĂ©s des Ă©lĂšves et du dĂ©crochage scolaire. Cette action s’exerce en collaboration avec l’ensemble des personnels de la communautĂ© Ă©ducative et les partenaires de l’école. La promotion de la santĂ© favorise le bien-ĂȘtre et la rĂ©ussite de tous les Ă©lĂšves. Elle contribue Ă  rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s de santĂ© par le dĂ©veloppement des dĂ©marches de prĂ©vention. Il convient notamment de sensibiliser les Ă©lĂšves, en fonction de leur Ăąge, Ă  la responsabilitĂ© face aux risques sanitaires notamment pour prĂ©venir et rĂ©duire les conduites addictives et la souffrance psychique, aux risques des dĂ©rives thĂ©rapeutiques et sectaires, Ă  l’éducation nutritionnelle notamment pour lutter contre l’obĂ©sitĂ© et Ă  l’éducation Ă  la sexualitĂ©. L’éducation Ă  la sexualitĂ© fait l’objet d’au moins trois sĂ©ances annuelles d’information dans les Ă©coles, les collĂšges et les lycĂ©es qui peuvent ĂȘtre assurĂ©es par les personnels contribuant Ă  la mission de santĂ© scolaire, par des personnels des Ă©tablissements ainsi que par d’autres intervenants extĂ©rieurs. Ces personnels sont spĂ©cifiquement formĂ©s dans ce domaine. Afin de sensibiliser les Ă©lĂšves du premier et du second degrĂ© Ă  la dangerositĂ© des pratiques dites de jeux dangereux », les Ă©quipes pĂ©dagogiques et Ă©ducatives sont sensibilisĂ©es et formĂ©es Ă  la prĂ©vention et Ă  la lutte contre ces pratiques. Il convient Ă©galement d’encourager l’introduction et la gĂ©nĂ©ralisation de l’alimentation biologique et locale dans la restauration collective, conformĂ©ment aux objectifs fixĂ©s par le Grenelle de l’environnement. Il convient aussi de sensibiliser les Ă©lĂšves ainsi que leurs parents Ă  l’importance du rythme veille/sommeil. DĂ©velopper la place du sport Ă  l’école Le sport scolaire joue un rĂŽle fondamental dans l’accĂšs des jeunes aux sports et Ă  la vie associative, crĂ©ant une dynamique et une cohĂ©sion au sein des communautĂ©s Ă©ducatives et entre les Ă©coles et les Ă©tablissements. Il contribue Ă  l’éducation Ă  la santĂ© et Ă  la citoyennetĂ©. L’éducation physique et sportive contribue Ă©galement Ă  promouvoir le respect de l’éthique et des valeurs Ă©ducatives et humanistes du sport. Elle favorise l’égalitĂ© des chances des jeunes. Des activitĂ©s sportives sont proposĂ©es Ă  tous les Ă©lĂšves volontaires, notamment dans les territoires prioritaires, tout au long de l’annĂ©e en complĂ©ment des heures d’éducation physique et sportive. Ces activitĂ©s doivent avoir un sens pĂ©dagogique autour des valeurs transmises par le sport comme le sens de l’effort et du dĂ©passement de soi, le respect de l’adversaire et des rĂšgles du jeu ainsi que l’esprit d’équipe. Dans un objectif d’éducation par le sport, le recours au sport comme vecteur d’apprentissage pour les autres matiĂšres d’enseignement est favorisĂ©. Lutter contre le dĂ©crochage scolaire La proportion des 18-24 ans qui n’ont pas terminĂ© avec succĂšs l’enseignement secondaire du second cycle Ă©tait en moyenne de 13,5 % dans l’Union europĂ©enne en 2011. Avec 12 %, la France se situe dans une position intermĂ©diaire au niveau europĂ©en mais reste au-dessus du niveau souhaitable et des pays les plus efficaces en la matiĂšre. L’objectif est de diviser par deux le nombre des sortants sans qualification. Dans le second degrĂ©, les projets d’établissements doivent mobiliser les Ă©quipes Ă©ducatives autour d’objectifs prĂ©cis de rĂ©duction de l’absentĂ©isme, premier signe du dĂ©crochage. Dans les collĂšges et les lycĂ©es professionnels Ă  taux de dĂ©crochage particuliĂšrement Ă©levĂ©, un rĂ©fĂ©rent aura en charge la prĂ©vention du dĂ©crochage, le suivi des Ă©lĂšves dĂ©crocheurs en liaison avec les plates-formes, la relation avec les parents, le suivi de l’aide au retour en formation des jeunes dĂ©crocheurs de l’établissement, en vue de l’obtention d’un diplĂŽme national ou d’un titre professionnel de niveau V. Tout jeune sortant du systĂšme Ă©ducatif sans diplĂŽme doit pouvoir disposer d’une durĂ©e complĂ©mentaire de formation qualifiante qu’il pourra utiliser dans des conditions fixĂ©es par dĂ©cret et d’une attestation de son parcours et des compĂ©tences acquises. Des partenariats seront nouĂ©s entre l’État et les rĂ©gions pour Ă©tablir des objectifs conjoints de rĂ©duction du nombre de jeunes sortant de formation initiale ou prĂ©sents sur le marchĂ© du travail sans qualification et pour dĂ©finir les modalitĂ©s d’atteinte de ces objectifs. Ces partenariats seront Ă©laborĂ©s avec les comitĂ©s de coordination rĂ©gionaux de l’emploi et de la formation professionnelle CCREFP et signĂ©s par le prĂ©sident de rĂ©gion, le recteur et le prĂ©fet. Lutter contre l’illettrisme 3,1 millions de personnes sont en situation d’illettrisme en France. Ce sont 3,1 millions de personnes qui ne maĂźtrisent plus la lecture, l’écriture, le calcul, les compĂ©tences de base pour ĂȘtre autonomes dans des situations simples de la vie quotidienne, alors mĂȘme qu’elles ont Ă©tĂ© scolarisĂ©es en France. Les consĂ©quences pour celles qui sont concernĂ©es sont souvent dramatiques licenciement, Ă©loignement durable du marchĂ© du travail, dĂ©socialisation. C’est pourtant un phĂ©nomĂšne qu’il est possible de prĂ©venir, Ă  condition de donner une cohĂ©rence aux actions de tous les acteurs qui agissent dans le domaine. L’éducation nationale, les familles, les associations, les collectivitĂ©s, chacun a un rĂŽle dans la prĂ©vention de l’illettrisme. Il convient dĂ©sormais de donner une impulsion nationale et d’accompagner la mise en cohĂ©rence du travail de tous les acteurs. L’illettrisme demeure une rĂ©alitĂ© relativement mĂ©connue, que les pouvoirs publics ont tardĂ© Ă  apprĂ©hender. Le Premier ministre a fait de la lutte contre l’illettrisme la grande cause nationale de l’annĂ©e 2013. Le Gouvernement entend ainsi prendre la mesure d’un sujet qui suppose un engagement fort et une action concertĂ©e des ministĂšres concernĂ©s. Offrir un cadre protecteur aux Ă©lĂšves, aux enseignants ainsi qu’à tous les acteurs intervenant dans l’école L’école doit offrir aux Ă©lĂšves un cadre protecteur dont l’un des Ă©lĂ©ments fondamentaux est la prĂ©sence d’une Ă©quipe Ă©ducative pluri-professionnelle travaillant en partenariat. L’apprentissage de la citoyennetĂ© et de la vie commune et le respect des droits et des devoirs au sein de la communautĂ© Ă©ducative sont des objectifs pĂ©dagogiques tout aussi importants que la maĂźtrise des connaissances disciplinaires. Pour devenir de jeunes citoyens, les Ă©lĂšves doivent apprendre les principes de la vie dĂ©mocratique et acquĂ©rir des compĂ©tences civiques grĂące aux enseignements dispensĂ©s et par la participation aux instances reprĂ©sentatives et/ou Ă  la vie associative des Ă©coles et des Ă©tablissements. L’action Ă©ducative contribue Ă©galement Ă  sensibiliser les Ă©lĂšves Ă  la solidaritĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle et aux apports rĂ©ciproques entre les gĂ©nĂ©rations, notamment par leur engagement dans la vie associative et par les Ă©changes de savoirs et de compĂ©tences. L’école doit assurer, conjointement avec la famille, l’enseignement moral et civique, qui comprend l’apprentissage des valeurs et symboles de la RĂ©publique et de l’Union europĂ©enne, des institutions, de l’hymne national et de son histoire, et prĂ©pare Ă  l’exercice de la citoyennetĂ©. Pour instituer un lien civique entre tous les membres de la communautĂ© Ă©ducative, il convient de prĂ©venir au sein de l’école toutes les formes de discrimination et de favoriser la mixitĂ© sociale et l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes. Quelles que soient les origines de l’absentĂ©isme, il appartient Ă  l’institution scolaire de mettre en Ɠuvre tous les moyens pĂ©dagogiques et Ă©ducatifs Ă  sa disposition pour favoriser l’assiduitĂ© de l’élĂšve. La sĂ©curitĂ© et, de façon plus prĂ©cise, les conditions d’un climat scolaire serein doivent ĂȘtre instaurĂ©es dans les Ă©coles et les Ă©tablissements scolaires pour favoriser les apprentissages, le bien-ĂȘtre et l’épanouissement des Ă©lĂšves et de bonnes conditions de travail pour tous. Les violences en milieu scolaire, dont les origines sont plurielles, requiĂšrent en effet un traitement global et une action de long terme et non une approche uniquement sĂ©curitaire qui n’est pas suffisamment efficace. La lutte contre toutes les formes de harcĂšlement sera une prioritĂ© pour chaque Ă©tablissement d’enseignement scolaire. Elle fera l’objet d’un programme d’actions Ă©laborĂ© avec l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative, adoptĂ© par le conseil d’école pour le premier degrĂ© et par le conseil d’administration dans les Ă©tablissements publics locaux d’enseignement EPLE. Ce programme d’actions sera rĂ©guliĂšrement Ă©valuĂ© pour ĂȘtre amendĂ© si nĂ©cessaire. Au niveau des Ă©tablissements scolaires, l’action sera fondĂ©e sur le renforcement des Ă©quipes pĂ©dagogiques et l’augmentation du nombre d’adultes prĂ©sents dans les Ă©tablissements en difficultĂ©. La mise en place d’assistants de prĂ©vention et de sĂ©curitĂ© Ă  la rentrĂ©e 2012 constitue une premiĂšre Ă©tape en la matiĂšre. Ces personnels formĂ©s participent Ă  l’action Ă©ducative, en complĂ©mentaritĂ© avec les autres personnels et en articulation avec les Ă©quipes mobiles de sĂ©curitĂ© et les partenaires extĂ©rieurs. La formation initiale et continue des enseignants revĂȘt une importance cruciale pour leur permettre de gĂ©rer les situations de tension ou de rĂ©agir face aux Ă©lĂšves en difficultĂ© avec l’institution scolaire. Cette politique de formation sera amorcĂ©e dans les ESPE Ă  partir de la rentrĂ©e 2013. Redynamiser le dialogue entre l’école et les parents, les collectivitĂ©s territoriales, le secteur associatif La promotion de la co-Ă©ducation » est un des principaux leviers de la refondation de l’école. Elle doit trouver une expression claire dans le systĂšme Ă©ducatif et se concrĂ©tiser par une participation accrue des parents Ă  l’action Ă©ducative dans l’intĂ©rĂȘt de la rĂ©ussite de tous les enfants. Il convient de reconnaĂźtre aux parents la place qui leur revient au sein de la communautĂ© Ă©ducative. Il s’agit de veiller Ă  ce que tous les parents soient vĂ©ritablement associĂ©s aux projets Ă©ducatifs d’école ou d’établissement. Des actions seront conduites au niveau des Ă©tablissements pour renforcer les partenariats avec les parents et leurs associations. Il s’agit aussi d’accorder une attention particuliĂšre aux parents les plus Ă©loignĂ©s de l’institution scolaire par des dispositifs innovants et adaptĂ©s. Si l’éducation revĂȘt un caractĂšre national, les collectivitĂ©s territoriales, qui financent 25 % de la dĂ©pense intĂ©rieure d’éducation, jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans le bon fonctionnement du systĂšme Ă©ducatif, notamment sur des questions centrales les bĂątiments, le numĂ©rique, les activitĂ©s durant les temps pĂ©riscolaires et extrascolaires, l’orientation, l’insertion professionnelle... Ainsi, les contrats d’objectifs des EPLE doivent devenir tripartites, en renforçant le rĂŽle de la collectivitĂ© territoriale de rattachement. La reprĂ©sentation des collectivitĂ©s territoriales est rééquilibrĂ©e au sein des conseils d’administration des EPLE. Enfin, au niveau rĂ©gional et par convention, l’utilisation des locaux et Ă©quipements scolaires hors temps de formation doit ĂȘtre favorisĂ©e afin de dĂ©velopper des activitĂ©s Ă  caractĂšre culturel, sportif, social ou socio-Ă©ducatif ou de permettre Ă  des entreprises ou Ă  des organismes de formation d’utiliser ces espaces et, le cas Ă©chĂ©ant, le matĂ©riel. Le secteur associatif, ainsi que les mouvements d’éducation populaire, sont des partenaires essentiels de l’école. Ils font partie intĂ©grante de la communautĂ© Ă©ducative dont les actions sont dĂ©terminantes pour l’enrichissement de l’environnement Ă©ducatif des Ă©lĂšves. Ces acteurs mĂ©ritent amplement d’ĂȘtre reconnus dans leur diversitĂ© et pour la qualitĂ© de leurs interventions. Le partenariat qui les associe Ă  l’école doit ĂȘtre dĂ©veloppĂ© dans le respect et en fonction des capacitĂ©s et des compĂ©tences ainsi que de l’objet dĂ©fendu par les partenaires qui le constituent. Seront associĂ©es Ă  toutes les instances de concertation des diffĂ©rents acteurs participant Ă  l’encadrement des Ă©lĂšves Ă  la fois les associations de parents et celles relatives Ă  l’éducation populaire. Ces orientations de rĂ©forme tracent la stratĂ©gie de refondation de l’école et prĂ©voient les moyens humains qui lui seront nĂ©cessaires. Elles seront mises en Ɠuvre au cours de la lĂ©gislature. La refondation de l’école de la RĂ©publique suppose le rassemblement autour de ces orientations qui portent non seulement un projet Ă©ducatif, mais Ă©galement un projet de sociĂ©tĂ©. La France, avec la refondation de son Ă©cole, se donne les moyens de rĂ©pondre aux grands dĂ©fis auxquels elle est confrontĂ©e amĂ©liorer la formation de l’ensemble de la population, accroĂźtre sa compĂ©titivitĂ©, lutter contre le chĂŽmage des jeunes, rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales, favoriser la scolarisation des Ă©lĂšves en situation de handicap et recrĂ©er une cohĂ©sion nationale et un lien civique autour de la promesse rĂ©publicaine. L’ensemble de ces mesures reprĂ©sente un effort financier et humain important, mais cet effort constitue un investissement pour l’avenir de notre pays. Il s’agit d’un des leviers les plus puissants pour amĂ©liorer le potentiel de croissance, Ă  moyen et long termes, du pays et pour former les personnels qualifiĂ©s dont son Ă©conomie et les secteurs d’avenir ont besoin. La refondation de l’école s’appuie sur une conception du citoyen et de la RĂ©publique. L’école de la RĂ©publique est une Ă©cole de l’exigence et de l’ambition qui doit permettre Ă  chaque Ă©lĂšve de trouver et de prendre le chemin de sa rĂ©ussite. C’est un lieu d’enseignement laĂŻc, d’émancipation et d’intĂ©gration de tous les enfants. C’est notre maison commune, vecteur de promotion et de justice sociales, lieu de transmission des valeurs de la RĂ©publique, des valeurs fortes que l’on doit enseigner et pratiquer. Cette refondation appelle la mobilisation de tous pour l’accomplissement au quotidien de cette ambition, dans un esprit d’unitĂ©, de confiance et d’action, dans l’intĂ©rĂȘt des Ă©lĂšves et dans celui du pays. Vu pour ĂȘtre annexĂ© au projet de loi adoptĂ© par le SĂ©nat dans sa sĂ©ance du 24 mai 2013. Le PrĂ©sident, SignĂ© Jean-Pierre BEL © AssemblĂ©e nationale RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Dans les dĂ©partements d’outre-mer français, la rĂ©cente dĂ©cision 2001-2002 de crĂ©er un CAPES d’enseignement du crĂ©ole a confirmĂ© la volontĂ© de lui donner le statut d’une langue d’enseignement lĂ©gitime. Elle a orientĂ© la formation des enseignants vers de nouvelles relations entre le français et le crĂ©ole. Les rĂ©centes recherches sociolinguistiques et anthropologiques ont montrĂ© qu’aujourd’hui dans ces dĂ©partements, le dĂ©veloppement d’un enfant ne se faisait pas seulement Ă  partir de sa langue maternelle, mais Ă  l’intĂ©rieur de deux langues le crĂ©ole et le français. Comment agir, Ă©crire, crĂ©er quand on se trouve pris entre deux langues, deux cultures ? 1980 marque aux Antilles françaises, l’apparition d’une nouvelle littĂ©rature BernabĂ©, Chamoiseau, Confiant, Glissant, Poullet, Placody, CondĂ©, etc. heureuse et rĂ©ussie sur la prise en compte de ces questions. Quelles sont les dĂ©cisions pragmatiques qui sont Ă  prendre pour dĂ©passer une diglossie qui ne soit plus en conflit permanent avec la langue française mais qui permette au contraire une synthĂšse entre deux langues authentiques. Si le français est utilisĂ© pour ses caractĂ©ristiques techniques, informatives, Ă©conomiques, le crĂ©ole dans les Antilles françaises l’est pour ses liens avec l’expression, l’émotion, la communication. Comment les enseignants exerçant aux Antilles qui sont formĂ©s dans la langue française s’adaptent-ils Ă  des Ă©lĂšves qui eux baignent pour partie dans une culture crĂ©olophone » ? Avec autant d’enjeux identitaires comment promouvoir une culture, une langue, des activitĂ©s artistiques authentiques comme la danse et la musique d’un pays ? La formation des enseignants ne peut plus ignorer les enjeux de la CrĂ©olitĂ©, faits d’amour, de conflits, de fiertĂ© et de complexes identitaires. Elle doit dĂ©finitivement se fonder non sur une identitĂ©-racine-territoire mais sur une identitĂ© mĂ©tisse, une identitĂ© rhysome avec les frontiĂšres, les relations, les interactions construites par l’histoire de ces pays. Pour comprendre la question du crĂ©ole dans le champ de l’éducation et de la Formation, nous avons absolument besoin de comprendre le contexte social, anthropologique, politique, culturel des Antilles françaises, ce sera l’objet principal de notre article. The decision to create a Creole Teaching License CAPES in French West Indies Teacher Education for the academic year 2001-2002 confirmed the evolution aiming at giving back to Creole the status of a language to be learned, fully asserting its identity and legitimacy. Teacher education moves toward another definition of French and Creole relations. Recent sociolinguistic research as well as ecolinguistic ones show that the West Indian child is brought up today, not within a sole mother tongue, but within two mother tongues Creole and French. How to write and create between two languages and two cultures? In the 1980s, the new West Indian literature P. Chamoiseau, R. Confiant, E. Glissant, H. Poullet, V. Placody, M. CondĂ© etc. happily and succefully dealt with this thorny topic. What are the pragmatic decisions to be taken for a diglossia which is not any longer in conflict against a dominant French, but is rather becoming a synthesis between two genuine languages? If French is used for utility, economics and information, Creole in the West Indies is used for expression, emotion and communication. How do the West Indian teachers, trained within a French teaching discipline, adapt their work to their pupils’ “creolophone” cultural reality? With so many identity stakes, how to promote culture, language, music and dance? Teacher education must plunge into Creolity, made up with love and conflict, pride and complexes lived by the natives. It has to be definitely based, not on an identity-root-territory, but on a mixed identity made up with bounds, relations and interactions constituting therefore, the West Indians Guyanese’ story. To understand the Creole question in education area, we absolutely need to understand the social, anthropological, political and cultural context of French West-Indies. This will be the principle part of our de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1. Introduction 1Dans une sociĂ©tĂ© de plus en plus ouverte de grĂ© ou de force, au mĂ©lange et au mĂ©tissage des cultures, le plurilinguisme et la pluriethnicitĂ© marquent les situations d’enseignement et d’éducation. Dans ce contexte, les Antilles françaises vivent une situation de diglossie qui entraĂźne un usage courant de deux codes linguistiques aux statuts diffĂ©rents et un bilinguisme chez la population. Le français est la langue officielle de l’école, et le crĂ©ole, la langue vernaculaire, autrement dit la langue parlĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de la communautĂ© antillaise. Notre programme de recherche aux Antilles s’est attachĂ© dans un premier temps Ă  identifier l’usage et les fonctions du crĂ©ole dans les pratiques physiques et sportives aux Antilles françaises Ă  l’aide d’une approche sĂ©miotique et anthropologique. Puis, Ă  travers une approche exploratoire et expĂ©rimentale dans le cadre de la psychologie du sport, nous avons Ă©tudiĂ© l’impact du crĂ©ole comparativement au français sur certains processus psychologiques impliquĂ©s dans l’apprentissage moteur chez des Antillais. L’objectif de ces investigations Ă©tait, d’une part, de relever les effets et les conditions de l’utilisation du crĂ©ole dans le processus d’enseignement et d’apprentissage des activitĂ©s physiques et sportives. Et d’autre part, il s’agissait d’analyser l’influence de la langue sur la comprĂ©hension d’une consigne, la capacitĂ© d’imagerie mentale Ă  partir d’informations verbales et les performances motrices chez des enfants bilingues français/crĂ©ole. L’hypothĂšse Ă©mise est que la langue utilisĂ©e peut avoir un impact sur les processus cognitifs mis en jeu au cours de l’apprentissage moteur, ainsi que sur les produits de celui-ci chez des enfants bilingues en situation de diglossie. 1 Voir en particulier, les travaux de FrĂ©dĂ©ric Anciaux 2003 - MaĂźtre de ConfĂ©rences Ă  l’IUFM de Gua ... 2Les travaux sociolinguistiques menĂ©s en Martinique, Guyane, Guadeloupe, mais aussi en HaĂŻti1, ont positionnĂ© la langue crĂ©ole comme un moyen de communication rĂ©el, actuel et utile au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe. Son emploi occasionnel par les enseignants d’EPS dĂ©pend principalement des caractĂ©ristiques des enfants et de la situation. Le crĂ©ole semble servir la relation Ă©ducative, et agit notamment sur la comprĂ©hension, la discipline, la motivation ou l’attention, l’expression des Ă©motions ou l’évocation d’images afin de rĂ©guler les conduites motrices. Chez les apprenants, l’usage du crĂ©ole envers ses camarades ou l’enseignant apparaĂźt surtout lorsqu’il s’agit d’exprimer ses sentiments et d’extĂ©rioriser son affectivitĂ© Alin, 2000 ; Anciaux, 2003. DiffĂ©rents termes et expressions crĂ©oles ont Ă©tĂ© recueillis parallĂšlement Ă  cette enquĂȘte constituant ainsi un lexique crĂ©ole des mots du sport Anciaux et Poullet, 2004. 3Dans le champ de la psychologie du sport, Anciaux 2003 a conduit une premiĂšre Ă©tude exploratoire qui a montrĂ© que le niveau de comprĂ©hension d’une consigne verbale en vue de rĂ©aliser une conduite motrice ne varient pas en fonction de la langue utilisĂ©e chez des jeunes Antillais Ă  la fin de l’école primaire. Par contre, les performances motrices des sujets sont meilleures lorsque les consignes sont prĂ©sentĂ©es en crĂ©ole, et ce, plus particuliĂšrement pour les garçons et les enfants de milieu dĂ©favorisĂ©. La langue semble influencer le niveau de rĂ©alisation d’une conduite motrice de par la mise en jeu de reprĂ©sentations mentales diffĂ©rentes dans l’apprentissage Anciaux, 2007. Une seconde Ă©tude Anciaux, Alin, Le Her et Mondor, 2002 a analysĂ© l’influence de la langue sur les capacitĂ©s d’imagerie du mouvement au collĂšge. En gĂ©nĂ©ral, la langue n’a pas d’impact sur celles-ci, mais la capacitĂ© d’imagerie du mouvement varie en fonction de la langue et de la classe d’ñge. Une troisiĂšme Ă©tude Anciaux, Caliari, Alin, Le Her et FĂ©ry, 2005 a analysĂ© l’influence de la langue sur la valeur d’imagerie des mots en français et en crĂ©ole chez des Ă©tudiants antillais. Les termes crĂ©oles, comparativement aux termes Ă©quivalant sĂ©mantiquement en français, tĂ©moignent d’une capacitĂ© supĂ©rieure Ă  susciter l’évocation d’images visuelles. Cette derniĂšre recherche s’est Ă©galement consacrĂ©e Ă  l’impact de la langue sur la rĂ©alisation et la rĂ©tention d’un trajet moteur au collĂšge et nous avons relevĂ© des performances diffĂ©rentes en fonction du code utilisĂ©. 4La langue employĂ©e pour enseigner les activitĂ©s physiques et sportives peut influencer les processus et les produits des apprentissages moteurs chez des individus bilingues en situation de diglossie. Cette influence varie en fonction des caractĂ©ristiques linguistiques des sujets et de leur environnement social. Aux Antilles françaises la langue vernaculaire est donc susceptible d’ĂȘtre utilisĂ©e aux cĂŽtĂ©s de la langue officielle en vue d’amĂ©liorer la relation Ă©ducative et les apprentissages en Ă©ducation physique et sportive. DĂšs lors, le crĂ©ole pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un outil pĂ©dagogique ponctuel, adaptĂ© et efficace pour l’acquisition d’habiletĂ©s motrices. Pour autant, force est de constater que le crĂ©ole, langue vernaculaire ne l’est pas vraiment, tout du moins officiellement, dans des recommandations pĂ©dagogiques institutionnelles. Sans conteste l’école française lui a fait subir une vĂ©ritable discrimination langagiĂšre. Pendant trois bons siĂšcles, la langue française a menĂ© une guerre sans merci contre la langue crĂ©ole qu’elle s’acharnĂąt Ă  dĂ©signer sous les vocables pĂ©joratifs de jargon des NĂšgres», de patois », de baragouin » et plus rĂ©cemment de petit-nĂšgre» » Confiant,1993. 5Quelles sont les conditions qui, au-delĂ , des constats pĂ©dagogiques et des connaissances acquises par la recherche scientifique, bloquent ou favorisent la prise en compte de ces donnĂ©es dans le champ de l’éducation et de la formation. Quelle formation des enseignants doit-on mettre en place ? Comment penser une formation des enseignants pour les Antilles et la Guyane ? Il me semble que pour ces rĂ©gions il n’est pas possible de faire fi d’un contexte politique, anthropologique, et d’une histoire imprĂ©gnĂ©e de la douleur de l’oppression et d’un prĂ©sent engluĂ© dans la difficultĂ© Ă  trouver le chemin de l’émancipation. 6Je commencerai par dessiner le contexte gĂ©opolitique et Ă©conomique qui marque, indĂ©niablement de son sceau l’éducation et la formation dans les Antilles et la Guyane. J’aborderai ensuite la question des enjeux identitaires face Ă  la construction de la dĂ©mocratie, je terminerai par ce que j’appelle des dĂ©passements Ă  faire », des regards nouveaux » Ă  porter Ă  l’intĂ©rieur de ce que Patrick Chamoiseau, Ă©crivain antillais et prix Goncourt pour son roman Texaco 1992, appelle joliment une chimie ethnologique », mĂ©taphore de ce composite d’actions-rĂ©actions en perpĂ©tuel mouvement que constituent les nombreux paramĂštres ethnologiques de nos pays. 2. Un contexte gĂ©opolitique et existentiel singulier 2 Cahiers pĂ©dagogiques, n°355, L’école dans les DOM-TOM, Paris, juin 1997. 7Les dĂ©partements d’outre-mer DOM sont devenus dĂ©partements par une loi de 1946, votĂ©e Ă  l’unanimitĂ©, dernier avatar de l’assimilation progressive des quatre vieilles » colonies qui sont ce qui subsiste du premier empire colonial de la France. DĂ©couvertes » Ă  la fin du XVe siĂšcle, elles ont Ă©tĂ© colonisĂ©es par la France en 1635 pour la Martinique et la Guadeloupe, en 1642 pour la RĂ©union alors de Bourbon et la Guyane. L’esclavage, qui a marquĂ© leur peuplement, a Ă©tĂ© aboli une premiĂšre fois en 1794, rĂ©tabli par le Consulat, puis aboli Ă  nouveau en 1848. L’assimilation politique s’est faite progressivement, d’abord par l’élection de reprĂ©sentants au parlement français, de 1848, puis par la dĂ©partementalisation en 1946. Les DOM sont devenus des rĂ©gions en 1982, mais des rĂ©gions mono-dĂ©partementales, ce qui leur vaut d’avoir Ă  la fois un conseil rĂ©gional, Ă©lu sur la base de la rĂ©gion entiĂšre et un conseil gĂ©nĂ©ral, Ă©lu sur la base du 8Aussi prĂ©cise soit-elle, cette description technique nous explique, mais ne nous aide pas Ă  comprendre l’ñme de ces rĂ©gions. EloignĂ©e de la MĂšre-France de plus de 7000 km, la Guyane s’arrime Ă  l’AmĂ©rique du Sud, tout en regardant, en coin, Ă  1600 km au nord ses sƓurs de la CaraĂŻbe, Guadeloupe et Martinique. Et pourtant, de ces trois rĂ©gions françaises, Guyane est celle qui respire le plus profondĂ©ment l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© institutionnelle, sociale et culturelle. Terres de providence, ces trois rĂ©gions les autochtones parlent de pays », aux rives sombres ou turquoises, aux eaux chaudes et profondes, aux forĂȘts denses et inquiĂ©tantes, au soleil brillant humide de pluie, au passĂ© lointain Ă  jamais maudit, ces trois pays font rĂȘver et souffrir la mĂ©tropole. Proches des AmĂ©riques, elles ne regardent que Paris. SƓurs dans la misĂšre esclavagiste, elles sont liĂ©es entre elles, par un sentiment fort et contrastĂ© de solidaritĂ© et de dĂ©fiance. Toutes trois sont difficiles et complexes, marquĂ©es dĂšs la naissance de leur histoire coloniale, autant du sceau de la violence et du conflit, des complexes de supĂ©rioritĂ© ou d’infĂ©rioritĂ© de la nĂ©gritude que des marques chaleureuses de la gĂ©nĂ©rositĂ© et de la fĂȘte qu’elles possĂšdent dans leur cƓur. Attirantes et exaspĂ©rantes, elles exigent de ceux qui veulent les approcher, beaucoup d’amour, d’indulgence et de tolĂ©rance. 3. Des enjeux identitaires et des enjeux de dĂ©mocratie 9Au-delĂ  de leur statut de rĂ©gion et de dĂ©partement, la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique sont des pays Ă  part entiĂšre oĂč la symbolique est plus forte que la rĂ©alitĂ©. Ce sont des pays oĂč la chose politique, les rivalitĂ©s, les dĂ©bats, les discours sont premiers et aident Ă  exister. Entre les partisans du statut dĂ©partemental et rĂ©gional, Ă©troitement liĂ©s Ă  la mĂ©tropole, les partisans de l’indĂ©pendance radicale, vis-Ă -vis de l’Etat français colon et les partisans d’une autonomie Ă©largie dans le cadre de la RĂ©publique française, le dĂ©bat est chaud. Il est souvent violent, conflictuel et complexe, compliquĂ© de surcroĂźt par des rivalitĂ©s, de clochers, de familles et de personnes, qui ont pris naissance dans la cour de rĂ©crĂ©ation. Le territoire est petit et la culture sociale rend chacun cousin » de l’autre. Comme partout ailleurs, c’est dans les familles que les drames et les conflits puisent l’essentiel de leur force. La question fondamentale qui se pose aujourd’hui est la suivante au-delĂ  des intellectuels et des militants politiques qui jouissent assez souvent d’une aisance Ă©conomique et sociale, les habitants des DOM veulent-ils rĂ©ellement d’une autonomie Ă©conomique et politique qui risquent de remettre en cause le matelas tant apprĂ©ciĂ© de sĂ©curitĂ© sociale apportĂ© par la mĂ©tropole dont ils bĂ©nĂ©ficient aujourd’hui ? Le rĂȘve Antillo-Guyanais est surtout fait de paradoxes ĂȘtre indĂ©pendant et autonome Ă  Pointe-Ă -Pitre, Fort-de-France ou Cayenne, mais bĂ©nĂ©ficier du filet de protection de Paris ; rejoindre la symbolique indĂ©pendantiste des voisins de la CaraĂŻbe, mais ne pas perdre le soutien Ă©conomique de l’Europe. Au final, un dĂ©sir ambigu, souvent transformĂ© en exigence politique, est fortement prĂ©sent le beurre et l’argent du beurre, avec l’argument plomb que leur passĂ© et leur souffrance de fils et filles d’esclaves justifient pleinement la revendication d’une semblable position d’intĂ©rĂȘt. 3 Il y aujourd’hui dans chaque rĂ©gion deux assemblĂ©es un Conseil rĂ©gional et un Conseil gĂ©nĂ©ral. 10Au-delĂ  des jeux politiques et institutionnels, l’Education, et les Grecs nous l’ont appris, est bien le cƓur et le ressort de la construction et de la vie d’une dĂ©mocratie. Dans les sociĂ©tĂ©s pluriethniques profondĂ©ment marquĂ©es par une histoire de domination coloniale ou par des traditions tribales, l’enjeu de son avĂšnement dĂ©pend plus de changements d’ordre symbolique et imaginaire que de propositions rĂ©glementaires, institutionnelles, statutaires et politiques. Aux Antilles françaises et en Guyane, nous avançons l’hypothĂšse que le passage Ă  des rĂ©gions dotĂ©es d’une assemblĂ©e unique avec des pouvoirs Ă©conomiques, politiques Ă©largis moins dĂ©pendants de la mĂ©tropole3 ne changera rien Ă  la conduite quotidienne des citoyens, vis-Ă -vis des principes dĂ©mocratiques, et ne favorisera en rien la prise en main de leurs droits linguistiques, faute de travailler sĂ©rieusement diffĂ©rents types de rapports relationnels et notamment rapport Ă  la langue vernaculaire, le crĂ©ole ; rapport au pouvoir politique ; rapport au corps et Ă  la nĂ©gritude. Rapport Ă  la langue vernaculaire, le crĂ©ole pour une Ă©ducation au plurilinguisme 4 Confiant R., Ă©crivain et universitaire, extraits de Ravines du devant-jour, in Dossier, L’école dan ... 11La comprĂ©hension et les Ă©changes des ĂȘtres humains passent assurĂ©ment par l’accession Ă  la parole et Ă  la maĂźtrise rĂ©ciproque du langage et des langues. RaphaĂ«l, le crĂ©ole est un patois de nĂšgres sauvages et de coulis malpropres, oui, te serine-t-elle, tu ne vois pas que les gens qui se respectent ne s’abaissent pas Ă  l’utiliser ? Un si joli garçon Ă  la peau claire tel que toi, tu ne dois pas salir ta bouche Ă  employer des mots grossiers
 ! » Confiant, 19934. Pour Ă©lever leurs enfants, pour les sortir de leur condition de nĂšgres, les mĂšres antillo-guyanaises ont menĂ© et mĂšnent parfois encore, un combat sans merci contre l’utilisation du crĂ©ole, leur langue vernaculaire, par leurs progĂ©nitures. Elles se sont rĂ©vĂ©lĂ©es des alliĂ©es objectives et zĂ©lĂ©es du pouvoir central qui a conduit l’éducation nationale française Ă  Ă©radiquer le crĂ©ole de l’école de la rĂ©publique, comme il l’a fait pour le Breton, le Basque, l’Occitan, ou la Corse. Dans ce combat, elles sont suivies par les enseignants qui pensent que la langue crĂ©ole est Ă  l’origine de bien des difficultĂ©s scolaires. 5 Cf., La thĂšse de notre Ă©tudiant F. Anciaux soutenue en juin 2003 L’enfant, le crĂ©ole et l’éducati ... 6 Cf. Justin Daniel, L’espace politique aux Antilles françaises, in Revue Ethnologie française, XXXII ... 12La dĂ©cision rĂ©cente d’un CAPES de crĂ©ole Ă  la rentrĂ©e universitaire 2001-2002 vient de confirmer l’évolution de ces derniĂšres annĂ©es, visant Ă  redonner au crĂ©ole un statut de langue d’apprentissage et d’affirmation identitaire lĂ©gitimes. Il y a, Ă  l’évidence, dans les Ă©tudes Alin, 2000a que nous avons conduites au sein de notre laboratoire de recherche, un assentiment gĂ©nĂ©ral pour enseigner d’abord dans le cadre de la langue et de la culture française, sans jamais pour autant abandonner la culture crĂ©ole. Toucher Ă  la langue, toucher Ă  la culture, c’est toucher Ă  l’implication des gens, des ĂȘtres, KrĂ©yol sĂ© lang an nou. Alin, 2000 b. La situation de diglossie, aux Antilles et en Guyane, entraĂźne un usage courant de deux codes linguistiques aux statuts diffĂ©rents et un bilinguisme chez la population. Le français est la langue officielle de l’école, et le crĂ©ole, la langue vernaculaire, autrement dit la langue parlĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de la communautĂ© antillaise5. La dĂ©mocratie c’est avant tout l’accession du peuple Ă  la parole. Elle a tout Ă  gagner Ă  permettre aux gens de s’exprimer dans leurs langues, mais l’usage et la pratique coordonnĂ©s de plusieurs langues sont pour elle un atout dĂ©terminant. Encore faut-il qu’une langue ne subisse pas le joug castrateur d’une autre dominante. Pour les Antilles et la Guyane, apprendre aux enseignants Ă  tenir compte de la force et de la puissance des deux langues qui forgent la vie d’apprentissage et de formation culturelle de leurs Ă©lĂšves, tel me semble ĂȘtre un des enjeux majeurs de leur formation initiale et continue. ParallĂšlement, Ă©duquer les enfants dans un bilinguisme coordonnĂ© respectueux des situations sociolinguistiques d’usage des langues Ă  Ă©galitĂ© de statut, devient un enjeu majeur en matiĂšre d’éducation aux valeurs de la dĂ©mocratie et Ă  la construction d’une identitĂ© constructiviste », particuliĂšrement face Ă  la prĂ©sence forte actuelle d’une espace politique de l’identitĂ© essentialiste »6. Rapport au pouvoir pour une autre Ă©ducation Ă  la chose politique 7 Processus entamĂ© par l’abolition dĂ©finitive, en 1848, de l’esclavage, poursuivi par la position dom ... 8 Justin Daniel, idem p 592 9 Justin Daniel, idem p 595 13La situation coloniale et la politique jacobine française de la dĂ©partementalisation a fortement pesĂ© sur l’émancipation politique des Antillais et des Guyanais. Le lent et long processus d’émancipation et d’autonomisation7 les a mis dans une position paradoxale, celle, finalement, de construire leur autonomie sous l’injonction et les rĂšgles successives imposĂ©es par la seule loi française. Aujourd’hui, l’espace politique aux Antilles françaises cristallise sur un mode quelque peu schĂ©matique, une opposition entre les trois adversaires principaux du jeu politique ; les tenants d’une assimilation politique et culturelle et donc d’une identitĂ© recomposĂ©e par l’Etat français les protagonistes d’une nĂ©cessitĂ© de repenser le modĂšle de dĂ©veloppement et le renforcement des pouvoirs locaux ; de l’autre, l’acceptation d’une logique de dĂ©pendance prĂ©sidant au fonctionnement des institutions dĂ©partementales et assortie de l’application des droits sociaux. La troisiĂšme plaide en faveur de la souverainetĂ© et rĂ©alise des scores confidentiels au plan Ă©lectoral. »8 Daniel, 2001. Pour autant tous accrochent et valorisent une identitĂ© culturelle essentialiste », fondĂ©e sur une essence guadeloupĂ©enne de naissance et de tradition territoriale, arguant de l’importance du local et de la spĂ©cificitĂ© martiniquaise, guadeloupĂ©enne ou guyanaise. L’appartenance Ă  l’Etat français ou Ă  l’Europe n’est revendiquĂ©e que pour leur soutien financier Ă  une politique culturelle de mĂ©moire. Ce qui a pour consĂ©quence une rĂ©duction culturaliste du politique, fondĂ©e sur une souverainetĂ© » idĂ©alisĂ©e et fantasmatique d’un peuple homogĂšne qui conduit Ă  sous-estimer la pluralitĂ© des affiliations identitaires qui tend Ă  s’affirmer au sein des sociĂ©tĂ©s antillaises. »9 10 Justin Daniel, idem p 592 14La dĂ©mocratie compte parmi les valeurs qui sont les siennes, celle de la raison ; ce qui veut dire qu’elle ne peut se laisser commander par les seuls liens de l’émotion. Il ne s’agit pas, pour nous, de trancher sur le dĂ©bat politique qui s’ouvre entre les trois tendances que nous venons d’évoquer. Mais ce que toute analyse critique demande, c’est de ne pas confondre les registres d’analyse, de ne pas superposer, confondre et/ou mĂ©langer identitĂ© culturelle et identitĂ© politique, identitĂ© essentialiste » et identitĂ© constructiviste », identitĂ© territoire » et identitĂ© rhizome ». Daniel 2001 souligne ce danger. On assiste en effet Ă  la multiplication de groupements politiques dont certains n’ont qu’un simple fonctionnement municipal, phĂ©nomĂšne qui se renforce d’une actualisation des stratĂ©gies de conquĂȘte des postes Ă©lectifs de plus en plus tributaires de la mobilisation de ressources locales, l’alliance avec les forces politiques nationales naguĂšre privilĂ©giĂ©e et recherchĂ©e, n’étant plus considĂ©rĂ©e comme un atout suffisant »10 11 Breton P. et Gauthier G., 2000 Histoire des thĂ©ories de l’argumentation, Editions La DĂ©couver ... 15Une Ă©ducation au politique ne peut se satisfaire d’une seule idĂ©ologie et encore moins d’une vision localiste » du monde, alors que celui-ci est soumis Ă  de multiples relations et de multiples changements. Une Ă©ducation Ă  la chose politique doit aussi se donner les moyens de comprendre en permettant Ă  tous de s’enrichir d’une Ă©ducation Ă  la rhĂ©torique. Les sociĂ©tĂ©s occidentales modernes, qui se dĂ©finissent comme dĂ©mocratiques, tĂ©moignent formellement d’une grande exigence vis-Ă -vis de leurs concitoyens, qui sont sommĂ©s non seulement de comprendre la plupart des problĂšmes qui leur sont soumis, notamment dans le cadre des votes politiques, mais Ă©galement de participer aux dĂ©bats correspondants. Or ceux-ci font massivement appel aux techniques de l’argumentation. Dans ce sens, la situation aujourd’hui n’est guĂšre diffĂ©rente dans son fondement, de celle des Grecs anciens qui ont inventĂ© en mĂȘme temps la dĂ©mocratie et la rhĂ©torique argumentative. Mais, pour ces derniers, les deux allaient de pair » Breton et Gauthier, 2000.11 12 Tout-au-moins jusqu’à sa suppression. 16Sur le plan spĂ©cifique des droits linguistiques humains, le centralisme français a conduit ses gouvernements successifs Ă  ne reconnaĂźtre que trĂšs tardivement les langues rĂ©gionales Breton, Basque, Corse, CrĂ©ole, Occitan qu’il avait systĂ©matiquement Ă©liminĂ© au cours du 19e et 20e siĂšcle grĂące Ă  trois de ses institutions publiques majeures et dans lesquelles le français Ă©tait et est toujours obligatoire l’éducation nationale, le service militaire12 et la fonction publique. La Charte des langues rĂ©gionales ou minoritaires, adoptĂ©e le 5 novembre 1992 par le Conseil de l’Europe, est le premier instrument juridique europĂ©en consacrĂ© Ă  la protection et Ă  la promotion des langues rĂ©gionales et minoritaires ». Cette expression dĂ©signe les langues traditionnellement utilisĂ©es par une partie de la population d’un Etat qui ne sont ni des dialectes de la langue officielle de cet Etat, ni des langues des migrants, ni des langues créées artificiellement. Ce n’est que le 7 mai 1999 que la France signe la charte Ă  Budapest. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la France politique a eu du mal Ă  composer avec les droits linguistiques des minoritĂ©s rĂ©gionales qui la composent. Rapport au corps et Ă  la nĂ©gritude pour une Ă©ducation Ă  l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© humaine 13 L’expĂ©rience qu’ont faite les Afro-AmĂ©ricains de la race » comme catĂ©gorisation imposĂ©e en mĂȘme t ... 17La langue et les droits linguistiques ne sont rien s’ils ne s’inscrivent pas dans des rapports de communication transparents dont les enjeux passent aux Antilles d’abord par le rapport au corps, l’apparence et la couleur de peau avant mĂȘme la prononciation du premier mot. L’histoire des Antilles et de la Guyane est, depuis l’instauration de la traite des esclaves et la colonisation europĂ©enne, le rĂ©cit de la crĂ©ation et de la construction d’une mosaĂŻque ethnique et mĂ©tissĂ©e CaraĂŻbes, EuropĂ©ens, Africains, Hindous, Syro-libanais, Chinois soumise Ă  la loi du critĂšre suprĂȘme de la couleur de la peau. Le mouvement black, noir amĂ©ricain, issu des annĂ©es 70 et 80, en portant l’accent sur la race comme catĂ©gorie identitaire13 a cristallisĂ© le dĂ©bat entre chapĂ©isme et nĂ©grisme. 14 Guy Cabort Masson,, idem p 126. 15 Ce concept a Ă©tĂ© forgĂ© en 1934 par AimĂ© CĂ©saire dans le Journal l’Etudiant noir, créé avec les SĂ©nĂ© ... 16 AimĂ© CĂ©saire, Cahier d’un retour au pays natal, Ed. PrĂ©sence Africaine, Paris, 1983, p 57 18La sociĂ©tĂ© crĂ©ole a Ă©tĂ© et est toujours fortement marquĂ©e par son rapport Ă  la couleur de la peau. Pour la femme-esclave, la sortie de sa terrible condition humaine Ă©tait liĂ©e Ă  sa soumission aux dĂ©sirs charnels du maĂźtre et au blanchiment de ses enfants. L’instrument d’émancipation et de libĂ©ration a Ă©tĂ© et reste ce que Cabor Simon appelle le chapĂ©isme, s’échapper du noir, po chapĂ©, chapĂ© la peau14. Blanchir, lisser ses cheveux, ressembler Ă  l’europĂ©en a Ă©tĂ© et reste dans la sociĂ©tĂ© populaire crĂ©ole une apparence physique recherchĂ©e. À cet Ă©gard, Le mulĂątre » et la chabine » occupent une place enviĂ©e et privilĂ©giĂ©e. C’est ainsi que lorsque l’on considĂšre la hiĂ©rarchie des classes sociales en Martinique et en Guadeloupe on continue de percevoir grosso modo un Ă©ventail de types physiques allant du plus clair au plus foncĂ© au sommet de l’échelle sociale, la classe possĂ©dante reste majoritairement composĂ©e de blancs ; puis au fur et Ă  mesure que l’on descend cette Ă©chelle, la proportion de gens de couleurs augmente et, parmi eux celle des Noirs par rapport aux mulĂątres. » Giraud,1989. Pourtant, le martiniquais AimĂ© CĂ©saire, avait portĂ© au plus haut la nĂ©gritude15, comme valeur et message universel de dignitĂ© culturelle de l’homme noir dans l’humanitĂ©. Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing Ă©norme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pĂ©nĂ©trance d’une guĂȘpe apocalyptique
 et aucune race ne possĂšde le monopole de la beautĂ©, de l’intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquĂȘte
 »16 CĂ©saire, 1983. 19ComplexitĂ© Ă  fleur de peau de la sociĂ©tĂ© antillaise, malgrĂ© ce fabuleux Ă©lan poĂ©tique et philosophique, tout un rapport au noir s’est aujourd’hui cristallisĂ© dans ce que l’on appelle le nĂ©grisme, Le noir est aujourd’hui une valeur sĂ»re de la vie politique et culturelle des Antillais. Le discours de la nĂ©gritude, dĂ©jĂ  vieux de quelques dĂ©cennies, est passĂ© par lĂ . Encore faut-il prĂ©ciser que ce retournement est surtout le fait d’une fraction d’intellectuels et des militants politiques dont on dit qu’ils font l’opinion publique, ce qui ne nous autorise pas Ă  supposer qu’il soit gĂ©nĂ©ral
 Le nĂ©grisme, moment nĂ©cessaire de la reconquĂȘte de la dignitĂ© noire, tend Ă  ĂȘtre vĂ©cu aux Antilles comme un absolu dĂ©finitif, et provoque une crispation identitaire qui nourrit toutes sortes d’intolĂ©rances et de sectarismes. » Giraud, 1989. 20Les lignes de fracture du passĂ© et du regard de race rendent difficiles et fragiles les communications entre les enseignants d’origines ethniques diffĂ©rentes. Elles compromettent leur travail d’équipe et rendent difficile l’unitĂ© pluridisciplinaire nĂ©cessaire Ă  leurs projets pĂ©dagogiques. DerriĂšre une telle rĂ©alitĂ©, on comprend pourquoi la conception essentialiste » de l’identitĂ© prend, dans ces rĂ©gions, le pas sur la conception constructiviste » soucieuse d’harmoniser les diversitĂ©s et les diffĂ©rences. La question qui se pose Ă  l’instauration d’une dĂ©mocratie et de droits linguistiques humains rĂ©clamant les valeurs d’égalitĂ©, de personne et de libertĂ© ne peut s’accommoder d’un tel Ă©tat des lieux ? La question de l’éducation Ă  la tolĂ©rance pluriethnique, aux droits linguistiques et Ă  l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© humaine est bien au centre de son avĂšnement rĂ©el et concret dans les pratiques quotidiennes du systĂšme Ă©ducatif de ces rĂ©gions. 21Quand autant d’enjeux identitaires sont en cause, comment former des esprits critiques susceptibles de regarder la rĂ©alitĂ© hĂ©tĂ©rogĂšne de leur pays, susceptibles d’invention et de crĂ©ativitĂ© ? Dans un tel contexte, comment, promouvoir la culture, la langue et la musique crĂ©oles ? Comment en faire les vecteurs unitaires d’une identitĂ© mĂ©tissĂ©e quand la langue française impose ses nĂ©cessitĂ©s de connaissances et de savoirs ? Comment former, Ă©duquer, enseigner l’autonomie de la pensĂ©e critique, Ă  des individus convaincus de la faiblesse, l’inutilitĂ© et l’impuissance de leur crĂ©ole, face au rouleau compresseur de la langue et de la culture françaises ? Comment faire comprendre aux Ă©lĂšves des Antilles que leur identitĂ© est au bout de la maĂźtrise complĂšte des deux langues qui construisent leurs apprentissages ? Comment leur faire comprendre que leur libertĂ© est au bout d’une connaissance et d’une tolĂ©rance vraies des diffĂ©rentes cultures qui habitent leur pays ? Comment leur enseigner la nĂ©cessitĂ© du partir » pour dĂ©couvrir l’Autre et le monde, alors qu’ils pensent que ces derniers sont dĂ©jĂ  Ă  leurs pieds, grĂące Ă  la multiplicitĂ© ethnique qu’ils vivent dans leur pays ? Comment former, Ă©duquer, enseigner la culture et le savoir universel, la mobilitĂ© et la disponibilitĂ© Ă  des individus dont le rĂȘve suprĂȘme, encouragĂ© par leur famille, est d’ĂȘtre fonctionnaires au pays ? 4. Des dĂ©passements et des regards nouveaux 22Il est des moments dans une vie oĂč la question de savoir s’il est nĂ©cessaire d’accepter quelques renoncements sans pour autant perdre le devoir de mĂ©moire est dĂ©terminant pour continuer Ă  vivre et Ă  espĂ©rer. Mon hypothĂšse n’est qu’une problĂ©matique, destinĂ©e Ă  former des enseignants pour les Antilles et la Guyane, quels que soient leur statut et/ou leur caractĂ©ristique ethnique, doit travailler nĂ©cessairement toute une sĂ©rie de dĂ©passements pour s’ouvrir au monde sans renoncer Ă  leur dignitĂ© le dĂ©passement de l’esclavage et de la couleur ; le dĂ©passement de l’assimilationnisme ; le dĂ©passement du localisme et d’une identitĂ©-racine-territoire. Le dĂ©passement intellectuel et concret de l’esclavage et de la couleur 17 Giraud Michel, Les masques de la couleur, in Antilles, Revue Autrement, Paris, 1989, p 88-95 - Cher ... 23Nos pays se consument Ă  petit feu de leur rapport au passĂ© et de leur lien tripal Ă  la couleur. Les mutations politiques et les structurations Ă©conomiques, qu’ont connues les sociĂ©tĂ©s antillaises depuis le dĂ©but du XIXe siĂšcle, n’ont que faiblement altĂ©rĂ© jusqu’à ces derniĂšres dĂ©cennies, le systĂšme social hĂ©ritĂ© de la pĂ©riode esclavagiste et, en particulier n’ont pas fait totalement disparaĂźtre la vielle confusion, d’origine servile entre classes et races ». Certes, l’esclavage a Ă©tĂ© aboli en 1848, mais la relation de la Guadeloupe et de la Martinique Ă  la mĂ©tropole n’a pas alors fondamentalement changĂ©. Cette relation est celle d’une dĂ©pendance qui est restĂ©e fondĂ©e, comme Ă  la premiĂšre Ă©poque coloniale sur l’exportation mĂȘme si celle-ci va aujourd’hui en s’amenuisant de denrĂ©es agricoles vers le centre mĂ©tropolitain qui Ă©coule en retour vers la zone dominĂ©e ses produits manufacturĂ©s. Cette continuitĂ© au plan de la dĂ©pendance Ă©conomique et politique a conduit au maintien des rapports de classes traditionnelles des sociĂ©tĂ©s antillaises, notamment Ă  la permanence de la domination sociale des grands planteurs et commerçants crĂ©oles, de leurs alliĂ©s mĂ©tropolitains, qui ont continuĂ© de contrĂŽler l’essentiel des moyens de production et de distribution dans ces Ăźles. C’est ainsi que lorsque l’on considĂšre la hiĂ©rarchie des classes sociales en Martinique et en Guadeloupe on continue de percevoir grosso modo un Ă©ventail de types physiques allant du plus clair au plus foncĂ© au sommet de l’échelle sociale, la classe possĂ©dante reste majoritairement composĂ©e de blancs ; puis au fur et Ă  mesure que l’on descend cette Ă©chelle, la proportion de gens de couleurs augmente et, parmi eux celle des Noirs par rapport aux mulĂątres17 Giraud,1989. Les lignes de fracture du passĂ© et du regard de race rendent difficiles et fragiles les communications dans la sociĂ©tĂ© antillaise d’aujourd’hui. Dans le champ de l’éducation, entre les enseignants d’origines ethniques diffĂ©rentes, elles compromettent leur travail d’équipe et rendent difficile l’unitĂ© pluridisciplinaire nĂ©cessaire Ă  leurs projets pĂ©dagogiques. Le dĂ©passement culturel et linguistique de l’assimilationnisme 18 NĂ©gropolitain individu d’origine antillaise mais nĂ© et ayant vĂ©cu en France mĂ©tropolitaine. Par e ... 24Les rĂ©cents travaux de recherche de sociolinguistique March C., 1996 ou d’écolinguistique BernabĂ© et coll., 1989 attestent que l’enfant antillais s’élĂšve, aujourd’hui, non au sein d’une seule langue maternelle, mais aux seins de deux langues maternelles le crĂ©ole et le français. Quelles dĂ©cisions pragmatiques en matiĂšre de formation appelle une diglossie qui ne se veut plus conflictuelle entre une langue dominante le français et un parler » dominĂ© le crĂ©ole, mais de synthĂšse entre deux vĂ©ritables langues ? Si le français est la langue de l’utilitaire, de l’économique et de l’information, le crĂ©ole est aux Antilles la langue de l’expression, de l’émotion et de la communication. Comment les enseignants antillais, formĂ©s au creuset d’une discipline d’enseignement française, accommodent-ils leurs gestes professionnels Ă  la rĂ©alitĂ© culturelle crĂ©olophone de leurs Ă©lĂšves ? Il y a, Ă  l’évidence, dans les Ă©tudes Alin, 2000 a,b,c que nous avons conduites au sein de notre laboratoire de recherche, un assentiment gĂ©nĂ©ral pour enseigner d’abord dans le cadre de la langue et de la culture françaises, sans jamais pour autant abandonner la culture crĂ©ole. La culture crĂ©ole est nĂ©cessairement mĂ©tisse. Un mĂ©tissage qui fait Ă  la fois sa force et sa fragilitĂ©. L’enseignant, aux Antilles et en Guyane, quelle que soit sa posture mĂ©tro, pays, nĂ©gropolitain18 se trouve pris dans un filet d’ambiguĂŻtĂ©s, de recherches de lĂ©gitimitĂ©, d’autorisation Ă  utiliser l’une ou l’autre de ces deux langues. La chose se complique quand on sait qu’il est confrontĂ© aux plis de deux pratiques, de deux hexis, une directement langagiĂšre, les crĂ©olismes, avec leur emploi du français dans des structures linguistiques crĂ©oles, l’autre au creux mĂȘme de la façon d’ĂȘtre dans son corps, dans son aspect extĂ©rieur et dans son ĂȘtre. 25Anecdote Y, un jeune enseignant antillais, effectue en tant que jeune stagiaire sa premiĂšre annĂ©e d’enseignement. En apparence physique, il est d’origine mĂ©tropolitaine, de race blanche. Depuis l’ñge de quatre ans il habite les Antilles, il vit les Antilles. Il parle, comprend, vit le crĂ©ole et l’antillanitĂ© au point que ses amis crĂ©oles l’appellent Ti boun, petit Boun. Jusque-lĂ , rien d’extraordinaire, sauf qu’il s’agit d’un doux jeu de mots qui lui est destinĂ© parce que l’on taxe souvent les Antillais de race noire, mais de culture mĂ©tropolitaine, soit de nĂ©gropolitain nĂšgre et mĂ©tropolitain, soit de Bounty, en rĂ©fĂ©rence Ă  ce bonbon fait de cacao blanc Ă  l’intĂ©rieur et de chocolat noir Ă  l’extĂ©rieur. Il faut savoir que Ti Boun, dĂšs sa toute premiĂšre annĂ©e d’enseignement, n’ose pas employer le crĂ©ole dans ses cours. Il ne s’autorise pas Ă  le parler, sauf dans les cas oĂč les Ă©lĂšves, s’exprimant eux-mĂȘmes en crĂ©ole. Il veut ramener une certaine discipline. Toucher Ă  la langue, toucher Ă  la culture, c’est toucher Ă  l’implication des gens, des ĂȘtres, KrĂ©yol sĂ© lang an nou. Alin, 2000b. Apprendre aux enseignants Ă  tenir compte de la force et de la puissance des deux langues qui forgent la vie d’apprentissage et de formation culturelle de leurs Ă©lĂšves, tel nous semble ĂȘtre un des enjeux majeurs de leur formation initiale et continue. Le dĂ©passement du localisme et d’une identitĂ©-racine-territoire 19 Le fait qu’en 2008, les IUFM de Guadeloupe, Guyane et Martinique soient les derniers Ă  ne pas avoir ... 20 Cf. l’ouvrage rĂ©cent de Raoul Lucas et Karin Radojcic dir L’enseignement supĂ©rieur dans les rĂ©gio ... 26SƓurs dans la misĂšre de l’oppression et de l’esclavage, unies dans leur souffrance vis-Ă -vis de la mĂ©tropole, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane se sont arc-boutĂ©es contre toute forme de pouvoir colonial, d’oĂč qu’il vienne. À ce jeu, dans le monde fermĂ© de la formation et de l’Education Nationale, la Guyane a frappĂ© la premiĂšre. En 1997, aprĂšs des Ă©meutes lycĂ©ennes violentes, elle obtient de Paris son acadĂ©mie et son Rectorat. AussitĂŽt aprĂšs, la Guadeloupe obtient le sien. Exit la vieille acadĂ©mie des Antilles et de la Guyane. Guyane et Guadeloupe se sont libĂ©rĂ©es des chaĂźnes hiĂ©rarchiques de l’orgueilleuse Martinique. Dans un premier temps, l’lUFM Institut Universitaire de Formation des MaĂźtres reste un et indivisible. Il s’appelle IUFM des Antilles et de la Guyane. Sous une unique direction, il siĂšge, a fortiori dans au moins un des pays, en l’occurrence la Guadeloupe. Juin 2001, en dĂ©pit d’avis trĂšs partagĂ©s des conseils Ă©lus et des enseignants des trois pays, la dĂ©cision ministĂ©rielle tombe, il y aura trois IUFM indĂ©pendants, un par territoire19. Cette dĂ©cision est assortie d’une jolie injonction paradoxale travailler ensemble. La mauvaise foi n’a pas de limite face Ă  la pression politique des pays. Pour l’heure, l’UniversitĂ© des Antilles et de la Guyane est encore une, mais jusqu’à quand
 Dans un climat tendu et passionnel, la Guyane politique s’impatiente. Elle fait fi des positions de la majoritĂ© de ses universitaires qui tiennent Ă  l’unitĂ©. Le secteur de l’éducation et de la formation n’échappe donc pas aux luttes de pouvoir si chĂšres dans ces rĂ©gions. Dans la quĂȘte identitaire, la pĂ©dagogie ne fait pas le poids devant le politique et les enjeux identitaires de pays et l’unitĂ© rĂ©gionale linguistique qui serait possible face au français passe au second plan20. 5. Conclusion 27Comme annoncĂ©, dans notre introduction, l’objet de cet article n’était pas de proposer des propositions empiriques, techniques et concrĂštes Ă  la formation des enseignants aux Antilles et/ou pour les Antilles. Notre hypothĂšse est que pour que celles-ci soient justes et pertinentes encore faut-il qu’elles s’examinent, se crĂ©ent et s’élaborent dans une comprĂ©hension sereine du contexte social, anthropologique, politique, culturel qui constitue, aujourd’hui, l’arriĂšre-plan de leur crĂ©ation. 21 Je pense aussi que l’on doit aussi renoncer Ă  ces schĂ©mas en mĂ©tropole. 22 Chamoiseau Patrick, Ecrivain - Intervention au cours du Colloque international sur la crĂ©ation du ... 28La formation des enseignants doit renoncer Ă  plaquer sur nos pays les schĂ©mas classiques de formation dont on use et abuse en mĂ©tropole21 ; des schĂ©mas qui sont essentiellement fondĂ©s sur les rapports au savoir disciplinaire et/ou la dĂ©termination de rĂ©fĂ©rentiels de compĂ©tences. Il n’est pas question de renoncer Ă  la pertinence de ces savoirs et de ces compĂ©tences. Pour autant, la formation des enseignants doit rĂ©solument plonger dans la chimie ethnologique », faite d’amour et de conflit, d’orgueil et de complexes, que vivent les gens de nos pays. Elle doit s’appuyer rĂ©solument, non sur une identitĂ©-racine-territoire, mais sur une identitĂ© mĂ©tisse, faite de liens, de relation et d’interaction qui constitue, de fait, l’histoire de vie des Antillais et des Guyanais. Et tandis que le territoire » est arc-boutĂ© sur une racine unique, le lien rĂ©percute des actions qui n’implique aucun modĂšle a priori
 Et dans le monde nouveau d’aujourd’hui, ce monde oĂč les certitudes se sont effondrĂ©es, les identitĂ©s sans certitudes se rencontrent, dans un grand mouvement de constitution-reconstitution de lieux. Chacun est affectĂ© par la totalitĂ© du monde22 » Chamoiseau, 1996. 29Comment travailler cette chimie ethnologique dans la formation des enseignants ? Comment faire vivre cette aspiration identitaire vĂ©cue et revendiquĂ©e par les Ă©lĂšves et les enseignants ? Comment l’intĂ©grer dans leur formation initiale et continue ? Au-delĂ  des conditions gĂ©o-politiques des Antilles et de la Guyane, au-delĂ  des structures institutionnelles une universitĂ©, trois IUFM, ma posture de formateur, de chercheur et de nĂ©gropolitain m’invite Ă  proposer quelques orientations comme Mettre en place des conditions politiques et techniques pour que l’expĂ©rience nationale française de l’enseignement et l’expĂ©rience antillaise de pays de chaque enseignant, d’oĂč qu’il vienne, s’accompagnent et s’enrichissent mutuellement Prise en compte des spĂ©cificitĂ©s territoriales ex les caractĂ©ristiques plurilinguistiques de la Guyane, la gĂ©ographie archipĂ©lagique de la Guadeloupe, l’histoire jacobine » de la Martinique vis-Ă -vis des deux autres rĂ©gions. DĂ©passer l’attention classique sur-exclusive aux savoirs didactiques Ă  enseigner pour engager une analyse sĂ©rieuse des pratiques d’enseignement et des stratĂ©gies identitaires des acteurs concernĂ©s enseignants, Ă©lĂšves, direction, etc. ; Prendre conscience, dans le partage des expĂ©riences, des deuils nĂ©cessaires Ă  l’avĂšnement d’une identitĂ© sans certitude capable de s’ouvrir au monde sans pour autant se renier, et donc apprendre Ă  faire le dĂ©passement de l’esclavage et de la couleur, le dĂ©passement de l’assimilationnisme, le dĂ©passement du localisme et d’une identitĂ©-racine-territoire 23 BernabĂ© Jean, Les langues des CaraĂŻbes, in Dossier, L’école dans les DOM-TOM, Revue, Les Cahiers pĂ© ... Prendre conscience du rĂŽle de l’accueil de l’autre quelle que soit son apparence physique, du langage et des droits linguistiques dans le monde Ă©colinguistique23 si hĂ©tĂ©rogĂšne que constitue nos pays ; Mettre en place des recherches scientifiques et multirĂ©fĂ©rentielles ancrĂ©es dans les pratiques professionnelles et partagĂ©es avec les professionnels de l’enseignement et de la formation. 30Face au formidable pari humain que reprĂ©sente cette chimie ethnologique, porteuse de souffrance mais aussi d’espoir et de crĂ©ativitĂ©, je crois dans l’heuristique de l’analyse de pratiques comme pivot d’une formation personnelle et professionnelle des enseignants adaptĂ©e aux enjeux professionnels et identitaires de nos pays. En collaboration avec des chercheurs et dans le creuset des langages, des langues et des droits linguistiques, cette approche a le mĂ©rite de tenter d’expliquer et comprendre la rencontre d’une expĂ©rience nationale d’enseignement avec une expĂ©rience de pays, la rencontre d’une expĂ©rience professionnelle avec une expĂ©rience de vie. Haut de page Bibliographie Alin, C. 2000a. Analyse de pratiques et gestes professionnels aux Antilles, in L’interculturel en question, Louis Marmoz et Mohamed Derrij, Paris Ed. L’Harmattan, Alin, C. 2000b. L’analyse de s pratique s entre Recherche et Formation - une approche ethno-archĂ©ologique in, Enseignants d’Europe et d’AmĂ©rique - Questions d’identitĂ© et de formation - textes coordonnĂ©s par Antoine et Marie-Josephe Abou, Paris INRP. Alin, C. 2001. Chemin de vie, ItinĂ©raire de recherche, in Perspectives Documentaires en Education, n° 52, Paris INRP. pp9-21 Alin, C. 2002. 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